À Morteaux-Coulibœuf, la médiathèque a ouvert en 2019 un espace de coworking. Habitants, télétravailleurs, entreprises...
Dorothée Le Monnier, directrice de la Médiathèque du Pays de Falaise, répond à nos questions sur ce projet.
Dans quel contexte s’est inscrit le projet d’espace télétravail à la médiathèque à Morteaux-Coulibœuf ?
Cette médiathèque fait partie du réseau de la Médiathèque du Pays de Falaise, qui regroupe quatre lieux, sur un grand territoire de 58 communes pour 28 000 habitants. L’objectif de ce réseau est d’assurer une présence culturelle mais aussi socio-économique de proximité. Le maillage a été conçu pour qu’aucun citoyen ne soit à plus de 15 minutes en voiture d’une des quatre médiathèques, ce qui en fait des lieux stratégiques pour la communauté de communes, au-delà des activités de lecture publique. Sur ce volet, cette mise en réseau nous permet d’offrir à tous une offre de plus de 80 000 documents (livres, revues, et offre numérique), des animations et des espaces.
Pourquoi proposer un espace de coworking dans une médiathèque de secteur rural ?
Pour le secteur de Morteaux-Coulibœuf, l’objectif du projet politique était aussi de contribuer à l’attractivité économique et touristique. Cet espace de télétravail s’étend sur 70 m2, est accessible 24h/24 et propose des bureaux partagés, mais aussi une salle de réunion, un bureau indépendant, un espace de détente, du matériel et le haut débit. La salle de réunion et l’espace de détente sont partagés avec la médiathèque qui, elle, s’étend sur 130 m2. A ce titre, c’est un véritable nouveau modèle de médiathèque.
Quel bilan tirez-vous du projet ?
Ouvert en 2019, l’espace n’a réellement démarré son activité qu’en 2021, suite à la crise sanitaire. L’activité augmente, avec 69 utilisateurs en 2022, de tous profils. Des Franciliens propriétaires d’une résidence dans les environs l’utilisent en télétravail, mais aussi des habitants, pour des activités professionnelles ou privées, ou des artisans. Une société utilise même ponctuellement la salle de réunion plusieurs jours par mois.
Au-delà de l’offre économique, les interactions entre l’espace télétravail et le reste de la médiathèque sont intéressantes. Ce service a permis de la faire découvrir à un autre public. L’espace coworking a stimulé de nouveaux projets d’animation dans la médiathèque, comme les ateliers généalogie, numérique ou anglais, ce dernier a d’ailleurs été proposé par une télétravailleuse.
À terme, d’autres idées devraient se concrétiser, comme la création d’un ciné-club en anglais, ou l’extension de l’espace coworking en aménageant le jardin, pour les beaux jours. Là encore, l’idée est de faire de la médiathèque un vrai lieu de vie.
Propos recueillis par aprim