Je pense de plus en plus la poésie au pluriel

« Le Moulin Marie-Ravenel pourrait être l’emblème de la future maison de poésie en Cotentin, sans en être le lieu unique, sans se limiter à lui. J'aime aussi l'idée d'une maison nomade, d'une maison disséminée sur le territoire et engageant divers lieux et personnes, permettant la jonction de ceux-ci autour d’événements et actions.

La Factorie, dans l’Eure, joue un rôle de stimulateur du projet. Cette maison de poésie veut en voir d’autres naître sur le territoire et me pousse dans mon projet. C’est un lieu qui a toute sa place dans le Cotentin.

Dès l’été 2022, je devrais animer au Moulin Marie-Ravenel des ateliers et balades d’écriture et proposer ateliers et lecture pour les Journées du Patrimoine en septembre, avec deux auteurs (François David et Isabelle Grout) et des musiciens du territoire. En dehors de l’été, les événements et animations peuvent aussi tourner dans divers lieux du Cotentin. Le principe de "maison de poésie nomade" me plait bien, pour diffuser et aller à la rencontre du public. »

Un retour de la poésie ?

« Je pense de plus en plus la poésie au pluriel. Les slameurs et les poètes se rejoignent, les poètes montent sur scène, les slameurs sortent des livres, les réseaux sociaux portent les mots, ils sont une révolution pour la poésie. Certes la poésie reste confidentielle en librairie, mais elle se diffuse autrement, en son et en images aussi, juste avec un smartphone. Sans oublier l’incarnation en ateliers, en salons et rencontres littéraires, en lectures…

La poésie est souvent « invisibilisée », mais l'on constate une réapparition de celle-ci sur le devant de la scène culturelle ces dernières années.

Le public est souvent coupé de la poésie, pour lui elle est plutôt synonyme de récitation scolaire, d'alexandrins et s'arrête souvent à la moitié du 20e siècle. Pourtant il se montre très ouvert à des formes qui vont au-delà du littéraire, qui rayonnent dans tous les domaines des arts dans des formes les plus diverses. Il y a une dimension organique puissante dans la poésie. C’est un langage des sensations, des émotions les plus universelles. La poésie « ne raconte pas d'histoires », ne réfléchit pas, c'est le monde et l'être mis à nu. »

 

Propos recueillis par aprim

Adeline Miermont-Giustinati, autrice et créatrice d’une maison de poésie dans le Cotentin, a été interviewée pour le dossier « Poésie(s) en liberté ».
Lire l’intégralité du dossier « Poésie(s) en liberté » publié dans Perluète #10
Retrouvez les interviews des autres acteurs du dossier in extenso :
[Entretien] Adeline Miermont-Giustinati, autrice et créatrice d’une maison de poésie dans le Cotentin