Sophie Bazin des éditions Dodo Vole a été interviewée pour le dossier « Domaines étrangers ».
Vous pouvez lire ci-dessous l’interview in extenso.
Le positionnement sur l’océan Indien
« Le choix de l’océan Indien a été dicté par les hasards de la vie. La maison est née en 2006 à la Réunion, où je vivais. Je suis peintre à la base et je voulais valoriser des œuvres de peinture dans des livres d’enfants. Puis je me suis installée à Madagascar. L’envie m’est venue de valoriser cette langue et de proposer des livres aux enfants et aussi de créer un outil qui permette de diffuser des œuvres inconnues, de publier des auteurs qui, sans nous, ne l’auraient pas été.
De là est né le projet de collection Dodobonimenteur, qui a débouché sur des échanges entre écoles françaises et malgaches et a permis l’édition de 30 livres depuis 2011. L’appui de partenaires comme la Région Normandie, à travers la coopération décentralisée, a été essentielle pour ce projet.
Aujourd’hui je vis de nouveau à Caen, mais reste toujours active sur ce créneau des échanges entre cette partie du monde et la France. Il existe une grosse littérature malgache. Nous sommes les seuls à ma connaissance en France à publier ces auteurs. Nous avons déjà publié six romans d’auteurs malgaches mais écrits en langue française. Nous avons aussi traduit un roman francophone vers le malgache. »
L’actualité de Dodo Vole
» Deux projets importants sont prévus en 2020. La traduction en français d’un livre d’ Emilson D. Andriamalala, monument de la littérature malgache et celle d’un recueil d’un jeune auteur de l’île, Soamiely Andriamananjara. En mai, sortira le numéro 3 de notre revue Lettres de Lémurie, lancée en 2018, qui publie des auteurs de l’océan Indien en français dans leur langue (créole, malgache…). Nous avons réussi à en écouler 700 exemplaires (1000 imprimés) pour son premier numéro. Nous voulions créer un bel objet en même temps que vivre une aventure humaine, puisque chaque auteur s’implique dans la diffusion ; permettre une rencontre, rassembler des auteurs éparpillés sur le globe, y compris aux US. Nous en sommes fiers. «
Traduction et diffusion
« Le travail de détection et de traduction des textes est totalement internalisé, principalement assuré par Johary Ravaloson, auteur et pilier de la maison. Nous nous appuyons aussi sur des relecteurs malgachophones. Ensuite, nous nous diffusons nous-mêmes depuis le début et nous avons progressivement trouvé notre public. Nous participons notamment à beaucoup de salons et nous avons fidélisé un bon réseau de librairies en France. Ils nous suivent bien, comme par exemple pour la diffusion de notre revue Lettres de Lémurie. Nous bénéficions aussi de partenariats fructueux, qui nous permettent de diffuser auprès des bibliothèques et des écoles de Madagascar. »
Propos recueillis par Laurent Cauville, avec Nathalie Delanoue et Christelle Tophin / aprim
Lire l’intégralité du dossier Domaines étrangers publié dans Perluète #03