Médiation animale : le chien, un bon compagnon de lecture en bibliothèques
La micro-entreprise normande Mana a pour objet de développer la médiation et la relation d’aide par l’animal, à travers des séances allant de la découverte à l’aide thérapeutique. Elle propose des interventions dans les bibliothèques et les structures (centres de loisirs, école, Ehpad, refuges…), ou chez des particuliers dans l’Eure, la Seine-Maritime et les départements limitrophes.
Une écoute et une présence apaisantes
Mana propose notamment le LAC (« Lire avec le chien »). La méthode consiste à amener l’enfant à lire à haute voix, en présence du chien, dans un espace au calme. L’animal, par son écoute bienveillante et non jugeante, crée une présence rassurante et apaisante auprès de l’enfant, qui facilite la prise de parole à voix haute. L’enfant prend confiance en lui petit à petit. La proximité d’un chien permet également de libérer l’anxiété : Hopi sait rester couché près des enfants sans bouger et sans mouvements brusques.
Le programme « Lire avec le chien » a déjà fait ses preuves : une étude menée par l’université de Californie à Davis, en 2010, révèle que 10 à 15 minutes hebdomadaires en présence d’un chien augmentent la capacité de lecture de 12 % pour les enfants scolarisés et jusqu’à 30 % pour ceux qui sont déscolarisés.
Un programme en six séances
Élodie Fessard, responsable de Mana, intervient notamment en bibliothèque. Au début de chaque séance, une initiation au PECCRAM (Programme d’éducation à la connaissance du chien et au risque d’accident par morsure) est effectuée, afin d’assurer une mise en relation positive entre les enfants et le chien (comment aborder le chien et lui dire « bonjour »…).
« Lire avec le chien » est un programme en six séances, qui permet d’observer la progression des enfants. Mais des séances uniques ou ponctuelles peuvent également être menées. C’est en tous cas une manière différente de faciliter la lecture !
Alexandra Guéroult-Picot
Plus d’informations : mediationanimalenormandie.com
A DÉCOUVRIR AUSSI !
« Poney parloir » : une expérience originale auprès des personnes détenues
La médiation équine est présente dans les établissements pénitentiaires. Déclinée sous de multiples formes, elle nécessite des centres équestres très impliqués, à l’image du Centre équestre de la Scie (Seine-Maritime).
Le poney parloir est proposé par Karine Boué, instructrice d’équitation au Centre équestre de la Scie. Organisé au centre de détention de Val-de-Reuil et au centre pénitentiaire du Havre, il consiste à créer une rencontre entre les pères incarcérés et leur famille. Pour la forme, le matin des séances, les pères préparent les poneys et apprennent à s’en occuper. Ils transmettent leur savoir à leurs enfants l’après-midi et la journée se conclut par une balade tous ensemble.
Médiation équine
Karine Boué propose également des activités de médiation équine avec des personnes détenues violentes. Dans ce cas-là, pas d’équitation mais une médiation qui amène la personne à réfléchir à son propre comportement en observant la réponse du cheval. C’est très utile pour faciliter les relations et pour mettre en œuvre les moyens d’une meilleure communication avec le détenu.
Le Haras du Pin est également intervenu au centre de détention d’Argentan pour proposer des séances de médiation équine. Cette action avait pour objectif de proposer, grâce au cheval, une bulle aux détenus (en dehors de la détention et des regards des autres), et de trouver ou d’approcher des possibilités de relations apaisées ou différentes, de se décentrer des agissements dans lesquels les détenus étaient enfermés.
Laurent Brixtel