Les éditions Point à la ligne s’intéressent à la diversité des familles !
Comment participez-vous à la représentation de la diversité ?
La grande majorité des albums jeunesse mettent en scène des familles traditionnelles, avec un papa et une maman. Ce qui met de côté des millions d’autres familles. L’Insee rapportait en 2020 qu’un quart des familles sont des familles monoparentales, généralement avec une femme à sa tête, et 9% sont des familles recomposées. Sans oublier les familles homoparentales qui sont de plus en plus nombreuses. Il est important que les enfants qui évoluent dans ces familles se voient représentés dans des livres. Et il est également très important que ceux qui ont des familles plus traditionnelles constatent qu’il existe d’autres modèles possibles. C’est la mission de Point à la ligne.
Pourquoi vous êtes-vous spécialisée dans ce créneau éditorial ?
Le point de départ a été le constat que mon type de famille, la famille recomposée, était absent des rayons des libraires. Je trouvais sans problème des livres traitant de la séparation des parents, mais rien qui venait raconter l’après. J’ai ressenti ce manque tout particulièrement lors de ma deuxième grossesse. Tous les livres permettant de préparer un enfant à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur mettaient en scène des familles traditionnelles. Hors, pour mon fils, c’était Maman et Beau-papa qui allaient faire de lui un grand frère. J’ai voulu combler ce manque en racontant des histoires du quotidien des enfants, qui parlent à tous les enfants, mais en proposant à chaque fois un modèle de famille différent. Parce que les familles sont diverses… point à la ligne.
Quels retours avez-vous des lecteurs et des libraires ?
Ils sont excellents ! C’est très touchant d’ailleurs de constater chez les lecteurs que ces albums répondent à un manque pour eux aussi. Je pense notamment aux familles homoparentales qui sont ravies de voir dans Jules n’aime pas sa petite soeur qu’il y a deux mamans, sans que ce soit la thématique de l’album. Ou celles qui s’exclament « ah c’est comme nous ! » quand ils découvrent que Louis ne ressemble pas à son frère évoque le sujet des fratries recomposées. Du côté des libraires, ils apprécient justement que ces livres apportent un « petit truc » en plus, que les autres n’ont pas. La diversité est une richesse !
Propos recueillis par Valérie Schmitt