Été 2016, les Normands et touristes de passage à Fécamp ont l’occasion de découvrir les Dramagraphies de Michel Lagarde à l’espace contemporain du Palais Bénédictine. L’éditeur normand Bruno Delarue est le commissaire de l’exposition et publie à son catalogue Terres en vue, la compilation des tirages argentiques présentés.
Printemps 2019, Bruno Delarue signe la préface de Dramagraphies, Acte II pour une autre maison normande, les éditions du petit oiseau. Plus grand, plus volumineux, le beau livre contient un plus grand nombre d’autoportraits de l’artiste. Car avant d’être photographe, Michel Lagarde est avant tout créateur de décors et de scénographies pour le théâtre et la mode après avoir été un temps comédien. Revenu dans l’ombre, l’homme se met en scène en coulisses, interprétant tous les rôles dans des photos-montages thématiques aux références multiples, souvent en lien avec le monde de l’art et du spectacle : L’impressionniste au pied des falaises d’Étretat, Mélodrame d’après Honoré Daumier, Baignade interdite d’après Utagawa Hiroshige, Vincent et Théo, Maigret prend le train, Don Quichotte… Une dizaine de contributeurs se sont livrés à l’exégèse des clichés, proposant des textes venant ponctuer l’ouvrage en noir et blanc.
Mêlant humour et dramaturgie, les tableaux de Michel Lagarde intriguent par leur composition. L’exposition de 2016 donnait à voir la genèse des œuvres au spectateur, de l’ubiquité de Michel Lagarde incarnant plusieurs personnages à la mise à l’échelle des décors en trompe l’œil. Dans ces Dramagraphies, Acte II, le secret des illusions visuelles est bien gardé et le mystère reste entier. Que le lecteur se rassure, un petit tour sur le site de l’artiste lui permettra de lever le voile sur la construction des images et pénétrer ainsi l’envers du décor.
Séverine Garnier