Deux personnages se croisent dans ce roman : Elín, bientôt soixante-dix ans, accessoiriste de cinéma, très solitaire, et Ellen, toute jeune dramaturge montante, fille d’un écrivain célèbre décédé lorsqu’elle était enfant. Deux femmes qui luttent pour trouver leur place dans la société et un peu de sérénité dans leur vie chaotique.

La mise en scène de la pièce d’Ellen les réunit et réveille de lointains et douloureux souvenirs chez Elín. Un événement tragique les a déjà mises en présence l’une de l’autre.

En fil rouge, trois cartons retrouvés chez la grand-mère d’Elín et un petit cheval de verre, traversent cette histoire, disparaissant et réapparaissant de façon mystérieuse selon les moments.

La matière du chaos est un roman âpre et saisissant autour des secrets de famille, des traumatismes enfouis, des relations mères-filles, de l’écriture et de la mémoire qui revient ou finit par se dissoudre.

Véritable phénomène littéraire en Islande, le roman de Kristín Eiríksdóttir a obtenu deux prix dans son pays et a été traduit en 9 langues. 

Vous aussi, plongez-vous sans attendre dans ce texte et venez rencontrer l’autrice à la médiathèque mardi 15 novembre 2022, à 18h, dans le cadre des Boréales. Une aventure de longue date puisque la médiathèque Guy de Maupassant est partenaire du festival depuis novembre 1998 et maintient ce lien avec un enthousiasme toujours renouvelé.

Nathalie Vaugeois

Médiathèque Guy de Maupassant

9 rue Pierre de Coubertin – 76190 Yvetot

mediatheque.yvetot-normandie.fr

La matière du chaos, de Kristín Eiríksdóttir – Les éditions Noir sur Blanc

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Strega, c’est un village de montagne où se trouve l’hôtel Olympic. À l’approche de l’hiver, neuf jeunes femmes y sont envoyées pour assurer le service des clients. Mais elles constatent rapidement qu’aucun client ne vient jamais. S’installe alors une atmosphère étrange et pesante distillée au fil des pages par la plume de Johanne Lykke Holm. On se sent pris au piège aux côtés de ces neuf femmes entre qui naît une singulière sororité.

Mais alors que l’on finit par croire qu’elles ne sortiront jamais de l’oisiveté dans laquelle elles ont fini par sombrer, une grande fête est organisée et l’une d’elles disparaît. Tout s’accélère, et apparaît alors le propos central du roman : la vulnérabilité des femmes face à la violence des hommes, partout et en tout temps.

On ressort troublé de ce roman dont l’écriture est sobre et poétique, où tout ce que caresse le regard des protagonistes est teinté de rouge (l’air, l’hôtel, les lèvres, les moisissures, …) et nous sommes alors en proie au doute : avons-nous vécu ces pages que nous venons de lire ?

Marie Dubost

Médiathèque Les Motordus
5 bis rue du général Leclerc
14550 Blainville-sur-Orne

Strega de Johanne Lykke Holm – La Peuplade

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