C’est avec Le Goût du chlore et la série Lastman, primée à Angoulême, que Bastien Vivès se fait remarquer. Le scénario de son Quatorze Juillet est co-signé par Martin Quenehen. À Moissan, dans le Vercors, un jeune gendarme, Jimmy, qui vient de perdre son père, rencontre un peintre, Vincent Louyot – très Michel Houellebecq – dont la femme est morte dans un attentat terroriste. Il se prend d’amitié pour ce personnage étrange et développe un sentiment amoureux pour sa fille mineure, Lisa.
Le climat est lourd, angoissant, celui de notre société, confrontée au terrorisme et à des craintes paranoïaques et racistes. Jimmy, personnage séduisant, mais dérangeant, pour protéger, y compris d’eux-mêmes, ce père et sa fille, se laisse entraîner sur un terrain glissant, jusqu’à investir une mission de justicier, au mépris des règles. Le graphisme, aux magnifiques tonalités de gris, est superbe avec de splendides planches muettes. Réaliste et brillant, on ne lâche pas ce passionnant polar graphique.
Quatorze Juillet - Martin Quenehen et Bastien Vivès, Casterman
Arnaud Coignet et Sandrine Burnouf
Librairie Ryst
16-22, Grande Rue
50100 Cherbourg
J’ai aimé aussi…
- Vie à vendre, Yukio Mishima, éd. Gallimard. Parodie inédite et jubilatoire de roman policier. Mishima y dévoile une facette méconnue de sa personnalité.
- La Mâle-Mort entre les dents, Fabienne Juhel, éd. Bruno Doucey. Dans une langue chatoyante, une invitation à découvrir Corbière et une page honteuse de notre histoire.
- Le Jour où le désert est entré dans la ville, Guka Han, éd. Verdier. Une atmosphère mystérieuse, onirique, angoissante, à l’image de nos métropoles hallucinées.