Écrivaine basée près de Rouen, elle a participé en juin dernier à un atelier organisé dans le cadre de la démarche « Le livre en chantier ».
« Dans nos métiers, le sentiment d’isolement peut être lourd »
Y-a-t-il nécessité à développer la coopération interprofessionnelle ?
« C’est effectivement un point de départ essentiel si l’on veut être plus forts. Il faut favoriser une meilleure connaissance pour engendrer une bonne interaction, décloisonner autant que possible. On est encore dans une logique de silos, même s’ils ne sont pas totalement étanches, heureusement ! Par exemple, en tant qu’écrivaine, je me rends compte qu’il y a encore beaucoup de professionnels que je ne connais pas en région, notamment des éditeurs.
Dans nos métiers, le sentiment d’isolement peut être lourd. Se sentir moins seul, c’est déjà précieux. Enfin, un réseau, c’est également essentiel face aux enjeux de lisibilité, pour mieux se faire connaître tout simplement. Et pour un auteur, c’est important. »
A-t-on perdu l’habitude de la rencontre en physique ?
« Je trouve qu’on a effectivement besoin de retrouver l’aspect humain de nos relations. On croule sous les informations à distance, on organise des visios, des webinaires, qui ont bien sûr tout leur intérêt. Mais je pense que des rencontres en physique, ciblées et incarnées, seraient intéressantes à développer. Par exemple une formule de trois rendez-vous annuels, dans des lieux différents d’année en année, dans un format au maximum d’une demi-journée, avec peut-être une thématique, des présentations brèves de projets ou d’initiatives et pour finir un temps convivial : ces moments on l’on cause et fait connaissance ! Je crois que nous sommes un certain nombre dans la filière à souhaiter ce type d’initiative. »
Pensez-vous qu’il y ait une bonne connaissance mutuelle des réalités de chaque métier ?
« Je pense qu’il y a des progrès à faire sur ce terrain-là. Mieux faire connaître ses réalités et ses problématiques à travers des petits formats de rencontres assez simples, permettrait d’améliorer la connaissance mutuelle. Mais l’essentiel reste d’avoir envie de se connaître. Il faut une motivation, une vraie curiosité. »
Propos recueillis par aprim
Françoise Legendre a été interviewée pour le dossier «Le livre en chantier».
Lire l’intégralité du dossier «Le livre en chantier» publié dans Perluète #14
Retrouvez les interviews des autres acteurs du dossier in extenso :