Jean-Baptiste Verrier, écrivain sportif mais pas écrivain du muscle

Publié le 03/10/2024
Temps de lecture : 2mn
À l’occasion d’un match de football au centre de détention d’Argentan, l’écrivain de la région dieppoise Jean-Baptiste Verrier (1) revient sur le rapport entre l’écriture et le sport.
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Vous faites partie de l’équipe de France des écrivains, que vous apporte de porter ce maillot ?

J’en suis un joueur occasionnel et peu habile, mais les matches disputés au centre de détention d’Argentan sont parmi mes souvenirs les plus forts. Il y avait dans nos équipes des prisonniers volubiles et d’autres extrêmement timides. Je n’ai aucune idée des raisons pour lesquelles ils étaient détenus, et ces silences – qu’ils soient volubiles ou timides – intéressent forcément tout écrivain.

Comment le sport a-t-il pris place dans votre écriture ?

Je ne suis pas un écrivain du muscle : ce n’est pas sur la description de l’effort sportif que porte mon attention. Ce qui m’intéresse, c’est d’imaginer les vies de ceux qui le pratiquent ou le regardent. Par exemple dans Poèmes de Braquets (Les Éditions du Volcan, 2023), j’ai inventé la voix de spectateurs et téléspectateurs du Tour de France. Quels sont leurs soucis, leurs aspirations, leurs rêveries au moment où ils voient passer le Tour ? Voilà mon questionnement.

Quel est le rapport entre votre travail d’écriture et votre pratique sportive ?

Pour un précédent recueil, je bloquais sur un texte. J’ai pris mon vélo et, trente coups de pédale plus loin, la solution m’est tombée dessus. L’écrivain n’est que cela : un botteur de rugby aux nerfs solides (hum) chargé de transformer l’essai quand il lui tombe dessus.

Propos recueillis par Laurent Brixtel

(1) Membre de l’association des écrivains sportifs, Jean-Baptiste Verrier est l’auteur d’ouvrages et de podcasts mêlant sport, fiction et poésie, avec une passion pour le cyclisme.

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