C’est avec un dessin au trait noir et sans couleur qu’Hugues Barthe a trouvé le moyen de parler de son été et de son automne 79, ce moment qui signe la fin de son enfance.

© Marion Cazy

Par une après-midi d’été, Hugues, adolescent de 14 ans, aide sa mère à préparer le repas, voilà quelques temps que son père a recommencé à boire et que la vie de famille s’en ressent, sa mère, victime des insultes et des coups de son père demande alors à Hugues de l’aider. Le soir même, quand son père rentrera du bar, il faudra qu’il descende et le pousse dans les escaliers, ce sera un accident, personne ne le saura. 

Comment se construire à 14 ans après une telle demande ? Comment supporter d’entendre les jours qui suivent les insultent d’un père violent ? Jamais le lecteur ne le verra, jamais Hugues Barthe ne se sera forcé à le dessiner, le père est comme une ombre qui plane sur la maison, on l’entend, on le craint mais on ne le voit pas. 

Hugues Barthe parle dans ce dytique autobiographique de son enfance, de la difficulté d’être chez lui, de son refuge chez sa grand-mère, de sa mère maltraitée et incapable de partir, de ses dessins et de sa tante, Véronique. Elle sera son échappatoire pour quelques temps, sa porte d’entrée dans la littérature, et son accès à une vie normale. 

Pas de pathos ici, simplement un témoignage émouvant d’une enfance solitaire et rude et de comment il a fallu 30 ans à l’auteur pour réussir à coucher cette histoire sur du papier et à enfin se tourner vers l’avenir. 

Simple et touchant. 

Mots choisis

« J’ai mis plus de trente ans à raconter cette histoire, à revenir sur cette année 1979 qui mit fin à mon enfance. En m’y replongeant, j’ai découvert que la littérature et le dessin m’avaient réellement sauvé la vie. » 

Marion Cazy

 

L’été 79 suivi de L’automne 79 - Hugues Barthe, Nil éditions

[Chronique] L’été 79 suivi de L’automne 79 d’Hugues Barthe