« Les coquillages de monsieur Chabre » d’Émile Zola, un écrivain naturaliste à la plage

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Publié le 08/09/2024
Temps de lecture : 2mn
CHRONIQUE | Entre deux livres des Rougon-Macquart, Zola part en juillet 1876 se reposer en bord de mer, à Piriac, séjour balnéaire qui va lui inspirer cette courte nouvelle Les coquillages de monsieur Chabre. Cette nouvelle toute en légèreté, empreinte d’humour et de sensualité est un vrai plaisir de lecture, à découvrir ou redécouvrir absolument. 
© éditions 2.3 choses

Monsieur Chabre, bourgeois retraité de 45 ans, désespère de ne pas concevoir d’héritier avec sa jeune et belle épouse. Son médecin de famille lui conseille alors de faire des bains de mer et surtout, de manger beaucoup de coquillages. Le séjour s’annonce ennuyeux dans la petite ville endormie de Piriac pour Estelle, la jeune madame Chabre, plus habituée au tourbillon parisien, et même pour monsieur Chabre qui redoute l’eau, ne sachant pas nager, mais qui s’astreint stoïquement à suivre la diète de son médecin. Et ce ne sont pas les initiatives proposées par Hector, un jeune natif qui va prendre très à cœur la quête de coquillages de monsieur Chabre, et proposer au couple de participer à une pêche lors d’une grande marée, qui va réconcilier monsieur Chabre avec les plaisirs balnéaires. Pourtant, un dernier repas de coquillages avant le retour à Paris, pris dans des circonstances bien particulières, pourrait se révéler le remède tant espéré…

Rééditée aux éditions 2.3 choses, la nouvelle, illustrée par Adélaïde Lebrun, s’accompagne aussi d’un extrait de La joie de vivre (1884) qui a pour cadre la côte normande près d’Arromanches, où la mer joue un rôle prépondérant. Une postface et un cahier documentaire rappelant l’essor des bains de mer avec des reproductions de tableaux, complète agréablement l’ouvrage. 

Valérie Schmitt

« La mer montait, avec un large bruit de caresse. On aurait dit une voix de passion, quand la vague battait le sable ; puis cette voix s’apaisait tout d’un coup, et le cri se mourait avec l’eau qui se retirait, dans un murmure plaintif d’amour dompté » 

Ouvrage soutenu dans le cadre du FADEL Normandie. 

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