Au Havre, Louise Ganot et Sylvain Lamy ont mis « Du soleil entre les lignes »
Avec le projet « Je fleuris ma bib’ », l’illustratrice Louise Ganot a réservé au public de jolies surprises toutes en couleurs, pour sensibiliser à la beauté et à la fragilité de la nature. Pour l’aider dans cette mission, petits et grands étaient invités à créer leur jardin de papier, leur écolo-portrait ou encore à participer à une grande fresque collective !
De son côté, l’illustrateur et graphiste Sylvain Lamy, dans le cadre du projet « Fête du bruit ! », a installé son atelier dans les bibliothèques du réseau, pour plancher sur l’ABruitCD, son projet de livre autour des onomatopées et mots-images. « Bing ! Zut ! Prout ! Bahhhh ! » : il a proposé au public de s’amuser à donner une forme visuelle à ces bruits.
Nathalie Beaufort-Lamy, coordinatrice de la médiation pour le réseau des bibliothèques de la Ville du Havre revient sur cette expérience.
Quels ont été vos projets dans le cadre du programme « Du soleil entre les lignes » 2023 ?
Avec Cécilia Le Metayer (Cheffe du Pôle Petite enfance / Enfance parentalité BD de la bibliothèque Oscar Niemeyer), nous avons porté deux projets dans les bibliothèques havraises en 2023. D’abord L’ABruitCD , amorcé par Sylvain Lamy en 2017 et resté depuis dans un coin de sa tête. Sa démarche est un clin d’œil aux très élégantes onomatopées de Franquin. Ce travail autour des mots-images a pris la forme d’un abécédaire, recueil d’onomatopée encore en construction. Cette résidence a été pour lui l’occasion de se consacrer pleinement à ce travail : faire un état des lieux, reprendre la matière existante mais aussi en créer de la nouvelle.
Quelles interactions Sylvain Lamy a établi avec le public ?
Les ateliers « Fête du bruit ! » de Sylvain Lamy ont été menés avec les enfants. Ils ont permis à l’artiste de réaliser des expériences graphiques qui ont nourri ses propres recherches. La résidence et les ateliers sont donc imbriqués. Au total, cinq ateliers ont impliqué 37 enfants de 7 à 12 ans, dans cinq bibliothèques différentes (Médiathèque Léopold Sédar Senghor, Caucriauville, Martin Luther King, Bibliothèque Raymond Queneau, Oscar Niemeyer).
Et quelle a été l’approche de l’illustratrice Louise Ganot ?
Pour Louise Ganot, cette résidence était une expérience nouvelle, qui lui a permis de questionner et explorer d’autres aspects de sa création, complémentaires à son activité d’illustratrice. Elle a notamment mis en place une exposition à la bibliothèque Oscar Niemeyer, présentant six portraits inédits de personnalités engagées en faveur de biodiversité, et quatre visuels extraits de l’album Trotte trotte petite marmotte.
Elle a pu également réaliser des peintures sur mobilier pour l’espace enfance : la décoration d’une cabane pour boukinou, une table à dessin pour les publics et quatre tabourets pour enfants, avec des assistantes de la bibliothèque.
Les ateliers proposés au public en bibliothèques, en lien avec les différents aspects des temps de résidence, ont rassemblé au total 93 personnes, dont une cinquantaine d’enfants à partir de 5 ans.
Pourquoi avoir participé à ce programme ?
La forme de ce programme est très intéressante, en couplant le temps de résidence et les ateliers pour les publics. C’est une dynamique singulière, qui permet à l’artiste et aux publics d’échanger autour des processus de création. Le fait que l’artiste soit dans un temps de recherche amène une plus-value sensible au projet, avec des partages riches concernant la création artistique, avec les publics mais aussi avec les équipes des bibliothèques. La démarche favorise aussi une meilleure connaissance entre les métiers des uns et des autres.
Aviez-vous déjà participé à ce type de programme ?
C’était la première fois sous cette forme de projet d’une durée dynamique, assez courte sur une semaine. Nous avons déjà partagé des formes qui s’y rapportent, mais selon un format de plus long terme, sur plusieurs mois, voire plusieurs années.
Que vous a apporté ce programme ?
La possibilité, très intéressante, de positionner une dynamique d’ateliers animés par des artistes pendant l’été, et auprès de différents publics. Je retiens aussi la sensibilisation sur le processus de création artistique, dans un temps où les artistes sont en recherche, questionnent, tâtonnent, pour arriver à des formes abouties. C’est très intéressant !
Une anecdote, un moment fort à retenir de cette expérience ?
Pendant un atelier de Sylvain Lamy, l’image de jeunes très heureux d’avoir bien compris le processus de création de l’artiste et très contents de mettre tout ça en pratique sur les murs du parking intérieur de la bibliothèque Léopold Sédar Senghor, façon graf à la craie !
Y-a-t-il des suites possibles à ces projets ?
Je sens en tous cas, pour les équipes des bibliothèques de la Ville du Havre, une envie de recommencer avec d’autres artistes. Une envie de questionner différemment les processus de création empruntés par les artistes, lors de montage d’autres projets, toujours au bénéfice des publics.
Et pour cet été 2024 ?
Deux nouveaux projets ont été proposés par le réseau des bibliothèques du Havre, cette fois avec les artistes Marina Rouzé et Alain Kokor, avec des processus de création et des formes d’ateliers complètement différents l’un de l’autre, et pour des publics de tous âges de 3 à 17 ans. Ces deux projets ont été retenus à notre plus grande joie !
Propos recueillis par Clémentine Levasseur, Chargée de projet « Du soleil entre les lignes«
« Je fleuris ma bib’ ! » avec Louise Ganot » et « Fête du bruit ! » sont des projets organisés dans le cadre de l’Été culturel 2023 au Havre et qui ont bénéficié du soutien de la Direction régionale des affaires culturelles de Normandie.