Frères sorcières est le 43e livre d’une œuvre commencée il y a trente ans par Antoine Volodine, et trois hétéronymes. Tel un objet artistique de prose, ses « auteurs » se tairont au 49e livre et nous auront permis de vivre des expériences uniques en littérature.

Frères sorcières est un triptyque. Dans la première partie, nous suivons la compagnie de théâtre de la Grande Nichée à travers l’interrogatoire de la seule survivante, Éliane Schubert. À ce moment du récit, nous pourrions encore être le lecteur inquisiteur qui réclame des repères. Seulement, la réalité d’Éliane Schubert inclut la magie, elle est habitée par des vociférations entendues de sa mère et sa grand-mère. Elles la rendent puissante, capable de survivre quand toute la troupe est décimée par des bandits. La seconde partie, toute en scansions théâtrales, énumère les vociférations magiques des femmes, les batailles à mener. La troisième partie est un « espace noir » où évolue un être polymorphe, violent, perfide qui tue, viole, se réincarne sans cesse.

Une seule phrase de 120 pages mais le souffle trouve sa place. Des images apparaissent, dérangent, on voudrait que cela cesse grâce au point final mais il n’y en a pas !

Livre Fréres sorcières
© J. Brezel

 

 

Jennifer Brezel

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