Laure Leroy des éditions Zulma a été interviewée pour le dossier « Domaines étrangers ».
Vous pouvez lire ci-dessous l’interview in extenso.
Le positionnement sur l’étranger
« Le domaine étranger représente les deux tiers de nos publications. Plus de vingt langues traduites issues de 30 pays différents. De l’Islande à la Chine, de l’Afrique anglophone à la Corée du Sud… Nous avons créé un public, une demande, mais ce n’est pas nous qui surfons sur des attentes. Quand on traduit du persan, du tamoul, a priori ce n’est pas pour satisfaire une attente du public, mais notre envie profonde de faire découvrir la « biblio-diversité », la grande richesse du monde et tous ces pans de la littérature qu’on ignore.
Par exemple en publiant Rosa Candida de Auður Ava Ólafsdóttir en 2006, nous avons créé une demande pour les textes islandais. Je crois que c’est ainsi que nous développons une curiosité, un goût pour d’autres univers.
Une nouvelle génération de libraires et de lecteurs est sans doute plus sensible aujourd’hui à la découverte d’autres littératures. C’est peut-être une façon de résister à l’uniformisation que produit la mondialisation. »
Normandie et littérature nordique
« La Normandie, notamment avec les Boréales, a joué un rôle essentiel dans la diffusion de la littérature nordique en France. C’est grâce aux Boréales que j’ai découvert la littérature islandaise.
Depuis, j’ai publié une quinzaine de livres et sept auteurs de ce pays. »
Traduction
« La France est un pays bien loti pour la traduction. Avec eux, nous entretenons un lien basé sur la confiance, l’empathie. Beaucoup de textes nous arrivent par le biais du traducteur, souvent au fil d’une relation longue, par affinités… Avec un traducteur, on parle beaucoup et dans ce continuum de conversation, parfois émergent des textes ou des auteurs. Ensuite, une fois un projet engagé, il faut un gros travail de confiance et d’échange avec le traducteur pour aboutir au texte définitif, celui qui sera publié. Une traduction est plus malléable qu’un texte original. Une traduction, c’est une nouvelle création. »
Propos recueillis par Laurent Cauville, avec Nathalie Delanoue et Christelle Tophin / aprim
Lire l’intégralité du dossier Domaines étrangers publié dans Perluète #03
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