Du jamais vu ! En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 et du confinement qui s’en est suivi, toutes les manifestations du printemps ont été annulées. Pour celles de l’été et de l’automne, l’incertitude plane encore. Certaines ont déjà jeté l’éponge comme Normandiebulle qui devait avoir lieu fin septembre à Darnétal. D’autres tiennent bon, comme Poésie & Davantage qui espère pouvoir accueillir, le 17 octobre, un public amateur de poésie venu très nombreux en 2019.
Une manifestation annulée, après souvent un an de préparatifs, c’est frustrant. Envolé le plaisir d’accueillir les auteurs choisis, sollicités, les rencontres préparées avec soin, les spectacles concoctés ou sélectionnés pour attirer un public de lecteurs ou non mais toujours avec l’envie de lui faire partager le goût des livres et de la lecture.
C’est pourquoi Monique Cabasson, organisatrice du Salon du livre d’Alençon (6 et 7 juin), s’est démenée pour reporter la plupart des rencontres au 4e trimestre de l’année. Elle a également versé aux 15 auteurs jeunesse la rémunération qu’ils auraient dû percevoir pour les rencontres qu’ils devaient animer. Position vertueuse, car une manifestation annulée, ce sont des auteurs sans travail et sans rémunération pour des interventions en milieu scolaire, carcéral ou le temps du Salon.
Hécatombe d’annulations ou de reports pour cause de Covid-19. Quatre exemples parmi tant d’autres :
Communiquer autrement
Rappelons que la Région et la DRAC Normandie se sont engagées, tout comme le CNL et la Sofia, à verser les subventions aux manifestations qui rémunéreraient les auteurs malgré tout. Certains, comme Trouville sur livres jeunesse, sans subventions régionales, ont joué la solidarité et fait le choix de dédommager à 50 % les six auteurs jeunesse qui devaient intervenir en milieu scolaire. Ce n’est pas toujours facile pour une collectivité qui ne peut payer que les « prestations réalisées ». Pour les éditeurs et les libraires, c’est également une perte de visibilité importante et un vrai manque à gagner.
Néanmoins, pourquoi ne pas en profiter pour communiquer sur le Salon et sa programmation via les réseaux sociaux pour donner à voir ou à lire les auteurs invités et leurs livres ? Ces périodes de confinement et de déconfinement doivent libérer l’imagination et mettre à jour la créativité des organisateurs pour faire découvrir leurs pépites d’une autre manière.
Sophie Fauché