La lutte contre l’illettrisme : un travail quotidien à la médiathèque Galilée d’Oissel
Comment la bibliothèque d’Oissel agit-elle au quotidien pour lutter contre l’illettrisme ?
La médiathèque Galilée propose différentes actions pour lutter contre l’illettrisme. Souvent, ces actions peuvent paraître anodines tant elles sont ancrées dans le quotidien. Cela va de séances de contes à des ateliers de découverte de FLE, ou encore du partage de savoirs ou des temps de jeux.
En fait, le public est diversifié et ne s’identifie pas avec ce handicap social. C’est à partir d’observation du public que nous invitons les usagers à participer à certains ateliers. Il faut passer en priorité sur l’oralité pour proposer et donner envie au public de participer.
Quels sont les partenaires avec lesquels vous travaillez ?
Les partenaires avec qui l’on travaille sont surtout des associations du territoire osselien et elles sont souvent en encadrement des publics que l’on rencontre. L’équipe travaille autour de projets avec les bénévoles du Secours Populaire, les éducateurs et éducatrices du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA) mais aussi avec le Pôle Politique de la Ville et les services transversaux.
Quelles actions mettez-vous en place dans la bibliothèque et en dehors ?
Dans notre petite équipe, chaque agent propose des projets que l’on tente de mettre en place. Elodie Weppe, référente Jeunesse, va au CADA pour conter des histoires, partager avec les mères et leurs enfants. Bertrand Doinel, référent adulte, met en place un fonds Facile à lire et à comprendre.
Les ateliers manuels de Viviane Da Costa, comme les séances de jeux de société, sont proposés pour tous mais sont axés sur la verbalisation des consignes. Les Instants Jeux ! permettent aux usagers de présenter un jeu à d’autres personnes, de communiquer et d’expliquer eux-mêmes les règles.
Toutes ces actions mènent à une finalité : amener à la lecture par étape.
Ce travail vous amène-t-il de nouveaux publics dans la bibliothèque ? Si oui, lesquels ?
Oui, nous accueillons de nouveaux publics en proposant une carte aux bénéficiaires du CADA et aux publics éloignés de la lecture que l’on rencontre lors des actions hors-les-murs. Cependant, nous sommes sur un public assez fluctuant qui peut être appelé à quitter la région.
Avez-vous modifié votre manière de travailler ? De présenter votre fonds documentaire suite à ces différentes actions ?
Tout dépend du médium utilisé. Lorsque nous animons une action de type Instants Jeux !, par exemple, nous verbalisons beaucoup plus pour faire intégrer les règles du jeu et ne pas mettre en difficulté ce public. Il faut pouvoir valoriser l’usager qui ne saura pas lire les règles de l’Awalé mais pourra très bien les expliquer.
C’est aussi faire raconter un album sans texte par une personne et lui proposer ensuite, après quelques temps, le même album avec du texte. La curiosité et la confiance partagée peuvent l’amener à vouloir décrypter le texte et voir si elle a raconté la même histoire. Il en est de même avec un kamishibaï. ou une bande dessinée.
Nous avons la chance d’évoluer dans un métier de communication et de partage et ces actions permettent de renforcer ce lien, cette envie auprès des publics les plus démunis face à la lecture et la découverte.
C’est aussi une problématique sociétale qui doit amener à l’échange de pratiques avec d’autres bibliothécaires, salariés ou bénévoles,
Avez-vous des projets à venir pour continuer à lutter contre l’illettrisme ?
L’équipe de la médiathèque est force de proposition et il faut souvent que l’on s’oblige à freiner nos projets. J’aimerai pouvoir travailler sur des temps de discussion avec les publics, des ateliers d’écriture de chanson ou poésie avec les adultes.
Il y a tellement à faire…