Bouchères le jour, justicières la nuit

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Publié le 21/03/2025
Temps de lecture : 2mn
CHRONIQUE | Née en 1983, l’autrice, Sophie Demange, habite à Rouen. Elle n’est pas bouchère, mais découpe les chapitres et les personnages comme personne. Elle livre un premier roman jubilatoire, entre sororité et vengeance. Un premier roman explosif !
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Une boucherie ouvre dans un quartier bourgeois de Rouen. Impossible de la manquer : murs roses, affiches vintage, morceaux de viande exposés comme des bijoux, accueil joyeux ; ce commerce n’est pas comme les autres. Depuis la rue, on peut entendre l’aiguisage des couteaux, les masses qui cognent la viande, les rires. À l’intérieur : trois bouchères, qui arborent fièrement leurs ongles pailletés et leurs avant-bras musclés. Unies par un passé douloureux, elles deviennent justicières la nuit. Elles ne supportent plus de subir ou d’assister à cette violence qui est faite aux femmes et aux enfants.

Alors, elles décident d’agir en éliminant les hommes violents de leur quartier. Plusieurs d’entre eux s’évaporent ainsi sans laisser de traces, semant la panique en ville, attirant l’attention de la police et des habitants. Jusqu’où iront-elles avant que leur secret ne soit découvert ? Le lecteur est tenu en haleine par ce premier roman aux allures de polar que Sophie Demange place subtilement dans une boucherie, commerce traditionnellement associé aux hommes.

Cindy Mahout

Mots choisis

« Elles tuaient le bourreau, l’humiliant, l’incestueux, le menteur, l’indigne.
Elles vengeaient. Elles aimaient la sensation de la chair sous leurs mains.
Le son de leurs couteaux sur le fusil à aiguiser rythmait leurs gestes. »

Les Bouchères – Sophie Demange, Éditions de l’Iconoclaste, 2025

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