C’est à Orcières, village de légendes et de superstitions, théâtre de ce magistral roman, que nous sommes conviés.
2017. Lui (Franck) est producteur de cinéma, emporté par un rythme de vie très soutenu. Elle (Lise) est artiste dans l’âme. Voilà un couple qui, le temps d’un été, va aller chercher le repos et le silence aux confins des forêts du Lot (chères à l’auteur). Il en aura fallu du temps pour décider ce Parisien hyperactif, poussé à bout par ses deux associés prêts à tout pour gagner des parts de marché, à se déconnecter le temps de la pause estivale. L’irruption d’un chien-loup, dans ce lieu coupé du monde, sera le catalyseur pour le couple parisien de l’adaptation à cette nature parfois hostile mais avant tout reposante.
Été 1914. Les hommes sont mobilisés, l’ensemble du bétail est réquisitionné. Bizarrement, un dompteur de lions et de tigres vient s’installer dans cette nature reculée, source de toutes les médisances et autres quolibets. Il n’en faudra pas plus pour accuser cet homme « étrange » de tous les maux dont la population sera victime : la nature qui se déchaîne, les troupeaux de brebis décimés ou les denrées qui viennent à manquer.
Deux histoires en résonance, qui se font écho, nous emportant au plus profond de cette nature très sauvage (tout autant que l’espèce humaine) : Serge Joncour nous propose un roman dense, foisonnant, en osmose avec un paysage rude et sévère où les cœurs vont malgré tout s’exprimer. Une intrigue portée par une écriture charnelle et authentique. Tellement vraie que l’on envisage avec plaisir une version cinématographique.
Valérie Diot
Librairie À l’Eure des livres
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