Agneta Ségol, traductrice du suédois qui vit à Caen, a été interviewée pour le dossier « Domaines étrangers ».
Vous pouvez lire ci-dessous l’interview in extenso.
Parcours
« Enseignante par ailleurs à l’Université de Caen, j’ai traduit environ 70 titres, parmi lesquels des romans d’Astrid Lindgren, de Henning Mankell, de Stefan Casta, de Hâkan Nesser ou de Tove Jansson, que je juge assez représentatifs de mon travail. »
Le rôle du traducteur
« Je ne me sens pas auteure. Je m’approprie le texte, en lectrice, et disons que je propose une manière de lire le texte. Pour moi, traduire c’est démonter et remonter un texte. J’ai l’énorme responsabilité de la transmission, je prends ce rôle très à cœur. C’est même une fierté.
Je crois qu’il faut aimer le texte que l’on traduit. »
Rémunération du traducteur
« En général, en regard du temps passé, souvent très isolé, le métier de traducteur est plutôt mal payé. Après, tout dépend du livre et des recherches qu’il demande.
C’est un métier gratifiant du point de vue des relations avec les auteurs et les éditeurs, où la confiance est une valeur centrale. Je suis universitaire à la retraite, donc je m’offre le luxe de refuser certaines traductions si le texte ne m’inspire pas. »
Un vivier en Normandie
« Le Département d’études nordiques de l’Université de Caen, le seul en France avec la Sorbonne où l’on enseigne les cinq langues nordiques, a créé un vivier, qui a permis d’attirer des spécialistes et a fait naître des vocations chez les étudiants. Quand j’ai commencé, nous étions très peu nombreux. Aujourd’hui, je perçois un intérêt grandissant pour la traduction littéraire, chez les étudiants par exemple. La présence d’un bon vivier de traducteurs peut encourager les éditeurs à développer la littérature d’un pays. C’est à souhaiter, compte tenu de la richesse de la littérature
nordique, notamment suédoise. J’espère à l’avenir l’ouverture à d’autres genres que le polar.
Les Boréales aussi, événement phare en région, jouent un rôle de catalyseur. On y vient de partout en France, et ce rendez-vous a un rôle moteur pour développer le nombre de lecteurs de littérature nordique. »
Propos recueillis par Laurent Cauville, avec Nathalie Delanoue et Christelle Tophin / aprim
Lire l’intégralité du dossier Domaines étrangers publié dans Perluète #03