À déguster au chaud cet hiver…
Un bibliothécaire, une libraire et deux fameux traducteurs nous glissent à l’oreille leurs conseils de lecture, à savourer au coin du feu. Romans noirs ou littérature blanche, fraîchement édités ou classiques…
Éric Boury - Traducteur de l’islandais
- Entre ciel et terre Jón Kalman Stefánsson, Islande
« Un chef-d’œuvre, bouleversant. C’est l’une des traductions qui m’a le plus marqué. L’histoire d’un jeune garçon qui a perdu ses parents et doit survivre dans les fjords de l’Ouest. L’auteur fait des tas de digressions philosophiques, très brèves, souvent justes. Un coup de poignard dans le cœur. »
- Rosa candida Auður Ava Ólafsdóttir, Islande
« C’est le roman d’un Islandais qui voyage à l’étranger. D’une fraîcheur et d’une candeur très poétiques. »
Sophie Peugnez - Libraire et chroniqueuse à Zonelivre.fr
- Trahison Lilja Sigurðardóttir, Islande
« Une militante humanitaire entre au gouvernement islandais et plonge dans le monde politique. Un livre qui pose avec brio la question des limites du pragmatisme, de l’exercice du pouvoir confronté à ses idéaux. »
- Les Corps de verre, Erik Axl Sund, Suède
« Vague de suicides étranges dans la jeunesse suédoise. Un livre noir à aborder comme une expérience. Le duo d’auteurs propose une écriture quasi sensorielle, dans une grande liberté de style. »
Agneta Ségol - Traductrice du suédois
- Sally Jones Jakob Wegelius, Suède, illustré par l’auteur
« Un livre pour tous, de 7 à 77 ans, picaresque, fascinant et suggestif, dont l’action se déroule dans un monde marqué par le colonialisme et la corruption. Une histoire de crimes, de trahisons et de secrets sombres, mais aussi d’amitié et de solidarité. L’humanité vue à travers le regard de la narratrice, Sally Jones, une gorille ! »
- Le Médecin personnel du roi P. O. Enquist, Suède
« Toute l’œuvre de P. O. Enquist [disparu en avril 2020, NDLR] est à lire, mais je recommande particulièrement celui-ci. L’action se déroule au Danemark dans les années 1760. Le drame qui se joue entre les personnages aboutit à l’introduction des idées des Lumières dans les pays nordiques. Ce roman passionnant, qui mêle faits historiques à fiction poétique, est une réflexion sur le pouvoir, sur la liberté, sur le conflit des idées et le rôle des Lumières. »
David Pocholle - Bibliothécaire à Caen (Alexis-de-Tocqueville), coordinateur du guide Empreintes nordiques
- Soft city Pushwagner, Norvège
BD « Une œuvre inclassable et visionnaire, par le Norvégien Terjos Brofos, plébiscitée par de grands noms du cinéma ou de l’art graphique. »
- L’Homme qui savait la langue des serpents Andrus Kivirähk, Estonie
« Un roman atypique, empreint du réalisme magique de la littérature sud-américaine augmenté du lyrisme des sagas islandaises. »
- Barbara Jørgen-Frantz Jacobsen, Danemark
« Paru en 1938, ce récit se déroule dans les îles Féroé, au XVIIe. On suit Barbara, jeune femme qui suit la pente de ses désirs. C’est aussi le portrait d’un village féroïen. Un récit magistral, envoûtant comme son héroïne. »
- Un roman estonien Katrina Kalda, Estonie
« Roman sociétal d’une grande vivacité qui livre le climat actuel de l’Estonie, toujours en proie à la menace russe. »
- Homo sapienne Niviaq Korneliussen, Groenland
« Nouvelle voix de la littérature groenlandaise, l’auteure parle de la difficulté d’être jeune au Groenland aujourd’hui. »
Lire l’intégralité du dossier « Climats polaires » publié dans Perluète #05