Céka, scénariste qui habite à Rouen a été interviewé pour le dossier « La BD explose les cases ».
Vous pouvez lire ci-dessous l’interview complète.
La BD à l’école
« Depuis une quinzaine d’années, j’ai pris l’habitude d’intervenir en milieu scolaire. Cette activité représente environ 15% de mon temps aujourd’hui, et c’est un complément de revenu précieux pour un auteur.
Je sens un véritable intérêt des enseignants pour la BD. Aujourd’hui elle est rentrée dans l’école alors qu’elle en était bannie quand j’étais enfant. Les enseignants y voient un outil pédagogique pertinent, capable d’amener à la lecture.
Mes interventions rendent les auteurs et les livres moins abstraits et plus proches, même si beaucoup sont assez éloignés du livre, surtout depuis la concurrence des jeux vidéos, des réseaux sociaux et des plateformes de streaming. »
Un déclic ?
« Ce type d’atelier éveille les enfants à la culture, stimule la créativité et peut, pourquoi pas, susciter des vocations. Sur le plan pédagogique, le dessin agit sur l’imaginaire, tandis que la narration va aider les enfants à structurer une pensée.
L’enseignement a aussi ce mérite qu’il m’aide à mettre des mots sur ma pratique et ma méthode, à théoriser mon savoir-faire. »
L’auteur conférencier
« Au fur et à mesure de mes interventions, je développe de nouveaux ateliers. Je donne aussi des cours à l’atelier Terre et feu à Rouen, pour différents publics, mais surtout des ados. Je me positionne comme une sorte de coach, je les accompagne vers une planche de A à Z et les aide sur la narration. Car si tout le monde parvient à dessiner, la narration, ses mécanismes, la construction d’une planche, les cadrages, tout ça est plus mystérieux pour beaucoup.
En parallèle, je développe depuis deux ans des conférences axées sur mon travail, mes albums, ou des thématiques plus larges comme récemment le digital. Ce format d’intervention a du potentiel, j’y crois et je vais tenter de le développer. »
Propos recueillis par Laurent Cauville