À la tête du Brouillon de Culture à Caen et président de l’association Librairies en Normandie, Laurent Layet revient sur cette crise qui a touché ces établissements obligés de fermer leurs portes.
« Tout est allé très vite. Une fois la décision prise le samedi soir par Édouard Philippe, nous n’avions que le lundi pour nous organiser. L’équipe a été mise au chômage partiel et trois salariés et moi-même en télétravail. Au-delà de notre librairie, l’urgence était de repousser les échéances à payer, de mars et avril, sous peine de disparition de nombreuses librairies. Ceci a été brillamment négocié par le Syndicat de la librairie française (SLF). »
Pour sa part, l’État s’est tout de suite engagé à soutenir la librairie par des prêts garantis à 90 %, la mise en place du chômage partiel et d’un fonds de solidarité. Il en a été de même en région avec la garantie substitutive du dispositif ARME (Anticipation redressement mutations économiques) et l’annonce d’un fonds de 2 M€ et d’un autre pour la relance de 1 M€. Laurent Layet, également très engagé au sein du SLF, a déclaré ces aides indispensables et devant se conjuguer, car les échéances, tout d’abord repoussées, doivent être payées à partir de juin, ainsi que les charges fixes, tout cela en l’absence de rentrée d’argent suffisante.
Les difficultés auxquelles sont confrontées les libraires depuis la sortie du confinement ne sont pas moindres. Comme l’explique le président de l’association Librairies en Normandie : « Si l’urgence est passée, reste la relance qui nécessite une forte activité pour affronter le mur d’endettement qui s’annonce pour toutes les librairies. »
Nous devions annoncer la reprise, en janvier, de la librairie La Chaloupe à Saint-Vaast-la-Hougue (50) par Bertrand Fourquoire et la fermeture de Planet’R à Saint-Lô (50) pour une réouverture en avril sous franchise Fnac (ouverture mi-juin), mais la crise sanitaire est venue bouleverser ces choix.
Sophie Fauché