Les premiers pas d’OREP dans le manga
Pourquoi avoir publié un manga ?
L’idée est venue de mes deux garçons (qui ont 15 et 17 ans) qui m’ont dit pourquoi tu ne lancerais pas un manga sur le Débarquement ? L’idée n’était pas mauvaise mais je n’y connaissais pas grand-chose, j’ai donc lu les grands classiques Naruto, One Piece… mais je n’ai pas accroché. Je suis allé voir Stéphane Godard de la librairie Univers BD à Caen qui m’a montré des mangas historiques, par exemple sur les vikings et des mangas français. De fait, j’ai trouvé cette forme beaucoup plus intéressante. La forme du manga historique correspondait plus à ce qu’on avait l’habitude de faire tout en respectant les codes du manga traditionnel. En y regardant de plus près, nous sommes les premiers à lancer un manga sur le Débarquement.
Comment avez-vous trouvé le ou les auteurs ?
Ce n’était pas évident, cela s’est fait par le bouche-à-oreille. J’ai d’abord trouvé le scénariste, Stéphane Carpentier, alias Wallace, avant le dessinateur. J’ai tout de suite pensé à lui car on avait déjà travaillé ensemble sur la bande-dessinée Dieppe 42, Histoires d’un raid et on avait discuté mangas lors du festival Quai des bulles ! Ma proposition l’a tout de suite motivé. Pour le dessinateur, Stéphane Carpentier et moi nous sommes mis en quête, chacun de notre côté, et finalement c’est Arnaud Lehue, un dessinateur avec lequel j’ai déjà travaillé, qui nous a conseillé de collaborer avec un de ses amis, Antonin Meignan, dont c’est le premier manga et la première publication. Il a tout de suite compris le concept et maitrisait bien l’univers du manga, il a pu se l’approprier et a pu l’adapter un peu plus à la française.
Allez-vous poursuivre ?
Le tome 2 est en cours. D’autant plus que le scénariste s’est basé sur l’histoire vraie de sa famille qui a vécu le Débarquement. À la fin du manga deux pages sont consacrées aux photos d’archives de sa famille. On suit aussi quatre destins de soldats et de leurs familles. L’histoire est ainsi abordée aussi bien du côté des civils que des soldats.
Pensez-vous toucher un nouveau public avec ce manga ?
Effectivement, c’est un pari car aujourd’hui le manga représente 60% des ventes de bande-dessinée et pour les plus jeunes qui ne lisent plus de bande-dessinée franco-belge c’est un moyen de les toucher l Le pari c’était certes de toucher le jeune public, mais aussi ceux qui n’ont pas l’habitude de lire des mangas. On est très satisfait sur ce point car on a eu la preuve, moi-même et les auteurs lors des derniers salons, qu’on pouvait toucher tous les âges avec ce manga, de 7 à 77 ans !
Propos recueillis par Valérie Schmitt