De Buenos Aires, les exilés n’arrivent pas à avoir des nouvelles d’Europe. Que se passe-t-il en l’année 1940 pour leurs familles restées sur le Vieux Continent ? Vicente Rosenberg est l’un d’entre eux, il vit paisiblement depuis plusieurs années en Argentine, avec sa femme, Rosita, et leurs trois enfants. « Ce roman raconte l’histoire de ce silence – qui est devenu le mien », écrit l’auteur, Amigorena. L’œuvre ressemble à une entreprise autobiographique. Vicente Rosenberg, juif polonais vendeur de meubles qui vit depuis douze ans à Buenos Aires, jeune père de famille, ne veut plus, ne peut plus exprimer ses émotions à ses proches. Peu à peu, il s’enferme dans le silence. L’inquiétude monte pour Vicente, car il ne reçoit plus de nouvelles de sa mère. En même temps, la guerre s’intensifie et la rationalisation de l’extermination des juifs ne s’improvise plus… Impuissance, culpabilité, enfermement d’un homme coupé géographiquement et physiquement de sa mère et de son frère. Un roman des origines.
Vincent Paitry
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J’ai aimé aussi…
- River of time de Jon Swain, Éditions des Équateurs. Mémoires de la guerre du Vietnam et du Cambodge. Un grand reporter raconte des faits de guerre rigoureusement et brillamment,
se lit comme un roman. - Extérieur monde d’Olivier Rolin, Gallimard. Un style incomparable pour un voyage subjectif sur des fragments de vie à travers des époques, fortement conseillé pour ses éclats d’écriture.
- La Maison d’Emma Becker, Flammarion. Aucun regret après avoir hésité à m’intéresser au sujet. Becker est une grande auteure avec un sujet d’étude punk et réaliste, car ethnologique et vif.