« Dors ton sommeil de brute » de Carole Martinez : un conte puissant, vertigineux et onirique

Eva quitte tout et s’enfuit en Camargue avec sa fille de 8 ans, Lucie. Une maison-refuge loin de tout, personne aux alentours à l’exception de Serge, un voisin un peu bourru, accompagné de son chien et de son transistor. Une nuit, Lucie hurle dans son sommeil. Un cri qui n’en finit pas. « Sans doute le changement », pense Eva. Sauf qu’elle ignore encore que tous les enfants du monde, comme une traînée de poudre, ont poussé ce même cri. D’autres nuits et d’autres événements à venir comme annonciateurs d’une apocalypse ? Ce préambule nocturne provoque déjà une angoisse sourde, s’ensuivent les premières catastrophes… L’humanité tout entière est-elle en danger ?
Carole Martinez est impressionnante par l’audace dont elle fait preuve au fil des chapitres et par les mythes qu’elle exploite. La réalité s’efface en faveur des cauchemars qu’elle convoque, et ça fonctionne si bien !
Un conte puissant, résolument vertigineux et onirique, où la part fantastique sublime le texte tout entier.
« Dors ton sommeil de brute » de Carole Martinez – Gallimard
J’ai aimé aussi…
- Stella et l’Amérique de Joseph Incardona – Pocket. Une comédie excentrique et caustique digne des frères Coen.
- Les Filles du chasseur d’ours d’Anneli Jordahl – J’ai Lu. Portraits féroces de femmes en quête
de liberté et de leur propre voie à tracer. - Hors d’atteinte de Marcia Burnier – Cambourakis. Un roman vertigineux sur la reconstruction de soi. Qu’il est beau de voir quelqu’un panser ses plaies.
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