Littérature de terroir, littérature régionale... Longtemps la littérature qui parlait du monde paysan et depuis ce monde a souffert d’une forme de mépris.

Parlant d’un « texte terroir tout terrain », Aurélie Olivier, autrice du magnifique recueil Mon corps de ferme renverse le stigmate et donne voix et corps à un monde silencié, acteur et première victime des bouleversements écologiques.

Uppercut poétique publié chez les formidables Éditions du commun, Mon corps de ferme dit ce que fut une enfance rurale à l’ère de l’agroalimentaire : la mise au pas des corps et des paysages, l’injonction à produire et l’accusation de détruire.

L’autrice dit aussi l’attachement à cette vie, l’impossibilité d’y échapper totalement et invente une langue pour dire un monde où humains et animaux doivent se plier au rythme si particulier de la ferme où la mécanique et les pesticides mettent au pas les vivants :

« Entre-temps, tâches assignées, journées remplies

Comme on fait leurs lits, les vaches se couchent

Les nuits indistinctes sont pour les rêves épuisés

Tant et si bien qu’on dirait de près

Que les exploitants sont les exploités

Que les exploités sont les exploitants

Que les bêtes de somme mènent le troupeau »

© Un autre pays

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Marie Lorin

Librairie Un autre pays

8, place du Général-de-Gaulle

61110 Rémalard-en-Perche

 

Mon corps de ferme d’Aurélie Olivier – Éditions du commun

[Coup de cœur de libraire] Mon corps de ferme d’Aurélie Olivier