Ludothèque, réunions associatives, expos, concerts...
« Si l’on veut venir pour le silence, c’est raté ! » sourit Laurine Miragliese, directrice du réseau des médiathèques de la commune nouvelle de Valdallière, en répondant à nos questions.
Comment votre médiathèque s’est-elle ouverte à des missions plus larges ?
Pendant une douzaine d’années, la médiathèque de la commune a accueilli le Point Infos 14, qui sert de point de contact pour les habitants à de nombreuses administrations. L’idée était de décloisonner un service culturel et un service social. Récemment, pour des raisons d’espaces, ce Point Infos 14 s’est installé dans ses propres locaux. Mais cette expérience a accéléré notre envie d’ouverture vers d’autres pratiques et d’autres services. Elle nous a aussi donné l’occasion d’aménager un coin presse et cafétéria, devenu un lieu pivot de notre médiathèque.
Depuis 2019, avec le soutien de la DRAC, nous avons élargi nos horaires d’ouverture de 21h à près de 30h par semaine. C’est un autre élément qui contribue à faire de la médiathèque un lieu de vie.
Quelle est votre stratégie aujourd’hui ?
Ces dernières années, nous avons repensé les espaces avec le souci du confort et de l’élargissement des publics. L’idée est d’être avant tout un lieu de vie et de croisements. Ainsi est née une ludothèque (jeux de société et vidéo) en complément de l’espace café-presse. Cette ludothèque attire de nouveaux visages, de tous âges. Elle a pris un bel essor après les périodes de confinement, quand beaucoup voulaient se retrouver. Un salarié de la commune, ex-employé au centre de loisirs, est venue renforcer notre équipe pour animer cet espace.
La cafétéria-presse a également pris de l’essor. Elle accueille des expos, parfois des mini-concerts. Quelques fauteuils amènent une ambiance salon. Les gens viennent s’y poser, se retrouver, réchauffer un repas dans notre micro-ondes ou se faire un thé. Le lieu accueille beaucoup de mamans avec leurs enfants. Des clubs ou groupes se sont approprié l’endroit pour leurs réunions. Il sert aussi d’espace de coworking. Ici, si l’on veut venir pour le silence, c’est raté !
Quel bilan tirez-vous de ces orientations ?
Cette remise à plat de notre fonctionnement et de notre offre a été salutaire. Ces nouveaux espaces jouent parfaitement leur rôle. Ils facilitent ou provoquent la rencontre, ils permettent d’élargir notre offre vers des animations et de drainer de nouveaux publics. Mais on peut étendre leur fréquentation, certains mardis sont encore un peu calmes…
Globalement, je trouve complètement logique que des lieux du livre soit aussi des lieux de liens. Surtout en secteur rural, où parfois la bibliothèque est la seule présence de service public.
Je retiens aussi la mobilisation des partenaires de la commune de Valdallière sur de tels projets. Notamment l’accompagnement de la bibliothèque départementale du Calvados, essentiel dans cette transformation, tant en ressources (formations gratuites, outils d’animation) qu’en aide budgétaire. Le rôle de la dizaine de bénévoles qui nous accompagnent est également majeur.
Propos recueillis par aprim
Laurine Miragliese a été interviewée pour le dossier «Le nouvel âge des bibliothèques ».
Lire l’intégralité du dossier «Le nouvel âge des bibliothèques » publié dans Perluète #12
Retrouvez les interviews des autres acteurs du dossier in extenso :
- Dorothée Lemonnier : Le télétravail, un nouveau modèle de médiathèque à Morteaux-Coulibœuf
- Caroline Dilosquet : À Saint-Étienne-du-Rouvray, une médiathèque tournée vers la ville
- Emmanuelle Bitaux : La médiathèque d’Alençon invente de nouvelles relations avec son public
- Sophie Cornière : L’inclusion jusque dans les toilettes à la bibliothèque Saint-Sever de Rouen