Cheminer vers l’émerveillement
Loïc Seron invite, dans ce récit photographique sublime, à s’imprégner de l’humanisme de Rigoni Stern, l’un des écrivains italiens les plus importants.
Loïc Seron est né et habite en Normandie. Il est photographe, voyageur, « écriveur pour raconter des histoires ». À 25 ans, il découvre l’œuvre de Mario Rigoni Stern, dans laquelle il s’engouffre et qui lui révèle une « voix, une morale, une sagesse qui accompagnent désormais sa vie ».
Né en 1921, mort en 2008, Mario Rigoni Stern aurait eu 100 ans le 1er novembre 2021. Il est l’un des écrivains italiens les plus importants et a été régulièrement cité pour le prix Nobel. Son œuvre, où récit, mémoires et roman alternent, débute en Italie en 1953, avec Le Sergent dans la neige, au succès important. Si son premier livre est consacré à son expérience de la guerre, ses livres suivants prennent tous racine ici, chez lui, sur le Haut Plateau d’Asiago, au nord-est de l’Italie, lieu qui a été fondamental pour lui.
C’est de ce « territoire hors du commun qui invite au respect et à la justesse », comme le décrit Loïc Seron, que Rigoni Stern, tout en évoquant la vie de son village d’Asiago, a su constituer et diffuser une réflexion universelle, préfigurant la pensée écologiste globale. Son œuvre invite à une relation équilibrée entre l’homme et la nature, et entre les hommes eux-mêmes.
Loïc Seron a parcouru ces lieux à pied et aux quatre saisons pour comprendre le plus sensiblement possible l’esprit d’un homme qui a tiré de sa montagne la force de vivre en harmonie avec le monde et la pensée d’un écrivain dont les paysages ont forgé les convictions.
Dans ce récit photographique, dialogue intime entre images
– toutes sensibles, d’une beauté à couper le souffle – et mots, Loïc Seron invite le lecteur à s’imprégner de l’humanisme de Rigoni Stern et à arpenter les paysages magnifiquement sublimés par ses photos.
On tient rarement entre ses mains un objet aussi sensible.
Loïc Seron invite à l’émerveillement.
Cindy Mahout
Mots choisis
« Ces matins de l’automne finissant, toujours semblables et toujours nouveaux : les sommets lointains avec la neige et le soleil, la forêt froide et, dans l’ombre, la vallée en bas avec ses pâturages couverts de gelée blanche lumineuse, les mélèzes jaunes et tordus sur les éperons rocheux, les abois des chiens de chasse au loin et le chant précipité et bref des oiseaux de passage, la fumée de la cigarette et tout le reste alentour, avec lui, bien à sa place. "
(p. 134, extrait issu de Une lettre d’Australiein La Chasse aux coqs de bruyère, 1962)
Altipiano Cheminer avec Mario Rigoni Stern, Loïc Seron, Éd. Rue d’Ulm, 2021
Textes et photographies (85 planches couleur et N&B). Préface de Paolo Cognetti