Archives des Résidence - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/tag/residence/ La revue littéraire de Normandie livre & lecture Thu, 16 Mar 2023 12:56:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.4 https://perluete.fr/archives_00-14/wp-content/uploads/2020/08/cropped-200_2006-1-32x32.png Archives des Résidence - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/tag/residence/ 32 32 153862814 [Questions à…] Christophe Manon en résidence à l’IMEC https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-christophe-manon-en-residence-a-limec/ Thu, 16 Mar 2023 11:12:10 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=5176 "Il est bon par ailleurs, du moins pour ce qui me concerne, de changer de cadre de vie. L’écriture s’en trouve elle aussi déplacée, d’une façon ou d’une autre, j’en suis convaincu."

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Pour la seconde année consécutive, Normandie Livre & Lecture, co-organise, avec l’Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine (IMEC) une résidence de création et offre ainsi à un auteur, les conditions humaines, logistiques et financières pour mener à bien son projet littéraire.

Cette année, cette résidence d’écriture de deux mois bénéficie à l’auteur Christophe Manon. Il est accueilli à l’Abbaye d’Ardenne (14) du 16 décembre 2022 au 5 juin 2023.

© F.D Oberland

En préambule, pourriez-vous rappeler, en quelques lignes, le sujet du projet d’écriture que vous avez commencé ou poursuivi en résidence ?

Il s’agit d’un livre de poésie, intitulé Élégies mineures, que je conçois comme une « autobiographie commune » dans laquelle la plupart des éléments convoqués sont susceptibles d’appartenir à chacun d’entre nous. Car la mémoire me paraît en effet traversée par des tourbillons d’images, des bribes de phrases, des fragments de rengaines, des lambeaux de souvenirs qui parfois ne sont peut-être pas tout à fait les nôtres, et qui s’inscrivent toutefois dans notre histoire personnelle. Tenter en somme d’écrire une mémoire à la fois singulière et collective, dans « un mouvement qui, selon Georges Perec, partant de soi, va vers les autres », et inversement.

 

Vous avez déjà été accueilli plusieurs fois en résidence en France, qu’est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d’être en résidence ?

Pour écrire, un auteur a besoin de silence, d’isolement, de tranquillité d’esprit et de temps. Ce qui est rare dans la vie quotidienne et donc très précieux, et que l’on est susceptible de trouver dans le cadre d’une résidence. Cela permet une véritable immersion dans l’écriture pendant une durée relativement longue. Si l’on ajoute que les lieux de résidence sont très souvent situés dans des endroits somptueux, comme ici, à l’abbaye d’Ardenne, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, non loin de Caen, c’est une raison supplémentaire d’apprécier ces moments. Il est bon par ailleurs, du moins pour ce qui me concerne, de changer de cadre de vie. L’écriture s’en trouve elle aussi déplacée, d’une façon ou d’une autre, j’en suis convaincu. Dans mes livres par exemple, je crois qu’un lecteur attentif pourrait distinguer des indices climatiques ou des fragments de paysages en rapport avec les espaces où ils ont été écrits.

© Yann Dissez

Aviez-vous des appréhensions/ des doutes sur votre projet qui ont pu être résolus pendant cette période ?

Je suis particulièrement sujet au doute et à l’appréhension. Seul le travail permet de les lever, du moins partiellement, mais il en engendre nécessairement d’autres. Mais, au fond, cela me paraît tout à fait sain. Je considère que cela fait pleinement partie du processus d’écriture.

 

Dans le cadre de votre résidence, quelles sont les rencontres qui vous ont marquées ? Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?

Lorsqu’on est en résidence à l’Imec (Institut mémoires de l’édition contemporaine), la plupart des repas sont pris dans une salle commune. Ce sont des moments privilégiés et particulièrement enrichissants qui permettent de faire mieux connaissance avec l’équipe, toujours très chaleureuse et enthousiaste, mais également avec les autres résidentes et résidents. J’ai notamment retrouvé ou rencontré pour la première fois, je tiens à les nommer car leur compagnie a beaucoup compté, par ordre d’apparition comme au cinéma, Charles Robinson, Anouk Lejczyk, Abigail Assor, Omar Youssef Souleimane et Catherine Weinzaepflen. Mais c’est aussi l’occasion de lier connaissance avec des chercheuses et des chercheurs venus du monde entier consulter des archives conservées sur place. Cela donne lieu à des échanges tout à fait passionnants sur des sujets aussi divers par exemple que les écrits de Jean Paulhan, Georges Simenon et le roman noir, la correspondance de James George Frazer, le cinéma d’Alain Resnais ou encore la réception en France de l’œuvre de Varlam Chalamov.

© Dominique Panchèvre

Pour ce qui concerne un moment fort de la résidence, je parlerai brièvement de « Regards croisés », un événement à l’occasion duquel j’ai été invité par le musée des Beaux-Arts de Caen à sélectionner une dizaine d’œuvres dans ses collections afin de concevoir une déambulation en compagnie du public en évoquant certains de mes livres, d’éventuels souvenirs, etc. Je me suis beaucoup investi dans la préparation de cette intervention et j’y ai pris énormément de plaisir.

 

Porte du Soleil vient de paraître aux Éditions Verdier (février 2023), pouvez-vous nous parler de cette actualité ?

Porte du Soleil est paru en effet en février aux éditions Verdier. Il s’agit en quelque sorte de la légende dorée d’une banale famille de ritals. Parti à Pérouse, Ombrie, Italie, sur les traces de ses ancêtres, le narrateur s’égare, circule en titubant parmi les œuvres de Giotto, Raphaël, le Pérugin, Pietro Lorenzetti et quelques autres, croisant au passage saints, papes, griffons, anges et martyrs. Ce roman en vers est la chronique d’un séjour au pays des morts, sur les modèles de Virgile et de Dante, un voyage intime et sensible à travers un tissu d’œuvres picturales et littéraires. Au terme de ses pérégrinations, le narrateur conclu que toute quête des origines n’est que vanité destinée à la satisfaction des vivants et qu’il est donc souhaitable de laisser les morts reposer en paix.

Ce livre est le troisième volet d’une trilogie dont les deux premiers, Extrêmes et lumineux (2015) et Pâture de vent (2019), sont également parus aux éditions Verdier. Mais je précise que chacun des volumes est indépendant et peut être lu séparément, c’est important.

 

Quelle suite pour votre projet d’écriture en cours ?

Le livre est pour ainsi dire achevé. Je vais donc le laisser reposer un peu avant de le relire attentivement puis, si cette étape ne soulève pas de problème particulier, l’adresser à l’éditeur auquel je le destine.

 

Propos recueillis par Cindy Mahout

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[Questions à…] Coline Pierré en résidence à Bernay Terres de Normandie https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-coline-pierre-en-residence-artistique-dans-lintercom-bernay-terres-de-normandie/ Tue, 29 Jun 2021 13:37:26 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3074 C’est une résidence en trio, avec un compositeur (Thomas Nguyen) et une plasticienne (Edel Truda). Nous avons chacun répondu à un appel à candidature, ne nous connaissions pas et avions pour objectif de créer ensemble un conte musical, en partenariat avec trois classes des écoles de l’intercom de Bernay et avec le conservatoire.

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© Manon de Lastens

L’autrice jeunesse Coline Pierré 

Coline Pierré est née en 1987. Elle a grandi en Alsace, a vécu dans différentes villes et habite aujourd’hui à Nantes. Elle a publié son premier roman (pour enfants) en 2013.

Elle écrit des romans, des albums et des nouvelles pour les enfants, les adolescents et les adultes et publie chez de nombreux éditeurs : Le Rouergue jeunesse, L’école des loisirs, Flammarion, Poulpe Fictions, Mango, La Plage… Elle a également publié un essai sur la fiction et les fins heureuses en littérature et au cinéma, intitulé Éloge des fins heureuses. Elle travaille régulièrement en collaboration avec d’autres écrivain.es ou dessinatrices. Pour la scène, elle créée, lit et met parfois en musique des lectures musicales, dessinées, performées… en duo ou en trio avec d’autres artistes. Son travail s’intéresse notamment à la question du langage, à l’écologie, aux animaux, au féminisme, au rapport que tissent réel et imagination, à la puissance politique de l’invention. 

Avec son complice Martin Page, elle mène parfois des projets un peu fous, comme la création de Monstrograph, un laboratoire d’édition qui publie des livres dessinés à la main, de petits essais iconoclastes et des ouvrages collectifs qui interrogent les conditions de vie et de travail des artistes aujourd’hui.

En savoir plus

 

Résidence artistique sur le territoire de l’Intercom Bernay Terres de Normandie 

Dans le cadre de son projet culturel de territoire, l’Intercom Bernay Terres de Normandie porte, depuis 3 ans, la production d’un conte musical à destination des scolaires et du tout public. Cette résidence pluridisciplinaire de 3 artistes (un compositeur, un écrivain et un plasticien), a été renouvelée pour l’année scolaire 2020/2021.

La résidence est d’une durée de 4 semaines réparties entre septembre 2020 et juin 2021. 

Pensée comme un projet novateur qui favorise la transversalité entre les différents arts, cette résidence a pour vocation de créer les conditions d’une rencontre entre les professionnels et les différents publics. Elle s’inscrit dans une démarche à la fois pédagogique et culturelle et repose sur le lien fort entre l’équipe résidente et le public. 

En savoir plus 

 

Pourriez-vous rappeler, en quelques lignes, le sujet du projet d’écriture que vous avez commencé ou poursuivi en résidence ?

C’est une résidence en trio, avec un compositeur (Thomas Nguyen) et une plasticienne (Edel Truda). Nous avons chacun répondu à un appel à candidature, ne nous connaissions pas et avions pour objectif de créer ensemble un conte musical, en partenariat avec trois classes des écoles de l’intercom de Bernay et avec le conservatoire. Yuko, un loup à pas de contes, est donc né de nos discussions et de nos envies communes. Il met en scène un jeune loup à qui ses parents annoncent qu’il doit se trouver un conte pour se mettre à l’abri. Il part donc à la recherche de son histoire et croise en chemin de nombreux personnages qui tentent tous de l’influencer ou de l’entraîner dans leur conte. 

@Intercom Bernay Terres de Normandie

Est-ce qu’il s’agissait de votre première résidence ?

J’ai déjà été en résidence au Chalet Mauriac (Aquitaine) en 2015, elle était consacrée à l’écriture d’un roman jeunesse. C’est la première résidence que je fais qui a pour objet une commande d’écriture et une création collective.

 

Pourquoi avoir choisi ce lieu de résidence ?

Je l’ai choisi d’une part pour le projet de création (conte musical en trio) autour duquel la résidence s’articulait, qui m’intéressait énormément pour les liens entre les disciplines, le travail collectif, le spectacle vivant. Mais ce projet de résidence m’intéressait aussi pour la possibilité de s’ancrer sur un territoire que je ne connaissais pas, d’en découvrir les spécificités, de travailler localement avec les élèves des écoles et les artistes du territoire (le conte a été interprété par des musiciens/enseignants du Conservatoire et une comédienne, tous en lien avec le territoire). 

 

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d’être en résidence ?

D’un part le fait de consacrer un temps privilégié à un projet particulier. Qu’il s’agisse d’une texte personnel ou d’une création de « commande », la résidence permet l’immersion complète dans un travail, c’est un temps à part.

D’autre part, dans ce projet, j’ai apprécié aussi tout particulièrement la possibilité de travailler à plusieurs, d’expérimenter une nouvelle forme, de dialoguer avec d’autres disciplines artistiques et avec d’autres artistes. 

 

Comment votre résidence vous a aidé dans votre projet d’écriture ?

Durant les temps de résidence, j’ai pu dialoguer et travailler avec la plasticienne et le compositeur avec qui nous avons créé ce projet, mais également rencontrer les élèves des trois écoles qui ont participé à l’écriture du conte.

Avec les classes, il y a eu un premier temps de rencontre / création d’une performance improvisée et participative en trio, un second temps d’écriture en février, et un troisième consacré à la mise en voix d’une scène du conte et à l’échange autour du projet. Le dernier temps de résidence (juin) a été celui des restitutions du spectacle (auxquelles les écoles et le grand public ont pu assister).

@Intercom Bernay Terres de Normandie

Dans le contexte particulier de cette année, comment avez-vu vécu votre résidence ?

C’était une véritable bulle d’air et d’espoir ! Nous avons donc vécu la résidence dans des situations très diverses, car nous sommes venus en novembre sous confinement (avec ouverture des écoles), en février sous couvre-feu, puis nous avons décalé notre venue d’avril pour cause de confinement, et terminé en mai et en juin. Continuer à se projeter dans une création pour la scène à une période où les théâtres étaient fermés depuis des mois, c’était une sorte de pari sur l’avenir, qui était particulièrement bienvenu. Je crois que nous sommes tous très heureux d’avoir réussi à mener ce projet à bien, en particulier d’avoir pu faire des représentations en public (ce n’était pas gagné). 

 

Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?

La première des huit représentations du spectacle a eu lieu le 17 juin au matin, et elle était réservée aux trois classes qui ont participé au projet. Les enfants avaient appris en classe les paroles de la chanson qui revient à plusieurs reprises dans le conte. Cette première représentation était non seulement émouvante car c’était la première, mais quand la soixante-dizaine d’enfants présents s’est mise à chanter spontanément le refrain en choeur, ça a été un grand moment d’émotion.

@Intercom Bernay Terres de Normandie

Quelle suite pour votre projet ?

Le spectacle est désormais créé, nous espérons qu’il va pouvoir continuer sa vie, en le montant ailleurs et/ou en le faisant éditer en version livre-cd dans une maison d’édition spécialisée dans ce format. Les 8 représentations ayant été filmées, il existera également d’ici quelques mois une captation vidéo du spectacle. 

 

Propos recueillis en juin 2021 par Cindy Mahout

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[Questions à…] Thomas Flahaut en résidence à l’IMEC https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-thomas-flahaut/ Fri, 25 Jun 2021 09:38:50 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3062 Thomas Flahaut, en résidence à l'IMEC du 4 mai au 30 juin 2021

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Thomas Flahaut, en résidence à l'IMEC du 4 mai au 30 juin 2021

© Patrice Normand
« Mes romans se font l’écho des fracas, des inquiétudes, des angoisses qui agitent le présent. Ils évoquent beaucoup, en disant très peu : violence du capitalisme violence de l’État, de son armée, de sa police, peur du chômage, fin de la classe ouvrière… »

Résidence qui a bénéficié du soutien de la DRAC de Normandie et de la Région Normandie au titre du FADEL Normandie.

Dès son premier roman Ostwald, paru aux éditions de l’Olivier en 2017 suivi en 2020 par  Les nuits d’été, Thomas Flahaut, né en 1991 à Montbéliard, s’est distingué par son style et son univers singulier, où l’histoire collective (le monde ouvrier et la fermeture des usines dans l’Est de la France dans les années 1980) croise celle, plus intime, de personnages librement inspirés de sa propre expérience.

« Mes romans se font l’écho des fracas, des inquiétudes, des angoisses qui agitent le présent. Ils évoquent beaucoup, en disant très peu : violence du capitalisme violence de l’État, de son armée, de sa police, peur du chômage, fin de la classe ouvrière… »

Diplômé de l’Institut littéraire suisse de Bienne, Thomas Flahaut s’est intéressé au processus de création collective parallèlement à son travail consacré à l’autofiction. Cofondateur du collectif littéraire franco-suisse « Hétérotrophes », ses propos sur l’écriture à plusieurs mains et sur la posture d’un collectif de création dans le champ littéraire actuel viennent nourrir les réflexions consacrées aux nouveaux procédés d’écriture et à leurs représentations éditoriales et scéniques.

« Je conçois le texte comme une chambre d’écho dans laquelle peuvent entrer et résonner le bruit du monde. Dans mon travail d’écrivain, je tente de générer, puis de découper, et de recomposer de la matière textuelle. Le collectif "Hétérotrophes" élabore une vision artisanale de la littérature, où l’atelier, le travail et la coopération occupent une place centrale. Les membres du collectif tentent de défendre la spécificité de l’activité littéraire comme (re)travail du texte. »

La disparition est au cœur du prochain projet d’écriture de Thomas Flahaut. Amorcé pendant l’écriture de Nuits d’été, une fiction à forte dimension autobiographique traitant du milieu disparu de son enfance dans un quartier populaire de l’Est de la France, ce nouveau projet tire un autre fil dans le parcours de l’auteur, plus personnel, individuel. Il tentera de dessiner les contours du vertige ressenti non pas face à la mort, mais face à la disparition d’un proche, ou face à l’idée même de sa disparition. Pour ce nouveau projet d’écriture, il pourra s’appuyer sur les collections de l’IMEC, dont certains fonds d’archives sont en lien étroit avec son projet.

© Philippe Delval - IMEC

En partenariat avec Époque - salon des livres de Caen, l’IMEC proposera un programme d’interventions et d’ateliers, qui conduira Thomas Flahaut à rencontrer des publics divers sur le territoire normand.

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[Questions à…] Marcus Malte en résidence à l’IMEC https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-marcus-malte/ Fri, 18 Jun 2021 07:47:41 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3056 Dans le cadre du programme d’Éducation artistique et culturelle à l’IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine), trois auteurs en résidence – Aliona Gloukhova, Marcus Malte et Kris - mènent un travail d’écriture régulier avec des élèves du CM1 à la troisième et des élèves relevant des dispositifs ULIS et SEGPA.

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Marcus Malte est né en 1967 à la Seyne-sur-Mer. Diplômé en études cinématographiques et audiovisuelles, il se consacre pleinement à l’écriture depuis 2004. Il est l'auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles, dont Garden of Love (récompensé par une dizaine de prix littéraires, notamment le Grand Prix des lectrices de Elle, catégorie policier). En 2016, il a obtenu le prix Femina pour son roman Le Garçon, paru aux éditions Zulma. Son dernier livre, Aires, publié chez le même éditeur, est paru en 2020.

Résidence de Création et d’Éducation artistique et culturelle en milieu scolaire - IMEC

Dans le cadre du programme d’Éducation artistique et culturelle à l’IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine), trois auteurs en résidence – Aliona Gloukhova, Marcus Malte et Kris - mènent un travail d’écriture régulier avec des élèves du CM1 à la troisième et des élèves relevant des dispositifs ULIS et SEGPA. Tout au long de l’année scolaire, chaque auteur intervient dans quatre classes d’établissements de l’Académie de Normandie pour une série d’ateliers d’écriture sur une thématique commune, « Points de départ », abordée selon des approches et des esthétiques très diverses : inventaire poétique des moments de bascules et de déséquilibres, questionnements autour de l’impulsion créatrice et invention d’une galerie de personnages de fiction, réflexion sur l’élan d’indignation, le point de non-retour, l’engagement et leurs traductions littéraires…

En parallèle, ils se consacrent chacun à leur travail d’écriture personnel.

Interview de Marcus Malte à écouter

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[Questions à…] Emmanuelle Halgand en résidence à Pont-Audemer https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-emmanuelle-halgand-en-residence-a-pont-audemer/ Tue, 27 Apr 2021 13:46:22 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3070 La Ville de Pont-Audemer développe une résidence d’action culturelle adressée aux auteurs et autrices de littérature jeunesse, en direction du public scolaire. Pour cette édition, c’est l’autrice illustratrice normande Emmanuelle Halgand qui intervient dans 9 classes élémentaires et maternelles, à travers un récit de découverte de l’eau et des zones humides du territoire. 

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Emmanuelle Halgand en résidence d'action culturelle pour le public scolaire à Pont-Audemer

La Ville de Pont-Audemer, développe depuis 2011, une résidence d’action culturelle adressée aux auteurs et autrices de littérature jeunesse, en direction du public scolaire. Pour cette édition 2020/2021, c’est l’autrice illustratrice normande Emmanuelle Halgand qui intervient dans 9 classes élémentaires et maternelles, à travers un récit de découverte de l’eau et des zones humides du territoire.

Emmanuelle Halgand

Née en 1977, Emmanuelle Halgand vit et travaille à Rouen. Après avoir étudié l’Histoire de l’art, le graphisme et la sociologie des publics de la culture, elle se consacre depuis une dizaine d’années à la médiation et la réception de l'album de jeunesse tout en participant au développement de la formation des professionnels de la culture et de l'éducation dans ce domaine.
En 2015, elle signe son premier album : Le Voyage des éléphants, éditions Magellan et Cie. Album suivi de plusieurs autres ouvrages pour la jeunesse.

Son travail d'écriture et d'illustration est lié à son enfance, partagée entre cultures occidentale et orientale. Le voyage est également très présent dans ses choix de thèmes souvent ethniques.

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[Questions à…] Ysiaka Anam en résidence à la Villa la Brugère https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-ysiaka-anam/ Wed, 07 Apr 2021 08:54:42 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2795 Ysiaka Anam en résidence à la Villa La Brugère pour continuer à travailler sur son troisième roman : Frères de sel (titre de travail). Du 1er mars au 31 mars 2021.

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Originaire d’Afrique subsaharienne, Ysiaka Anam est arrivée en France avec sa famille alors qu’elle était enfant.

Titulaire de masters en psychologie et en sociologie, elle s’intéresse particulièrement aux répercussions de la migration sur la filiation et sur la langue. Elle a travaillé comme coordinatrice de projets culturels puis comme psychologue clinicienne. Elle est aujourd’hui formatrice indépendante.

Dans ses romans, elle aime explorer les zones où le plus intime vient enlacer les questions collectives, et faire du récit le lieu de bascule du réel vers la fiction.

Elle a publié un premier roman Et ma langue se mit à danser, aux éditions La Cheminante, en 2018 et un second, On avait enterré la mémoire, est à paraître. 

© Quitterie de Fommervault

Résidence de création à la Villa la Brugère : du 1er mars au 31 mars 2021

Ysiaka Anam est venue en résidence à la Villa La Brugère pour continuer à travailler sur son troisième roman : Frères de sel (titre de travail). Ce projet s’inscrit dans la continuité des thématiques abordées dans ses précédents livres : “les parts de soi confisquées par l’exil, ce que les migrations font à la transmission et aux filiations, les dialogues escarpés entre le monde des vivants et celui des morts”.

Frères de sel est un roman polyphonique : quatre voix viennent tour à tour narrer l’histoire de trois générations de la diaspora africaine aux enfants dispersés entre plusieurs continents. Leurs récits se répondent, pour produire une seule histoire : celle de ces “frères de sel”, à qui on a appris à avaler la douleur, pour traverser la vie.

Ce projet a bénéficié d'un soutien de la DRAC de Normandie et de la Région Normandie au titre du FADEL Normandie.

© Aurélien Vernhes-Lermusiaux

En préambule, pourriez-vous rappeler, en quelques lignes, le sujet du projet d’écriture que vous avez commencé ou poursuivi en résidence ?  

Je travaille sur l’écriture de mon troisième roman, Frères de sel.

Roman polyphonique, il s’enracine autour de quatre voix qui viennent tour à tour narrer l’histoire de trois générations d’une même famille, aux membres dispersés entre plusieurs continents. Adé, Sandre, Lucia, et la grand-mère Baba depuis sa tombe, racontent l’histoire de cette famille, depuis « le pays », quitté plusieurs décennies avant. Leurs récits se répondent, pour produire une seule histoire : celle de ces frères du sel à qui on a appris à avaler la douleur pour traverser la vie.

Ce roman poursuit certains thèmes que j’ai déjà explorés : les parts de soi confisquées par l’exil ; ce que les migrations font à la transmission ; et les dialogues escarpés entre le monde des vivants et celui des morts.

 

Est-ce qu'il s'agissait de votre première résidence ? 

Non, en 2019 j’avais aussi travaillé en résidence sur l’écriture de mon second roman, On avait enterré la mémoire,  au Chalet Mauriac (Agence Livre et Cinéma en Nouvelle Aquitaine) dans les Landes, et dans la ville de Douarnenez (Association Rhizomes)". 

 

Pourquoi avoir choisi ce lieu de résidence ?

Je cherchais un temps de résidence d’écriture pour travailler sur ce roman. 

En explorant le site de la Villa La Brugère, j’ai vu la photo de cette fenêtre face aux vagues. Elle a été presque hypnotique pour moi cette image. J’ai eu très envie de me lover dans cette ambiance pour travailler sur ce roman à l’univers un peu halluciné. 

La présence de la bourse d’écriture du FADEL qu’on a pu obtenir pour la résidence, ouvrait par ailleurs la possibilité de m’y consacrer entièrement durant plusieurs semaines, en me libérant d’autres contraintes professionnelles. Ce qui permet d’écrire avec une plus pleine disponibilité psychique. 

 

Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d'être en résidence ?

Le temps de résidence me permet de trouver un « ailleurs », loin de mes lieux et liens habituels, qui seul m’autorise vraiment à me mettre en exil de ma langue sociale (celle de mon quotidien), pour me connecter pleinement à celle de l’écriture. J’en prends d’autant plus conscience dernièrement : ma langue intime, celle que j’essaie d’intégrer dans l’écriture, sonne et résonne très différemment de celle que j’utilise dans la vie courante. J’ai besoin de m’extraire de la première sur une certaine durée, pour pouvoir mieux laisser place à la seconde.

 

Comment votre résidence vous a aidé dans votre projet d’écriture ? 

Au quotidien, hors résidence, je produis souvent des bribes de texte ou d’idées pour avancer sur le roman, entre deux autres contraintes personnelles ou professionnelles. Mais au fil des mois je perds la colonne vertébrale du projet (sa structure d’ensemble, sa direction) faute d’un temps continu pour m’y dédier pleinement. La résidence m’a énormément aidée à trouver ce temps plein et continu, pour retrouver de la lisibilité sur le projet, recaler l’architecture de la narration, et préciser sa tonalité d’ensemble.

 

Aviez-vous des appréhensions/ des doutes sur votre projet qui ont pu être résolus pendant cette période ? 

Énormément. J’avais beaucoup de doutes les derniers mois, notamment sur le sens de ce texte et sa direction. L’écriture de ce roman est beaucoup plus laborieuse pour moi que les deux précédents. Je passe mon temps à faire, puis défaire, et refaire encore. Parfois plusieurs fois.

Le temps de résidence m’a permis de comprendre que c’est un texte sur lequel je suis en train déconstruire certaines tendances d’écriture que j’avais jusque-là, et qui ne me vont plus tout à fait. Déconstruire certains processus, pour en trouver des plus justes pour moi aujourd’hui.

C’est possible aussi parce qu’ici j’ai un vrai temps de recherche : pour écrire, mais aussi pour penser mon écriture.

Ça décape un peu certains questionnements, c’était assez vertigineux certains jours, mais le fait de n’avoir que cet impératif-là durant un mois, m’a donné la sécurité pour m’y plonger complètement, sans crainte que ça vienne déstabiliser trop brutalement les autres équilibres autour.

Donc oui, j’ai résolu de nombreuses questions en résidence, même si ça en a forcément ouverte d’autres, mais elles me semblent plus fines et bien moins glissantes que les précédentes.

 

Dans le cadre de votre résidence, quelles sont les rencontres qui vous ont marquées ?

Je suis intervenue auprès de plusieurs groupes de lycéens pour parler de mon travail d’auteure, notamment à partir de mon premier roman Et ma langue se mit à danser, qu’ils avaient travaillé en classe. 

Durant l’une de ces rencontres, le regard d’une personne dans le groupe, silencieux durant toute la rencontre, mais visiblement touché à vif – aux larmes – par la discussion, me reste en tête. 

 

Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ? 

Le premier matin au réveil. Sentir que quelque chose vacille dans mes repères habituels (la lumière à, les sons autour, la consistance du lit…). Prendre quelques secondes pour réaliser où je suis. Et me dire que ce sera cet endroit, à la fenêtre posée au dessus des vagues, qui sera mon refuge pendant les prochaines semaines. Et que je vais pouvoir m’y saouler d’écriture.

 

Quelle suite pour votre projet d’écriture ?  

Vu le remue-méninges réalisé pendant ce mois de résidence, j’ai le sentiment d’en n’être qu’au début de ce roman.

Pour la première fois je m’autorise à penser que ce texte va peut-être me prendre un temps vraiment long pour s’écrire (ce qui n’avait pas été le cas pour les précédents : d’habitude j’aime bien que l’écriture aies quelque chose d’un peu « éclair » dans sa temporalité). Une seconde étape-clé est prévue cet automne, avec une résidence d’écriture à Angers.

 

Propos recueillis par Cindy Mahout 

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[Questions à…] Aliona Gloukhova en résidence à l’IMEC https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-aliona-gloukhova-en-residence-a-limec/ Fri, 19 Feb 2021 11:00:38 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2753 Aliona Gloukhova est née à Minsk en Biélorussie. Après des études d’Arts visuels à l’université de Saint-Pétersbourg, et un master en Éducation à Poitiers, Madrid et Lisbonne, elle obtient un Master de création littéraire à l’Université Paris-8 Saint-Denis en 2015.

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Aliona Gloukhova est née à Minsk en Biélorussie. Après des études d’Arts visuels à l’université de Saint-Pétersbourg, et un master en Éducation à Poitiers, Madrid et Lisbonne, elle obtient un Master de création littéraire à l’Université Paris-8 Saint-Denis en 2015. Elle vit actuellement à Pau où elle travaille comme traductrice, enseignante et organisatrice culturelle. Son premier roman, Dans l’eau je suis chez moi (éd. Verticales), a été en lice pour le Prix littéraire des lycéens des Pays de de Loire 2018 et a obtenu le prix Murat 2019. De l'autre côté de la peau (éd. Verticales) est son deuxième roman.

© Emilie Massal

Résidence de Création et d’Éducation artistique et culturelle en milieu scolaire - IMEC

1 septembre 2020 – 1 juillet 2021

Dans le cadre du programme d'Éducation artistique et culturelle à l’IMEC (Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine), trois auteurs en résidence – Aliona Gloukhova, Marcus Malte et Kris - mènent un travail d’écriture régulier avec des élèves du CM1 à la troisième et des élèves relevant des dispositifs ULIS et SEGPA. Tout au long de l’année scolaire, chaque auteur intervient dans quatre classes d’établissements de l’Académie de Normandie pour une série d’ateliers d’écriture sur une thématique commune, « Points de départ », abordée selon des approches et des esthétiques très diverses : inventaire poétique des moments de bascules et de déséquilibres, questionnements autour de l’impulsion créatrice et invention d’une galerie de personnages de fiction, réflexion sur l’élan d’indignation, le point de non-retour, l’engagement et leurs traductions littéraires…

En parallèle, ils se consacrent chacun à leur travail d’écriture personnel.

© IMEC

En préambule, pourriez-vous rappeler, en quelques lignes, le sujet du projet d’écriture que vous avez commencé ou poursuivi en résidence ?

Le texte a pour titre provisoire Géométries désaccordées. C’est une théorie éphémère sur des liens amicaux et amoureux qui se font et se défont : comment se retrouve-t-on, pourquoi on se perd ? Ce texte joyeux et autofictionnel se construit à partir des traces à peine présentes, probablement inventées, des projections, des suggestions, des intuitions, des citations incomplètes des philosophes, des paroles rapportés des inconnus, des hypothèses fantasques, des constats improbables, des nuages qui passent. 

Parfois, je travaille aussi sur un autre texte qui n’est qu'à son début– c’est une fiction flottante sur un adolescent Mika qui grandit, cherche son chien Lobo, voyage dans les forêts, marche dans les rêves, élargit l’espace à l’intérieur de lui.

 

Est ce qu'il s'agissait de votre première résidence ?

C’est ma troisième résidence, après la Création en cours (Ateliers Médicis) et celle de la Fondation Facim en Savoie.

 

Pourquoi avoir choisi ce lieu de résidence ?

J’ai découvert ce lieu il y a des années de cela grâce à Maylis de Kerangal, lors d’un court séjour avec d’autres étudiants de Master en Création littéraire à Paris 8. C’était en été, je me rappelle d’une soirée où il faisait très doux, et de quelque chose de rêvé, je me rappelle avoir fait une promenade dans les champs avec Elitza Gueorguieva.  Mon premier livre était encore en cours d’écriture, c’était un avant-goût d’un futur incertain et probablement heureux. C’est peut-être pour cette raison que j’ai postulé. J’ai été aussi très curieuse, même si très intimidée, de travailler sur certaines archives de philosophes, leurs écritures obliques.

 

Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d'être en résidence ?

J’aime le déplacement, le fait d’être parachutée dans un endroit dramatiquement différent. Changer de lieu me permet de changer de vision, tester mon écriture dans cette nouvelle condition, partir de soi légèrement bousculé par ce changement. Le fait de se retrouver dans un lieu à part, principalement pour écrire, permet aussi une autre concentration, mon attention change. Le lieu permet au texte de prendre sa place, de s’imposer, d’être davantage là. Parce que finalement le texte n’existe pas avant d’être écrit – il a besoin des appuis pour croire en sa propre réalité pendant toute cette période incertaine des brouillons, une résidence d’écriture l’aide à s’imposer, à s’élargir.

© Aliona Gloukhova

Comment votre résidence vous a aidé dans votre projet d’écriture ?

La perception du texte sur lequel je travaillais pendant les mois s’est déplacée avec le changement du contexte, j’ai pu le voir autrement. Ce déplacement a été bénéfique, m’a permis, je crois, de quitter certains automatismes acquis, changer de stratégie d’écriture. J’ai beaucoup écrit à partir des textes-hommages de Derrida sur lesquels j’ai travaillé aux archives, son écriture m’a un peu remis au point de zéro, au point ému, je me suis souvenue de l’enjeu de mon texte, je suis redevenue à nouveau fragile. Ça fait toujours du bien de retrouver les bases qui se perdent parfois au long de l’écriture.

 

Aviez-vous des appréhensions/ des doutes sur votre projet qui ont pu être résolus pendant cette période ?

Le doute est le point de départ de mon écriture, je l’aime bien, je ne veux pas qu’il parte, l’insécurité, je trouve, va bien à l’écriture. Ce que cette période m’a permis c’est plutôt de déséquilibrer ce texte sur lequel je travaille et aussi de le nourrir de la matière réelle - des accidents, des paroles et des rencontres. Il y a eu aussi des textes des élèves, trébuchants et justes, ils ont froissé ma certitude, je me suis mise à chercher à nouveau.

 

Dans le cadre de votre résidence, quelles sont les rencontres qui vous ont marquées ?

Il y en a eu beaucoup – une maîtresse qui venait de Ouessant en Finistère, elle m’a offert le nom de la cérémonie pour faire des adieux aux disparus en mer la Proëlla, des images d’air humide, de petits coquillages, une fille qui m’a demandé si elle pouvait continuer le poème commencé en classe, un garçon qui voulait savoir si la mauvaise orthographe était un obstacle trop important pour devenir un écrivain. Il y a aussi tous ceux qui travaillent à l’IMEC et leurs cadeaux - des drames invisibles des archives, des itinéraires géométriques des amours, les messages des spectres, le destin cahoteux d’un chat roux qui devrait vivre ailleurs mais revient toujours à l’IMEC, des despedidas à la brésilienne, des contre-sens pris par hasard, des itinéraires en recherche de beaux paysages quand j’étais triste, des propositions de quitter mon studio, à l’Imec, par la fenêtre, des voyages transsibériens, des chameaux qui sont peut-être des lamas, mais peu importe.

 

 

Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?

Les moments de lecture des élèves étaient forts, cette découverte de leurs textes. Mes consignes d’écriture sont intuitives, ne sont pas toujours logiques. Voir les étudiants s’en sortir avec des textes joyeux, étonnés et tendres est toujours émouvant.

Aliona Gloukhova en atelier scolaire

Le moment de lire chez Derrida sur le champ magnétique de l’amour, ce qui est aimanté devient aimant à son tour et sur Emmanuel Levinas et son angoisse de l’interruption  (…) quand au téléphone il semblait à chaque instant appréhender la coupure et le silence ou la disparition, (…) qu’il rappelait aussitôt et rattrapait d’un allo, allo entre chaque phrase.

Le moment où, le matin, je suis sortie dans la cour de l’Abbaye et qu’il neigeait.

IMEC © Aliona Gloukhova

 

Quelle suite pour votre projet d’écriture ?

Géométries désaccordées  va continuer à s’écrire ce printemps encore, je crois. Il va ensuite probablement prendre une forme-papier, mais aussi exister à l’oral, je l’espère comme une performance aérienne, gesticulée.

 

Propos recueillis par Cindy Mahout  

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[Questions à…] Makenzy Orcel en résidence à la Slow Factory (Moulin Blanchard) https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-makenzy-orcel-en-residence-a-la-slow-factory-moulin-blanchard/ Tue, 05 Jan 2021 12:57:32 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2513 Il est l’invité de Patrick Bard pour cette résidence à la suite de sa complicité avec son mentor Jean Claude Charles, grand poète haïtien et acteur de la Revue noire. Le propos en est de provoquer des échanges entre l’auteur et les habitants qui déboucheront sur une création poétique dans la lignée de ses œuvres précédentes.

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Né à Port au Prince (Haïti) en 1983, Makenzy Orcel est poète et romancier, il abandonne l’université après des études de linguistique pour se consacrer à l’écriture. Il est l’auteur du roman très remarqué Les Immortelles (2010) pour lequel il reçoit le Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres. En janvier 2016, Makenzy Orcel publie son 3e roman, L’Ombre animale (Éditions Zulma). Cette œuvre lui vaut plusieurs prix en 2016, dont le prix Louis-Guilloux et le prix Littérature-monde. En 2017, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres de la République française. Son 4e roman, Maître-Minuit, a séduit la critique, ainsi que Une boîte de nuit à Calcutta co-écrit avec son ami Nicolas Idier, paru chez Robert Laffont.

Makenzy Orcel en atelier d’écriture au Collège Paul Harel de Rémalard © Patrick Bard

En résidence d’écriture à la Slow Factory (Moulin Blanchard – Nocé (61) de septembre 2020 à janvier 2021

Makency Orcel travaille à partir de témoignages comme il l’a fait pour Les Immortelles en Haïti avec les prostituées pour construire un récit du séisme qui a ravagé le pays. Reconnu pour la puissance de son œuvre poétique, il est chevalier des arts et des lettres et lauréat de plusieurs prix dont le Thyde Monnier de la SGDL. Il a également bénéficié d’une bourse de résidence à l’IMEC en Normandie.

Il est l’invité de Patrick Bard pour cette résidence à la suite de sa complicité avec son mentor Jean Claude Charles, grand poète haïtien et acteur de la Revue noire. Le propos en est de provoquer des échanges entre l’auteur et les habitants qui déboucheront sur une création poétique dans la lignée de ses œuvres précédentes.

 

Au cœur de ce mois de décembre, Makenzy Orcel s’est prêté au jeu de notre interview, nous le remercions.

 

En préambule, pourriez-vous rappeler, en quelques lignes, le sujet du projet d’écriture que vous avez commencé ou poursuivi en résidence ?

Je travaille sur plusieurs projets. Ça a toujours été le cas depuis plus d’une dizaine d’années, je corrige les épreuves d’un roman en écrivant à côté un recueil de poèmes, ce va-et-vient me permet de livrer ma parole, travailler la langue à des niveaux et des rythmes différents. Je viens de terminer un roman qui sort en mars 2021, ce roman est une remise en question de la figure de l’autorité à travers la religion, la famille, la politique, la pensée, etc., et un recueil de poèmes sur les thématiques de l’enfermement et du vide existentiel.

 

Est-ce qu’il s’agissait de votre première résidence ?

Non, j’en ai déjà fait plusieurs, en France et ailleurs.

 

Pourquoi avoir choisi ce lieu de résidence ?

La découverte d’un nouveau lieu fait rêver… Quand Patrick Bard m’a parlé de ce projet de résidence, j’ai dit oui tout de suite, mais je n’étais jamais venu dans Le Perche avant.

Exposition du sculpteur Pierre Tual au Moulin Blanchard / Le champs des impossibles, Nocé, juin 2020 © Patrick Bard

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d’être en résidence ?

Pour moi, une résidence prend tout son sens quand l’auteur ou l’artiste invité arrive avec un projet, est soulevé par l’envie d’habiter ce nouveau lieu, de rencontrer les habitants, et surtout d’écouter. Le temps est précieux pour un écrivain, et ici, dans le cadre de ce séjour littéraire, ce temps est offert non seulement, mais en plus des moyens sont mis à ma disposition pour le rendre agréable et profitable.  

 

Comment votre résidence vous a aidé dans votre projet d’écriture ?

Etant lui-même écrivain, Patrick Bard trouve les bons mots, a les bons réflexes et fait les bons choix pour que tout se passe bien. Ce séjour m’a permis de travailler vite et bien.

 

Aviez-vous des appréhensions/ des doutes sur votre projet qui ont pu être résolus pendant cette période ?

Avec le recul et le travail, les appréhensions, les doutes, qui sont des sentiments normaux, finissent par s’estomper, mais toujours est-il que – je reviens à la notion du temps – ce temps de macération, de réflexion, inhérent à l’écriture d’un livre, ne soit pas perturbé par autres choses. Pendant cette période j’étais entièrement disponible pour réfléchir à la conduite de mon projet d’écriture.

 

Dans le cadre de votre résidence, quelles sont les rencontres qui vous ont marquées ?

Il m’était difficile de rencontrer grand monde, à cause de la transe, l’intensité de travail dans laquelle j’étais ces derniers temps, mais les rares rencontres que j’ai faites étaient remarquables et enrichissantes. Il est évident qu’il y a un potentiel artistique/culturel matériel et immatériel dans Le Perche à exploiter, protéger, encourager. Et aussi, c’est un véritable lieu de passages.  

Makency Orcel avec les enfants des familles de migrants dans les locaux d’ATD Quart monde avec Nogent Terre d’accueil © Patrick Bard

Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?

Depuis mon arrivée ici, le grand moment fort ne change pas, c’est le ciel du Perche, j’en ai pas déjà vu plus magnifique. J’avais promis de ramener ma lunette astronomique (oui, je suis un lecteur assidu du ciel) pour pouvoir l’observer avec mes nouveaux amis, mais le travail a pris le dessus, mais ce n’est que partie remise.

 

Quelle suite pour votre projet d’écriture ?

Le roman sort en mars, et le recueil de poèmes dans le courant de 2021

 

 

Propos recueillis par Cindy Mahout

 

Retrouvez plus d’informations sur le site du Moulin Blanchard

 

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[Questions à…] Gabrielle Schaff en résidence à la Villa la Brugère https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-gabrielle-schaff-en-residence-a-la-villa-la-brugere/ Mon, 14 Dec 2020 13:39:44 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2382 Gabrielle Schaff est venue à la Villa La Brugère en 2017, alors qu’elle était encore étudiante en Master Création littéraire au Havre. Elle participait au workshop organisé par le Master et animé par Marie Cosnay. L’année suivante, elle publiait son premier roman, Passé inaperçu, aux éditions du Seuil (coll. Fiction et Cie).

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Gabrielle Schaff est venue à la Villa La Brugère en 2017, alors qu’elle était encore étudiante en Master Création littéraire au Havre. Elle participait au workshop organisé par le Master et animé par Marie Cosnay. L’année suivante, elle publiait son premier roman, Passé inaperçu, aux éditions du Seuil (coll. Fiction et Cie).

© Astrid Di Crollalanza

Gabrielle Schaff est née en 1982. Elle vit au Havre.

Après des études de littérature et de cinéma, elle réalise deux documentaires, l’un sur l’histoire de ses grands-parents lorrains incorporés de force dans l’armée allemande durant la 2ème Guerre mondiale, et l’autre sur l’érosion du littoral vue sous l’angle de la métaphore du temps qui passe : Contre vents et marées (2015)

Ayant pratiqué le théâtre amateur et semi-pro en tant que comédienne et metteuse en scène, elle a commencé à écrire une pièce de théâtre : Veules-les-Roses. Elle y reprend le thème de l’érosion qu’elle abordait dans Contre vents et marées. C’est sur ce texte qu’elle vient travailler à la Villa La Brugère.

Durant sa résidence, elle a travaillé sur Veules-les-Roses, un texte de théâtre ayant pour thème l’érosion, sujet qu’elle a déjà abordé dans un documentaire de création, Contre Vents et marées, en 2015.

L’érosion du littoral y est une métaphore du passage du temps sur la terre et les hommes qui la peuplent. Ce qui intéresse Gabrielle Schaff, c’est que l’érosion provoque la disparition de certains vestiges, mais permet en même temps de découvrir un passé plus ou moins lointain (en mettant à jour des fossiles, par exemple).

La 1ère partie de cette résidence a eu lieu du 2 au 17 septembre 2020.

Le 4 octobre, Gabrielle Schaff est intervenue lors de la rencontre Blockhaus, Data centers et érosion pour présenter des extraits de son film Contre vents et marées et lire des extraits de sa pièce en cours.

La 2ème partie de cette résidence a eu lieu du 21 au 29 novembre 2020.

Quelques jours avant la fin de sa résidence, Gabrielle Schaff s’est prêtée au jeu de notre interview.

« Veules-les-Roses » est une tentative d’épuisement de la cartographie d’un village.

Est-ce qu'il s'agissait de votre première résidence ?

C’est ma deuxième résidence littéraire. J’ai déjà été accueillie en résidence à Marseille par La Marelle en début d’année, pour un autre projet d’écriture, d’ailleurs soutenu par le CNL et Normandie Livre. J’ai aussi effectué plusieurs résidences de création cinématographique.

Pourquoi avoir choisi ce lieu de résidence ?

Je connaissais la Villa pour être venue en 2017 en workshop, avec le master de création littéraire du Havre, piloté par Laure Limongi. Le paysage m’a impressionnée, il est si particulier, marqué par une nature puissante et les vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Au premier regard, j’avais du mal à distinguer les blockhaus, aujourd’hui digérés par la falaise, et les anciennes barges du port artificiel dans le brouillard, c’était difficile de les différencier des bateaux au large, ou des blocs de terre éboulés… 

Je savais aussi que le travail de l’équipe de la Villa Brugère était de grande qualité, que cette résidence était pensée pour favoriser la concentration.

Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans le fait d'être en résidence ?

J’aime surtout l’espace, mental et physique, offert par la résidence d’écriture. C’est une manière efficace de circonscrire un temps entièrement consacré à la création.

Le fait de croiser l’équipe organisatrice, en premier lieu Marie-Thérèse Champesme, mais aussi les autres auteurs accueillis à la Villa, et le public d’Arromanches, est également très stimulant. Je suis heureuse que l’équipe ait réussi à maintenir ces moments dans le contexte de la crise sanitaire. Je me suis sentie soutenue ici, cela m’a portée.

Comment votre résidence vous a aidé dans votre projet d’écriture ?

Dans mon texte en cours, la géographie du littoral révèle sans cesse l’histoire des lieux. L’érosion est vue comme la métaphore du temps qui passe, sur la terre et les hommes qui la peuplent. Ici, à Arromanches, je suis clairement plongée dans le décor de mon texte. C’est inspirant mais paradoxal car mes personnages de papier, eux, ne voient que des cartes, ils projettent leur voyage sans jamais le mettre à exécution. Je ne suis pas très solidaire avec eux, je leur inflige un sort différent qu’à moi-même. 

Aviez-vous des appréhensions/ des doutes sur votre projet qui ont pu être résolus pendant cette période ?

La rencontre avec le public, organisée par Marie-Thérèse Champesme et Daniel Foucard, m’a permis de lire le début de mon texte en cours et de tester les réactions car j’avais des doutes sur la forme choisie. Les retours m’ont confortée dans l’idée de garder ma forme (un dialogue entre deux personnes) mais à condition d’aménager des ruptures. J’ai ainsi gagné du temps de tripotage de cerveau à tendance procrastinatoire.

Dans le contexte particulier de cette année, comment avez-vu vécu votre résidence ?

C’est la première fois que je m’isole à ce point : seule dans une villa, dans une station balnéaire en hiver, qui plus est, en plein reconfinement ! Il y a une charmante ambiance post-apocalyptique, les oiseaux ont colonisé les enseignes et les stores de la petite rue commerçante. 

D’ordinaire, j’ai besoin de mouvement, mais là, j’ai vécu cette retraite comme une chance, profité de cette plénitude favorisant le travail mais aussi la rêverie, indissociables quand on écrit. Il faut dire que face à la mer, on ne peut pas ressentir d’enfermement. Elle donne un mouvement au quotidien, elle rythme même les nuits par le son des marées montantes et descendantes, on est en connexion permanente avec le monde extérieur.

Pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?

C’est un moment qui revient tous les jours, mais qui est à chaque fois nouveau, quand je monte sur la falaise en direction de Longues-sur-mer pour admirer la vue plongeante sur Arromanches d’un côté, et sur la campagne de l’autre. Tout est changeant dans cet environnement. La lumière, la météo, le ciel et même la terre : un champ labouré alors qu’il ne l’était pas la veille, les ombres portées, un nouveau pli dans le sol, etc. Une façon aussi d’éduquer le regard, de le renouveler. Comme quoi on en revient toujours au mouvement.

Un autre moment fort, mais qui n’est arrivé qu’une seule fois malgré tous mes efforts : quand j’ai oublié quel jour on était. 

Quelle suite pour votre projet d’écriture ?

Le texte se prête particulièrement à l’oralité, voire à la performance ou à la scène. J’aimerais continuer à le lire par fragments ici et là, par exemple lors de festivals ou de soirées littéraires. Cette mise en bouche aidera à donner la dernière impulsion physique pour achever l’écriture.

Propos recueillis par Cindy Mahout

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[Questions à…] Romain Villet en résidence à Regnéville-sur-Mer https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-romain-villet-en-residence-a-regneville-sur-mer/ Mon, 06 Jul 2020 09:32:36 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2053 Du 10 au 21 février 2020, il a été accueilli en résidence à Regnéville-sur-mer, à 2 minutes des anciens Fours à Chaux du Rey, près de Coutances. Où il se consacre à l’écriture de son nouveau projet portant sur les Energies.

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En 2019 et en 2020, Normandie Livre et Lecture et l’Agence régionale du livre des Hauts-de-France se sont associées afin de développer une résidence croisée et offrir aux auteurs des deux régions, le normand Rémi David et l’amiénois Romain Villet, de bonnes conditions pour mener à bien leur projet littéraire.

Romain Villet est écrivain, pianiste de jazz, journaliste, enseignant et conférencier.

© Romain Villet

Devenu aveugle à l’âge de 4 ans, son handicap ne l’a jamais empêché de se consacrer à sa passion : le jazz, qu’il joue et qu’il écrit.

En 2014, il publie son premier roman intitulé Look chez Gallimard.

Son dernier roman My Heart Belongs to Oscar a été publié aux éditions Les Dilettantes, en 2019.

Il vous en reparlera aux cours de cette interview.

Regnéville © Laurent Reiz

 

Du 10 au 21 février 2020, il a été accueilli en résidence à Regnéville-sur-mer, à 2 minutes des anciens Fours à Chaux du Rey, près de Coutances. Où il se consacre à l’écriture de son nouveau projet portant sur les Energies.

Dans l’interview qui va suivre, il vous parlera de son projet et de son ressenti durant cette résidence.

 

Propos recueillis par Alice Ginsberg

Ce projet a bénéficié d’un soutien de la Drac de Normandie et de la Région Normandie, au titre du FADEL Normandie.
En savoir plus sur cette résidence croisée de création littéraire sur le site de Normandie Livre & Lecture

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