Archives des Perluète #11 - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/perluete-11/ La revue littéraire de Normandie livre & lecture Fri, 03 Mar 2023 14:33:28 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.4 https://perluete.fr/archives_00-14/wp-content/uploads/2020/08/cropped-200_2006-1-32x32.png Archives des Perluète #11 - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/perluete-11/ 32 32 153862814 [Coup de cœur de libraire] La Vallée des Fleurs de Niviaq Korneliussen https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-la-vallee-des-fleurs-de-niviaq-korneliussen/ Thu, 20 Oct 2022 13:32:14 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4480 Niviaq Korneliussen signe ici un nouveau chef-d’œuvre de sensibilité et de poésie où la nature, majestueuse et idyllique, apporte toute la luminosité nécessaire pour aborder ce sujet aussi obscur.

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© La Compagnie des Livres

Elle vit au Groenland, elle est jeune, follement amoureuse de sa petite amie, étudiante prometteuse, et pourtant elle étouffe. Son envie d’évasion et d’émancipation se heurte à une société qu’elle ne comprend pas et dans laquelle il lui semble impossible de s’intégrer. Comment croire en la vie quand on grandit dans un pays où le suicide est omniprésent ? Comment vivre quand la mort est si souvent désirée ?

Ce texte beau et profond dépeint avec justesse le quotidien de la jeunesse groenlandaise, une jeunesse bercée aussi bien par l’attraction de la mort que la soif de liberté. Niviaq Korneliussen signe ici un nouveau chef-d’œuvre de sensibilité et de poésie où la nature, majestueuse et idyllique, apporte toute la luminosité nécessaire pour aborder ce sujet aussi obscur.

Un roman déconcertant et bouleversant à la plume fine et délicate qui ne laisse pas indifférent·e.

La Vallée des Fleurs de Niviaq Korneliussen – La Peuplade

J’ai aimé aussi…

Aude Lemullier

La Compagnie des Livres
76, rue d’Albufera - 27200 Vernon

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[Coup de cœur de libraire] Nous, les enfants de l’archipel d’Astrid Lindgren https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-nous-les-enfants-de-larchipel-dastrid-lindgren/ Thu, 20 Oct 2022 13:21:44 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4482 Quel bonheur d’accompagner la famille Melkerson qui a loué une maison sur l’île de Saltkråkan au large de Stockholm ! Tous les personnages sont très attachants.

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© La Tonne

Quel bonheur d’accompagner la famille Melkerson qui a loué une maison sur l’île de Saltkråkan au large de Stockholm !

Tous les personnages sont très attachants : Melker, le père, dont la femme est morte, est un peu rêveur et maladroit. Il fait du mieux qu’il peut pour que sa famille passe de bonnes vacances. Malin, la grande sœur, aide son père dans les tâches du quotidien et fait parfois office de maman auprès de ses trois frères. Elle a aussi l’âge de rencontrer des garçons. Les jumeaux, Johan et Milkas, construisent des cabanes, pêchent... Et Pelle, le plus jeune, est un amoureux inconditionnel des animaux et s’interroge en permanence sur la vie.

Dès les premières pages, nous faisons partie de cette famille. Nous vivons au rythme de ses aventures, de ses joies et de ses peines.

Je trouve ce livre très optimiste et joyeux, car l’entraide, la bienveillance et le vivre-ensemble sont des thèmes omniprésents.

 

Nous, les enfants de l’archipel d’Astrid Lindgren, illustré par Kitty Crowther – L’École des loisirs

J’ai aimé aussi…

Florence DE MEULENAERE

Librairie La Tonne

11-13, rue Saint-Vivien

76000 Rouen

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[Coup de cœur de libraire] Beatrice de Lina Bengtsdotter https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-beatrice-de-lina-bengtsdotter/ Mon, 17 Oct 2022 13:18:44 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4484 Beatrice de Lina Bengtsdotter révèle un texte magnifique et émouvant. Les personnages sont travaillés avec finesse, notamment Charlie, une flic très impliquée mais qui se bat au quotidien avec ses fêlures.

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© Le Brouillon de Culture

Charlie Lager est chargée de la disparition d’un bébé. L’enquête piétine entre une mère en état de choc et un père richissime homme d’affaires égocentrique. Est-ce lié aux affaires que ce dernier a conclues avec son associé en Russie ? L’enquêtrice ne supporte pas ces nantis. L’affaire entre en résonance avec son passé à Gullspång. Mais surtout la petite est-elle encore en vie ?

Beatrice de Lina Bengtsdotter (coll. « Black Lab ») révèle un texte magnifique et émouvant. Les personnages sont travaillés avec finesse, notamment Charlie, une flic très impliquée mais qui se bat au quotidien avec ses fêlures. Les « enseignements » de sa mère dysfonctionnelle l’aident à appréhender le monde autrement.

L’auteure, par sa profession, possède une maîtrise profonde de la psychologie. Les thèmes de la parentalité, de la protection de l’enfant ainsi que la psychogénéalogie sont omniprésents dans ses œuvres (Annabelle et Francesca, LGF). Lina Bengtsdotter donne la parole à ceux que l’on n’entend pas.

Beatrice de Lina Bengtsdotter, traduit du suédois par Anna Gibson – Marabooks

J’ai aimé aussi…

Sophie Peugnez

Le Brouillon de Culture
29, rue Saint-Sauveur
14000 Caen

 

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[Coup de cœur de libraire] Stand Still Stay Silent de Minna Sundberg https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-stand-still-stay-silent-de-minna-sundberg/ Mon, 17 Oct 2022 13:06:51 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4487 Les planches internes sont magnifiques avec des couleurs aux tons un peu froids : bleu, marron, orangé, violet, rouge… Minna Sundberg a reçu le prix Reuben en 2015 dans la catégorie « Online Comics », décerné aux États-Unis depuis 1947 pour les œuvres de bande dessinée.

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© Le Salon des Saisons

Le monde entier subit une « grande maladie », plus particulièrement les pays d’Europe du Nord. Quatre-vingt-dix ans après cette contagion, le monde est détruit. Les pays du Nord (Islande, Norvège, Danemark, Suède et Finlande) seraient les seuls encore vivants et le reste du monde est appelé « Le monde silencieux », monde plein de monstres nommés respectivement les bêtes, les trolls et les géants, cités par ordre de dangerosité. Les habitants ont de leur côté commencé à construire une nouvelle société, oubliant peu à peu le monde d’avant. Un groupe d’« explorateurs » part pour récupérer des informations sur le « monde ancien ».

Minna Sundberg, artiste suédo-finlandaise, a d’abord diffusé ce roman graphique en ligne avant d’en faire une œuvre papier. La couverture cartonnée a un style particulier, un peu ancien. Les planches internes sont magnifiques avec des couleurs aux tons un peu froids : bleu, marron, orangé, violet, rouge… Minna Sundberg a reçu le prix Reuben en 2015 dans la catégorie « Online Comics », décerné aux États-Unis depuis 1947 pour les œuvres de bande dessinée.

Stand Still Stay Silent de Minna Sundberg (scénario, dessin), traduit par Diane Ranville – Éditions Akileos

J’ai aimé aussi…

Alexia Duyck

Le Salon des Saisons
21, place Jean-Claude-Lemoine
50420 Tessy-Bocage

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[Coup de cœur de libraire] Dix âmes, pas plus de Ragnar Jónasson https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-dix-ames-pas-plus-de-ragnar-jonasson/ Mon, 17 Oct 2022 12:52:46 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4478 Ragnar Jónasson a quitté ses polars précédents et ses enquêteurs pour nous proposer cette fois un thriller psychologique dans lequel la tension est palpable et pesante.

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© Le Goût des Mots

En répondant à cette annonce « Recherche enseignant au bout du monde », Una pense partir dans un charmant petit village. Au lieu de cela, elle est accueillie par des habitants distants, voire hostiles. On comprend peu à peu qu’ils ont un secret qu’ils tiennent à garder bien caché, et que l’arrivée d’Una perturbe leur équilibre.

En parallèle de l’arrivée d’Una, nous suivons une autre histoire, celle d’un meurtre qui semble avoir été commis quelques années auparavant. Les deux histoires s’avèrent bien sûr liées...

Ragnar Jónasson a quitté ses polars précédents et ses enquêteurs pour nous proposer cette fois un thriller psychologique dans lequel la tension est palpable et pesante. Que ce soit le climat météorologique rude ou l’accueil glacial des habitants, rien n’aide Una à se sentir bien. D’autant plus que des phénomènes étranges animent la maison où elle loge...

Un polar efficace, à l’ambiance mystérieuse jusqu’aux dernières lignes !

Dix âmes, pas plus de Ragnar Jónasson – Éditions de La Martinière

J’ai aimé aussi…

Frederique Cagneaux

Librairie Le Goût des Mots

34, place du Général-de-Gaulle
61400 Mortagne-au-Perche

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[Chronique] Le Mariage des morts de Michel Besnier https://perluete.normandielivre.fr/chronique-le-mariage-des-morts-de-michel-besnier/ Fri, 14 Oct 2022 10:14:55 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4471 Michel Besnier, poète et romancier cherbourgeois, nous livre une fable contemporaine, jamais lugubre. À travers les personnages de ce roman, il ausculte leurs croyances, la comédie qu’ils se jouent à eux-mêmes et devant les autres, mais aussi les rites funéraires contemporains.

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Noces funèbres
« Quand un homme mourait sans femme, célibataire ou sans compagne, il revenait au frère de lui chercher
une morte. On ne pouvait pas laisser quelqu’un comme cela, seul pour l’éternité. »
© Le Temps des Cerises

C’est ainsi que commence la quête de Jean, sommé par le devoir familial et par les traditions bien ancrées d’une France « qui gardait dans ses tiroirs des blouses grises, des recettes de rutabaga et des mariages des morts », de trouver une compagne pour son jeune frère de 30 ans, Marc, mort dans un accident de voiture. Mais la chose n’est pas si simple. Jean fait donc les annonces nécrologiques, rend visite aux funérariums et aux familles endeuillées. Il ne veut pas prendre la première venue et se doit de trouver une femme que son frère aurait pu aimer. Mais que faire si l’élue est déjà prise ? Si la famille opte pour la crémation ? Si les parents rejettent la tradition ? Ou si les futures belles-familles ne s’entendent pas ? La situation se complexifie encore quand surgit la fiancée de Marc, qu’il n’avait pas eu le temps de présenter à son frère avant de mourir. Amoureuse bien vivante et inconsolable, elle lui propose son aide pour trouver l’heureuse élue.

Michel Besnier, poète et romancier cherbourgeois, nous livre une fable contemporaine, jamais lugubre. À travers les personnages de ce roman, il ausculte leurs croyances, la comédie qu’ils se jouent à eux-mêmes et devant les autres, mais aussi les rites funéraires contemporains.

 

Valérie Schmitt

 

Le Mariage des morts – Michel Besnier, éditions Le Temps des Cerises, 2022

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[Dossier] Boréales, années lumières https://perluete.normandielivre.fr/dossier-boreales-annees-lumieres/ Fri, 14 Oct 2022 08:59:57 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4465 Événement désormais de dimension européenne, Les Boréales ont 30 ans cette année. Tourné vers toutes les cultures nordiques, le festival réserve toujours une place de choix aux livres. Dans une Normandie imprégnée de « nordicité », il nourrit un public parmi les plus avertis de France.

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Événement désormais de dimension européenne, Les Boréales ont 30 ans cette année. Tourné vers toutes les cultures nordiques, le festival réserve toujours une place de choix aux livres. Dans une Normandie imprégnée de « nordicité », il nourrit un public parmi les plus avertis de France.
Laurent Cauville et Stéphane Maurice / aprim

Au commencement, en 1992, un week-end littéraire discret, créé par Lena Christensen et Éric Eydoux, enseignants au Département nordique de l’université de Caen (1). Publics et auteurs invités en redemandent, puis la neige tient. Trente éditions plus tard, le festival, étendu à dix jours et à d’autres arts (cinéma, musiques, art contemporain, danse...), est une fierté régionale. « C’est devenu un rendez-vous incontournable de la culture nordique en Europe », situe Jérôme Rémy (Normandie Livre & Lecture), son directeur artistique. Bien installé dans le paysage, l’événement a créé et développé un public. « Les Boréales prolongent le lien millénaire de la Normandie avec le Nord et c’est ce qui plaît aux Normands », estime Christian Bank Pedersen, à la tête du Département d’études nordiques de l’université de Caen.

(1) Depuis 2017, le Département d’études nordiques de l’université de Caen est le seul en France à proposer les cinq langues nordiques. Il accueille environ 200 étudiants (50 % régionaux, 50 % d’ailleurs en France).

Public en Nord

L’événement n’en a pas pour autant renié le livre. Chaque édition, le week-end littéraire organisé à Caen reste un must. Cette année, le public pourra y croiser 17 auteurs. Ces derniers sillonneront ensuite la région, de médiathèques en librairies, pour des tournées mémorables, où les bénévoles guident les écrivains sur les petites routes, à la rencontre d’un public souvent avisé. Écrivains et éditeurs veulent en être. « Nous calquons les sorties de nos livres sur le calendrier du festival, avec l’espoir que nos auteurs y seront invités », confie l’éditrice québécoise Mylène Bouchard (La Peuplade), dont trois auteurs seront à Caen cette année : Johanne Lykke Holm (Suède), Juhani Karila (Finlande) et la phénoménale Niviaq Korneliussen (Groenland). « La complicité avec le public est remarquable », poursuit-elle. Venu cinq fois, l’écrivain Björn Larsson adhère : « Ne pas y être invité me rend nostalgique. »

En amplifiant la vague de livres nordiques des années 1990 (Mankell, Paasilinna, Riel, etc.), Les Boréales ont façonné un lectorat normand connaisseur, capable de passer du polar islandais au racontar danois avec le même appétit. « Les Boréales nourrissent la curiosité d’un public local, observe Laurent Martin, directeur de la médiathèque de Mathieu, près de Caen. En nous inscrivant dans sa programmation, un petit lieu comme le nôtre a l’opportunité d’organiser des rencontres avec des auteurs. J’ai en mémoire des grands moments, avec Olivier Truc ou Jón Kalman Stefánsson. Le public en veut encore. »

Plus car affinités

Beaucoup de bibliothèques normandes se mettent ainsi à l’heure « Boréales » à l’approche de l’événement. « L’héritage, on le trouve encore au FRAC ou à l’Artothèque de Caen, à travers un fonds d’œuvres nordiques issues de collaborations avec le festival », complète Jérôme Rémy. « Voyageant partout en France, je constate que l’offre nordique en librairie est également plus riche ici qu’ailleurs », ajoute le Caennais Éric Boury, traducteur de l’islandais (Stefánsson, Indriðason, etc.).

Trente ans de Boréales ont permis aussi de consolider les liens séculaires entre pays nordiques et Normandie, à travers des coproductions, des partenariats, des spectacles en exclusivité. « Aujourd’hui, à l’heure des grands défis climatiques et géopolitiques, il est sans doute temps d’aller plus loin », projette Jérôme Rémy. Dépasser ses dix jours d’événements en novembre, trouver d’autres prolongements le reste de l’année : « Organiser des débats, observer les expérimentations concrètes de ces territoires qui ont une culture de l’adaptabilité assez inspirante. » Il y aurait donc davantage que des élans artistiques à partager ? « Le festival est devenu légitime pour être cette passerelle entre Normandie et Nord, pour regarder de plus près ce fascinant modèle. »

Retrouvez les versions longues des interviews de Jérôme RémyÉric Boury, Christian Bank Pedersen, Björn Larsson, Laurent Martin et Mylène Bouchard.
La Groenlandaise Niviaq Korneliussen / La Vallée des Fleurs (La Peuplade, 2022) © Jorgen Chemnitz

Dix-sept auteurs invités en 2022

Le week-end littéraire de ces 30es Boréales aura lieu les 12 et 13 novembre 2022 au musée des Beaux-Arts de Caen, avec 17 auteurs au programme, parmi lesquels la star montante Niviaq Korneliussen (Groenland) ou le Français Mo Malø.

Avec la Suède pour invitée d’honneur, plusieurs stars littéraires du pays sont annoncées : Linda Boström Knausgård, Steve Sem-Sandberg et David Lagercrantz (Rekke & Vargas). Les auteurs partiront en tournée du 13 au 19 novembre, dans une trentaine de communes normandes (50 dates).

Programme complet sur lesboreales.com

Les éditeurs mettent cap au nord

© Julie Chappallaz

Fondées en 2014 dans le Calvados, les éditions Le Soupirail publient de la littérature française et étrangère contemporaine. « Plutôt exigeante, selon l’aveu d’Emmanuelle Viala-Moysan. Je ne défends pas des sujets mais des auteurs qui sont dans un art : celui d’écrire. »

L’ouverture du catalogue aux auteurs nordiques s’est faite à l’occasion du Salon du livre de Paris en 2019. « Normandie Livre & Lecture m’a proposé de rencontrer l’Institut culturel lituanien et l’attachée culturelle de l’ambassade. J’ai reçu un premier jet de traduction pour un ouvrage de Valdas Papievis (Un morceau de ciel sur la terre). Au bout de dix lignes, je savais où j’étais en littérature. »

Emmanuelle Viala-Moysan met en avant la force du festival. « Les Boréales offrent une belle résonance à nos ouvrages. Le Monde et le Matricule des Anges avaient déjà consacré des articles à Valdas Papievis dès 2020, et l'auteur a été invité aux Boréales en 2021. En 2023 nous publierons son deuxième ouvrage, "Eko". »

 

Le nœud gordien de la traduction

Pour les éditions Passage(s), à Caen, la littérature nordique représente un tiers du domaine étranger. L’étincelle est venue d’un traducteur d’islandais : « Jean-Christophe Salaün nous a signalé les ouvrages de Ragnar Helgi Ólafsson lorsque nous cherchions des textes », se souvient Nicolas Pien. Depuis cette entrée en matière, le rythme des parutions aurait pu s’accélérer si les coûts de traduction (3 000 € à 4 000 €) n’étaient pas prohibitifs pour une structure associative. « Pour publier sans être systématiquement déficitaires, nous devons impérativement nouer des partenariats. C’est le cas avec l’Estonie. Le pays a la volonté d’ouvrir sa littérature au monde et les services culturels subventionnent l’intégralité de la traduction. C’est ainsi que Mehis Heinsaar et Indrek Koff sont venus enrichir notre catalogue. »

Pour la promotion des ouvrages, Nicolas Pien partage l’analyse d’Emmanuelle Viala-Moysan : « En invitant les auteurs, Les Boréales représentent le seul moyen pour nous d’atteindre la presse nationale. Si nous devons retravailler avec des auteurs des pays baltes ou scandinaves, ce sera évidemment en relation avec le festival. »

Rayon frais chez les libraires

© S.Maurice / aprim

Les lecteurs normands plus sensibles à la littérature nordique ? Pour Arnaud Coignet, gérant de la librairie Ryst à Cherbourg, cela ne fait aucun doute, a fortiori dans le Cotentin où les racines scandinaves se prolongent dans l’onomastique et la toponymie.

« Dans la région, des gens se disent vikings. C’est sans doute un peu du folklore, mais au moment du festival, les lecteurs s’intéressent vraiment aux livres que nous mettons en avant et assistent en nombre aux rencontres programmées à la bibliothèque Jacques-Prévert avec les auteurs estoniens, islandais, norvégiens… »

Retrouvez la version longue de l'interview d'Arnaud Coignet

Des amis de (presque) trente ans

© Aprim
Pas de Boréales sans ses bénévoles. Entre ces derniers et les écrivains, la glace se brise souvent très vite. Ex-enseignante en lettres dans un lycée de Flers, Yvette Lerichomme en sait quelque chose.

« Il y a de nombreuses années, j’ai eu la chance d’être sélectionnée par Ouest-France pour rencontrer Jean Rouaud. J’en ai profité pour l’inviter dans ma classe. Il a accepté, mais à une condition : qu’il puisse venir pendant Les Boréales. C’est ainsi que Jérôme Rémy m’a contactée pour savoir si j’étais intéressée par les auteurs nordiques. » Pendant des années, les élèves d’Yvette auront ainsi le privilège de dialoguer avec des écrivains venus du froid. « Il fallait un peu les “remorquer” au départ, mais avec Les Boréales, mon année était gagnée. On avait une complicité incroyable. »

Cette idylle a duré jusqu’à la retraite d’Yvette en 2015. « Mais il n’était pas question de tout lâcher, j’étais addicte aux Boréales… » Elle est devenue accompagnatrice pour les auteurs invités et elle a embarqué Alain, son mari. Ensemble, ils évoquent leur parcours de bénévoles comme on feuillette un album de famille. Les anecdotes s’accumulent, les dates se confondent et les yeux s’embrument parfois. « Nous avons fait des rencontres magnifiques. La ministre de la Culture du Groenland Henriette Rasmussen, Auður Ava Ólafsdóttir, Sigríður Björnsdóttir, Gunnar Staalesen, Bergsveinn Birgisson… » Et beaucoup ont goûté la légendaire tarte Tatin d’Yvette devant un feu de cheminée. Katarina Mazetti s’en est même inspirée pour le gâteau d’anniversaire dans Les Cousins Karlsson. Une vraie consécration !

« Une dimension fraternelle unique »

Björn Larsson, Écrivain suédois, auteur (entre autres) du Cercle celtique et de Long John Silver.

« J’ai participé cinq fois aux Boréales et j’ai toujours un peu de nostalgie quand je n’y suis pas invité. (Rires.) Ma première apparition remonte à 1994, elle a marqué le début de ma reconnaissance en France. À la différence des grands salons internationaux du livre, qui sont de gigantesques librairies, ici on fait d’incroyables rencontres, avec d’autres auteurs mais surtout avec un public averti et délicat. Ce festival m’a permis de faire la connaissance de beaucoup de Normands. Je suis allé dans des écoles, dîner dans des familles… Les Boréales portent une dimension fraternelle, les bénévoles vous accueillent, vous guident et deviennent des amis. En France, avec Étonnants Voyageurs, il est le seul festival à pouvoir proclamer une telle ouverture vers l’autre et l’ailleurs. »

Retrouvez les versions longues des interviews de Christian Bank Pedersen et de Björn Larsson

« Un destin commun avec l’université »

Christian Bank Pedersen, Maître de conférences, directeur du Département d’études nordiques, Université de Caen Normandie

« Entre Les Boréales et l’université de Caen, il y a comme un destin commun. Le festival est né à l’université en 1992, héritage des premiers enseignements nordiques dès les années 1950. Depuis, les deux entités ont des rapports de réciprocité, historiquement naturels, tout comme le lien millénaire entre le nord de l’Europe et la Normandie.

Pour notre Département d’études nordiques, Les Boréales sont déclencheur de projets tout au long de l’année et participent à son attractivité. Par exemple, depuis 2015, nous proposons “Novembre nordique” aux étudiants, cycle de rencontres avec des auteurs nordiques majeurs. Pour les enseignants aussi, c’est un temps de rencontres professionnelles intenses, qui permet d’enrichir son réseau. Si nos effectifs augmentent chaque année (environ 200 étudiants à la rentrée 2022), le festival n’y est pas étranger. »

« La Normandie, capitale des pays nordiques en France »

Lire l’interview intégrale de Jérôme Rémy directeur artistique du festival (Normandie Livre & Lecture)

Constitutive de l’identité profonde du festival, la ligne graphique des Boréales s’est accompagnée d’un travail sur l’esthétique des pays nordiques. Souvent plébiscitées par le public, ci-contre les affiches marquantes pour Jérôme Rémy.

Repères

Les Boréales, c’est :

La Scandinavie (Danemark, Norvège, Suède), la Finlande, l’Islande, les pays baltiques (Estonie, Lituanie, Lettonie), le Groenland et les îles Féroé

Plus de 150 événements en 2022, dont 90 gratuits

  • 17 auteurs invités
  • 30 villes partenaires

30 ans de gestes graphiques...

 

 

Libre cour(t) : Jean Renaud

Une page blanche, une inspiration... Dans chaque numéro de Perluète, un auteur invité prolonge le thème du dossier du mois.

« L’importance qu’accordent les Vikings à la magie est liée à la structure même de leur société et à leur conception de l’univers : les sagas islandaises s’en font l’écho. Voici une manipulation des phénomènes naturels que j’ai imaginée, en m’en inspirant. »

Vengeance et magie

La vieille Helga contemple les nuages qui coiffent le glacier au sommet de la montagne. Elle songe à son mari, Steinarr, qu’elle a découvert, un matin, la gorge tranchée, baignant dans son sang parmi les pieds d’angélique, adossé au muret de l’enclos. Personne n’a revendiqué son meurtre, comme il est alors d’usage en Islande, et Hrafn, qui veille sur leurs moutons, n’est pas revenu, pas même pour les funérailles. Elle est sûre qu’il l’a tué et qu’il se cache.

Le soir venu, Helga s’apprête. Elle enfile par-dessus sa robe une longue cape bleu foncé, s’entoure la tête d’une peau de chèvre et prend son bâton terminé par un pommeau cerclé de bronze. Puis elle sort dans la froide obscurité de l’automne. Un pâle rayon de lune tombe sur les eaux du fjord.

Elle se met à marcher autour de la ferme, dans le sens opposé de la course du soleil, en chantant d’une voix aiguë et monotone. Pressant le pas, elle arrache soudain la peau de chèvre de sa tête et l’agite en direction de la montagne. La lune disparaît et elle sent bientôt les premiers flocons de neige. Une bise glaciale lui picote le visage et elle sourit.

Plus haut, dans la montagne, le blizzard se lève en hurlant. Hrafn, hagard, tente d’atteindre un abri qu’il croit tout proche. Glacé, aveuglé, il lutte pour avancer, mais une violente rafale le plaque à terre. Il ferme les yeux, pousse un cri de désespoir aussitôt étouffé par le vent, et la neige s’amoncelle sur lui. La tourmente déclenchée par Helga l’ensevelit sous un épais manteau blanc : on le retrouvera sans doute au dégel, un rictus de terreur figé par la mort.

© Carsten Ingemann

Bio express

Longtemps directeur du Département d’études nordiques à l’université de Caen, professeur de langues, littérature et civilisation scandinaves jusqu’en 2010, Jean Renaud a publié une quinzaine d’ouvrages sur les Vikings et plusieurs manuels de langues scandinaves. Il a aussi consacré un livre au patois de l’île de Ré et écrit un roman, Le Fils du gardien de phare. Enfin, il est un traducteur reconnu de la littérature nordique en France.

Retrouvez les interviews des acteurs du dossier in extenso :

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[Entretiens] Des professionnels témoignent pour les 30 ans des Boréales https://perluete.normandielivre.fr/entretiens-des-professionnels-temoignent-pour-les-30-ans-des-boreales/ Fri, 14 Oct 2022 08:32:13 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4640 Éric Boury, Björn Larsson, Christian Bank Pedersen, Mylène Bouchardet Laurent Martin ont été interviewés pour le dossier « Boréales, Années lumières » de Perluète #11.

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Éric Boury, Björn Larsson, Christian Bank Pedersen, Mylène Bouchardet Laurent Martin ont été interviewés pour le dossier « Boréales, Années lumières » de Perluète #11.
Vous pouvez lire les interviews complètes.

Éric Boury  - Traducteur d’auteurs islandais, parmi lesquels Jón Kalman Stefánsson ou Indriðason

« Les Boréales ont accéléré ma carrière de traducteur »

« J’ai connu Les Boréales à leur début il y a 30 ans, j’étais encore étudiant. L’élargissement du festival à d’autres disciplines que la littérature a contribué à son audience et à en faire un événement incontournable des littératures nordiques et baltes. C’est un rendez-vous très très très important, aujourd’hui avec une vraie dimension internationale, connu dans tous les pays européens où je me rends.

Au fil du temps, Les Boréales ont contribué à créer un public normand sensible à la littérature nordique. Un public de connaisseurs. Beaucoup de gens lisent des auteurs nordiques en Normandie, on le remarque si on voyage en France. Sur ce plan, le travail fait par Les Boréales a laissé des traces. L’offre en librairie en Normandie s’en ressent, avec parfois des rayons dédiés et des libraires bien informés. À la FNAC de Créteil ou de Bourges, les livres de Houellebecq arrivent par palettes mais on ne trouve pas le dernier Jón Kalman Stefánsson… Ça aussi, c’est propre à notre région et c’est un héritage des Boréales. »

 

« Un lien fort avec l’Islande »

« Par rapport à l’Islande, pays nordique dont je suis le plus proche, le festival a creusé un vrai sillon et accentué le lien. Il faut savoir que les Islandais nous considèrent comme leurs cousins. Le festival consolide ce lien. Les Boréales, c’est aussi un espace de rencontres, un rendez-vous pour les éditeurs, les auteurs, un temps de partage qui permet de faire connaissance. »

Grâce à lui, ma carrière de traducteur s’est accélérée. Je crois qu’avant Les Boréales, la littérature islandaise n’existait pas vraiment en France. Et puis j’ai traduit « La Cité des Jarres », premier succès d’Indriðason en France, présenté aux Boréales, et tout s’est accéléré. Depuis je n’ai plus de vraies vacances…

C’est là aussi, par exemple, que j’ai rencontré Laure Leroy, directrice de la maison Zulma, avec laquelle j’ai pu travailler par la suite. Pour beaucoup d’auteurs que j’ai traduits, il a joué ce rôle d’accélérateur, leur a permis de se faire connaître en France. 

La tonalité pluridisciplinaire des Boréales en fait aussi un événement vraiment à part. »

Björn Larsson - Écrivain suédois auteur (entre autres) du Cercle Celtique et de Long John Silver. Professeur titulaire de littérature française à l'Université de Lund, en Suède.

« Un festival sincèrement ouvert sur l’étranger »
© Svartvit

« Je suis toujours heureux de participer au festival Les Boréales. J’y suis venu au moins cinq fois et j’éprouve toujours un peu de nostalgie quand je ne suis pas sur la liste des invités. J’y suis venu pour la première fois en 1994, pour la sortie du Cercle Celtique, mon premier roman publié en France. Cette année a été importante, elle a marqué le début de ma reconnaissance en France. 

Pour moi qui suis un écrivain francophone, et qui ai vécu en Bretagne, être invité aux Boréales ou aux Etonnants Voyageurs, c’était comme une fête. Les grands salons du livre, comme à Paris, sont de gigantesques librairies. Avec Les Boréales, on peut vraiment parler de rencontres, à la fois avec d’autres auteurs nordiques, mais aussi avec un public averti, pas trop pressant, et qui a appris d’année en année. »

 

« Une dimension fraternelle »

« Les Boréales ont joué un rôle d’accélérateur de carrière, pas seulement pour moi, pour d’autres aussi. Les grandes maisons d’éditions en France le savent. Pour elles, Les Boréales sont de ces festivals qui comptent, parce qu’ils sont réellement, sincèrement ouverts sur l’étranger, l’extérieur. De ces festivals qui ont su cultiver une grande indépendance et une forte personnalité. 

Et puis il y a aux Boréales une dimension fraternelle. Ce festival m’a permis de faire la connaissance de beaucoup de Caennais. Je suis allé dans des écoles, j’ai dîné dans des familles… Et je ne parle pas des bénévoles, qui vous accueillent, vous guident, vous conduisent en voiture et qu’on retrouve d’année en année. 

Enfin, ce festival m’a aussi donné l’opportunité d’écrire à l’IMEC, lors d’une résidence d’un mois, il y a quelques années. Pour un auteur, ça compte.  »

Christian Bank Pedersen - Maître de conférences, directeur du Département d'études nordiques, Université de Caen Normandie

« Un destin commun avec l’Université »

Quel est le lien entre les Boréales et l’Université de Caen ?

« Pour Caen et toute la région, abriter le festival Les Boréales offre des retombées concrètes, c’est une chance. Pour ce qui nous concerne, l’échange est constant entre notre Département d’études nordiques et Les Boréales. Ce travail de proximité nous permet, par exemple, d’organiser depuis 2015 « Novembre Nordique », un rendez-vous qui propose aux étudiants des rencontres avec des auteurs nordiques majeurs.

Le festival contribue-t-il directement à l’attractivité du Département d’études nordiques ?

Oui, il contribue à sa visibilité en tant qu’établissement universitaire. Il s’intègre aussi dans un pack global d’attractivité qui fait de Caen une place forte en France et même en Europe pour la culture nordique. Nous avons un destin commun. Tout a commencé dès les années 50, avec les enseignants des langues nordiques. Le festival est issu de cette matrice, ça part de très loin. S’il n’y avait pas eu ces premiers enseignements, il n’y aurait pas eu les Boréales. Depuis longtemps, cette réciprocité, cette filiation entre l’Université de Caen et Les Boréales, se vérifient. Entre nous perdure un lien historiquement naturel, comme le lien millénaire entre le Nord et la région normande. Le festival permet de rappeler ou souligner ce lien aux yeux du public. 

C’est aussi un temps de rencontres professionnelles intenses, avec un intérêt immédiat pour mon activité universitaire. Il m’a permis notamment d’écrire des articles et d’élargir mon réseau. 

Où en est le Département d’études nordiques de Caen, aujourd’hui ?

Il poursuit son développement. Depuis 2017, il est le seul en France à proposer l’enseignement des 5 langues nordiques (danois, finnois, islandais, norvégien et suédois). Les effectifs augmentent chaque année. Nous allons accueillir environ 200 étudiants à la rentrée 2022, de la première année au Master. 50% d’étudiants sont originaires de la région, l’autre moitié vient de partout ailleurs en France.

Mylène Bouchard - Directrice littéraire - Éditions La Peuplade (Québec)

« Le nord et un élément qui nous relie tous  »

« Pour notre maison d’édition, Les Boréales sont un rendez-vous de taille. La Peuplade est à la recherche de perles littéraires nordiques, de « nouvelles voix «  à accompagner.

À ce titre, participer aux Boréales est un vrai « plus ». Nous calons les sorties de nos livres en tenant compte des dates du festival, pour donner la possibilité aux auteurs d’y être invités. Nous aurons d’ailleurs trois auteurs présents pour cette édition 2022 : Niviaq Korneliussen (Groenland), phénomène de littérature inuit, Johanne Lyke Holm (Suède) et Juhani Karila (Finlande). »

 

« Un contact privilégié avec des lecteurs passionnés »

« Ce festival est incontournable pour tout éditeur qui, comme nous, développe une collection de littérature étrangère aux racines fortement inscrites dans la nordicité. 

J’y serai encore présente cette année, pour la deuxième fois, aussi parce que c’est le lieu idéal pour faire des rencontres toujours pertinentes et intéressantes. C’est l’occasion déjà d’y retrouver nos auteurs, qu’on voit assez rarement. Et puis le festival se distingue par la qualité de son public, remarquablement intéressé, averti, curieux. Pour nous comme pour les auteurs, Les Boréales proposent un contact privilégié avec des lecteurs passionnés par le nord, à l’âme de voyageurs. 

Le nord est d’ailleurs très présent dans les conversations aux Boréales, c’est un élément qui nous relie tous. Enfin, sa dimension normande est intéressante, avec ces tournées d’auteurs dans les villes et villages. 

Les Boréales ont acquis une dimension internationale évidente et méritée, on y vient de partout dans le monde. On ne dure pas 30 ans par hasard et il faut saluer le travail colossal l’équipe pour monter une telle programmation, avec autant d’artistes, dans des disciplines aussi différentes. »

Laurent Martin - Directeur de la bibliothèque de Mathieu

« Une opportunité unique pour les bibliothèques »

Agent de la bibliothèque d’Alençon de 2004 à 2011, puis en poste à Mathieu (près de Caen) depuis 2011, Laurent Martin attend toujours novembre avec impatience et se porte tôt candidat pour accueillir des rendez-vous des Boréales. Il apprécie notamment que le festival permette aux petites bibliothèques d’accueillir des événements de sa programmation. « C’est une opportunité unique. Nos budgets ne nous permettent pas forcément de recevoir des auteurs de renom, comme ce sera le cas cette année avec Mo Malø (samedi 12 novembre 2022, 17h), ou même des concerts comme nous l’avons fait par le passé. J’ai en mémoire notamment deux concerts de l’Islandais Svavar Knútur qui ont marqué le public de la petite bibliothèque de Mathieu… ».

 

« Le public accroche »

« Dès le mois de mars, quand la liste des auteurs invités est connue, nous nous positionnons, nous achetons des livres pour que nos usagers aient le temps de découvrir les auteurs, notamment celui qui nous rendra visite. Ce sont des rencontres qui marchent tout le temps, le public accroche, et les auteurs aussi. J’ai en mémoire des moment intenses avec Olivier Truc ou Jón Kalman Stefánsson. »

 

« Un impact sur les lecteurs »

Progressivement, Les Boréales ont contribué à façonner un public pour les textes nordiques, en même temps que les polars de Henning Mankell ou de Stieg Larsson (Millenium) devenaient très populaires. Le festival a permis d’aller plus loin et peu à peu, les bibliothèques normandes ont ainsi constitué des fonds de littérature nordique assez conséquents et qui se démodent moins vite, encore grâce aux Boréales.

Chaque année, je peux par exemple revaloriser auprès des usagers des titres des années précédentes, leur redonner ponctuellement une visibilité. Si Les Boréales s’arrêtaient, la place de la littérature nordique dans nos lieux de lecture publique en pâtirait. »

Propos recueillis par Aprim

Ces professionnels ont été interviewés pour le dossier « Boréales, Années lumières ».

Lire l’intégralité du dossier « Boréales, Années lumières » publié dans Perluète #11

Retrouvez les interviews des autres acteurs du dossier in extenso :

L’article [Entretiens] Des professionnels témoignent pour les 30 ans des Boréales est apparu en premier sur Perluète.

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[Entretien] Jérôme Rémy, directeur artistique du festival Les Boréales https://perluete.normandielivre.fr/entretien-jerome-remy-directeur-artistique-du-festival-les-boreales/ Fri, 14 Oct 2022 07:44:23 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4567 Jérôme Rémy a été interviewé pour le dossier « Boréales, Années lumières » de Perluète #11.

L’article [Entretien] Jérôme Rémy, directeur artistique du festival Les Boréales est apparu en premier sur Perluète.

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« Les Boréales, c’est tout sauf une institution »

© Franck Castel

Comment l’aventure des Boréales a-t-elle débuté pour vous ?

J’étais étudiant en lettres quand Eric Eydoux, le créateur des Boréales en 1992, m’a proposé un poste à l’organisation. C’était en 1994, mon premier boulot. Je connaissais alors très peu de choses sur le sujet, à l’image de la France où la culture nordique était alors beaucoup moins répandue. Hormis un frémissement dans les années 70 avec le cinéma de Bergman et le « power flower » à la suédoise, il faut attendre les années 90, avec la musique de Björk dans les bacs, ou les films de Lars Von Trier et Aki Kaurismäki, pour que cette région du monde se popularise plus largement.

Les livres nordiques souffraient aussi d’une faible audience en France il y a 30 ans ?

Oui et il faudra attendre 1995 pour que certains auteurs commencent à faire du bruit : Arto Paasilinna (Finlande), Herbjørg Wassmo (Norvège), Jörn Riel (Danemark), Björn Larsson (Suède). Le festival leur sert alors de caisse de résonance. Même si plusieurs avaient reçu le prix Nobel au début du XXe siècle, le nombre de livres traduits décolle dans ces années-là. Henning Mankell nous rend visite dès 1994, quand il commence à être publié en France. 

Le développement des Boréales est lié à ces auteurs ?

Incontestablement, mais 1994 est aussi une année charnière puisque le festival passe alors d’un simple week-end littéraire à un événement sur 10 jours, en région, qui s’ouvre à d’autres disciplines et dont l’audience s’élargit. Ensuite, le mouvement n’a fait que s’amplifier. Peu à peu les regards en France se sont focalisés sur les cultures nordiques. Nous en sommes devenus un rendez-vous de référence, sans équivalent ailleurs en Europe.

Comment décrire le lien entre Les Boréales et la Normandie ?

Je ne crois pas que Les Boréales auraient pu s’installer dans une autre région. Ici, il y a un terreau, une diaspora nordique, avec un Département de l’Université reconnu, des entreprises, et aussi un écho historique très fort, qui dépasse les vikings. Depuis longtemps, Les Boréales adorent mettre en lumière les ponts entre Normandie et pays nordiques, dans une histoire plus récente, pour activer un volet contemporain à cette relation séculaire.

On a construit notre singularité sur ce terreau. Les Boréales sont le point de convergence légitime vers les nouveautés nordiques sur le marché français pour la littérature, la musique, le théâtre, le cinéma, la danse. Les spectateurs comme les pros savent qu’une plateforme les attend ici avec un public captif.

« La Normandie a tout pour être la capitale des pays nordiques en France »

La longévité du festival était-elle pour autant prévisible ?

Non, absolument pas, car on dit que la durée de vie d’un festival ne dépasse pas les 7 ou 8 ans, et personne n’a la prétention ou l’optimisme de se dire qu’un évènement va durer. Il faut traverser les époques, les modes, les courants, les tempêtes, les alternances politiques mais aussi les crises internationales et sanitaires. Par contre, ce que l’on savait, c’était que le festival a une logique bicéphale : quand la parenthèse évènementielle se referme, au bout d’environ 10 jours, il reste des liens qui sont pérennes tout au long de l’année.

C’est ce qui fait que l’on ne repart pas de zéro. C’est pour cela que le festival est tout sauf une institution, car une institution repose sur un lieu, sur une équipe importante, sur des moyens considérables et ce sont trois critères que l’on n’a pas. Le festival s’est institutionnalisé dans les esprits, pas dans les faits. 

La place de la littérature est-elle toujours aussi essentielle dans le festival ?

C’est toujours la boussole. La littérature est là comme le socle du festival, les gens viennent de partout pour rencontrer les auteurs. L’année passée, nous avions des gens de Tunisie, du Canada, de partout en France, venus suivre les rencontres littéraires. Ce sont des fans de littérature. Il y a un public normand, qui petit à petit s’est acculturé, en tout cas qui est devenu friand de ces auteurs-là. Une vingtaine d’auteurs sur 10 jours, pour la plupart présents dans une tournée régionale (près de 60 rendez-vous littéraires) : s’il n’y avait pas de public, ça ne marcherait pas.

C’est vraiment un public à part ?

Bien sûr, c’est un public qui s’est familiarisé, qui s’est éduqué, qui a beaucoup lu. Beaucoup de spectateurs du festival nous disent qu’ils voyagent en Scandinavie, parfois plusieurs fois dans l’année. Cela veut dire qu’il a quelque chose d’attendu, il a un écho important et qui nous dépasse.

Au-delà du festival, il y a plein d’autres initiatives, avec les pays nordiques ici et maintenant.

Tout se juxtapose, s’enrichit et c’est en cela que c’est intéressant.

Quelles traces a laissé le festival dans le paysage du livre en Normandie ?

Le fond des bibliothèques est unique. Trouver autant de livres nordiques achetés années après années par les bibliothèques de la région, y compris les bibliothèques avec des moyens modestes, c’est complètement atypique. Il y a aussi d’autres exemples : le fonds du FRAC à Caen, avec tout un tas d’œuvres nordiques achetées suite à la collaboration avec Les Boréales. Et le fonds, presque jumeau, de l’Artothèque de Caen, où l’on peut retirer des œuvres nordiques issues des collaborations avec Les Boréales.

Et que dire de tous les traducteurs littéraires qui vivent dans la région, qui ont été formés à l’Université de Caen et qui ont trouvé des débouchés, parfois grâce au festival. C’est le cas d’Éric Boury et de Jean-Christophe Salaün, qui pèsent à eux deux 90% de la traduction de la littérature de l’islandaise en France. On peut citer aussi Alex Fouillet (norvégien), Marianne Ségol (suédois),  Loup-Maelle Besançon (norvégien)… Quelle ville et quelle région française peuvent abriter autant de traducteurs d’exception ?

Peut-on parler d’une esthétique ou même d’une éthique liée aux Boréales ?

La social-démocratie à la nordique, avec ce petit temps d’avance sur les usages, sur les pratiques sociétales, nous intéresse fortement. Encore une fois, on essaie d’être en conformité ou en adéquation avec ce qui se passe en Scandinavie. Faire un festival, sur plusieurs pays, sans en épouser les usages, les mentalités, les pratiques, serait compliqué. Notre travail, c’est aussi de réactiver, de rendre palpable ce lien. Et je crois qu’on a des liens encore plus forts à créer, c’est une orientation à méditer pour l’avenir.

Les pays nordiques, c’est toujours un concept à réinterroger. C’est globalement porteur de valeurs de progrès, de modernité, de parité, d’écologie, d’environnement et maintenant de durabilité. ce sont des pays qui reconnaissent ou donnent à l’enfant un statut et une place particulière dans la société, ce qui génère des politiques éducatives, vers lesquelles on regarde en permanence en France. 

Le festival est-il un étendard de ces valeurs ?

Oui, nous pensons que les bonnes pratiques nordiques sont modélisables. Je pense que les pays nordiques nous tirent vers le haut. Ce sont des pays qui ont les meilleurs modèles éducatifs au monde, qui ont les taux de corruption les plus bas du monde. Cela veut dire des choses et cela infuse dans ces sociétés, donc dans les propositions artistiques et dans les personnalités des gens que l’on reçoit. 

Il y a dans ces pays des volontés publiques sur lesquelles des gens discutent, parfois s’étripent, mais une fois que les choses sont décidées, elles se mettent en place de manière extrêmement fonctionnelle. Et il y a une forme de stabilité dans les pays scandinaves qui a contribué aussi à rendre le festival stable. Bien évidemment, les dernières élections en Suède nous alertent. Nous ne sommes pas sourds aux bouleversements qui secouent les sociétés scandinaves. Nous n'idéalisons pas ces pays mais nous les regardons bien en face avec objectivité.

30 ans de festival, la routine et l’usure ne guettent pas ?

Le renouvellement, c’est la feuille de route de tout organisateur ou tout programmateur. C’est évident, qu’au moment des 30 ans, qui est quand même un anniversaire colossal pour un festival, il y a obligation à repenser la formule et envisager un chemin de développement qui soit peut-être différent. Des idées se font jour. Beaucoup de pistes qui tournent autour de l’image, que ce soit la photographie, les séries ou le cinéma, mais aussi les images que la littérature produit. On regarde tout ça attentivement.

Et puis il y a l’actualité, les bouleversements qu’elle charrie et peut nous impacter. Depuis février et la guerre en Ukraine, beaucoup de choses ont changé en Europe du nord. Pour la Suède et la Finlande, c’est la fin de la neutralité et la demande d’adhésion à l’OTAN, des inquiétudes fortes par rapport au voisin russe. Des équilibres vont bouger, des choses vont changer. Il y a aussi les trois pays baltes, qui arrivent à un nouveau seuil de modernité.

Et puis il y a le réchauffement climatique, l’Arctique est devenu un enjeu économique, énergétique militaire avec des impacts directs sur la Norvège, la Finlande, la Suède, les Féroé aussi. Tout ça ne peut qu’impacter le festival. Le monde nordique est en première ligne aussi sur ces questions environnementales et de sécurité internationale et c’est de là-bas que des solutions peuvent advenir. Dans 20 ans, le Danemark sera totalement autonome en énergie verte.

Dans 10 ans, à quoi pourrait ressembler le festival ?

Parmi nos pistes, Les Boréales pourrait devenir un espace de débat, de regard sur des expérimentations concrètes, d’échanges de bonnes pratiques. J’aimerais que le festival génère des réflexions dont les applications le dépasseraient. La venue dans cette édition 2022 de l’architecte Oskar Norelius, qui a réalisé en Suède le premier gratte-ciel en bois, est un bon exemple. En parlant de culture, on parle de société et de vivre ensemble.

Le festival a cet avenir-là : une sorte de pont entre Normandie et Scandinavie, pour nous permettre par exemple de regarder de plus près le modèle pédagogique, environnemental. Une sorte d’outil de collaboration entre Normandie et pays du nord. La Normandie a tout pour être la capitale des pays nordiques en France. C’est un point de chute naturel. Plus qu’une vitrine, une vraie région relais. Que Les Boréales incarnent ça concrètement paraît logique. »

 

Propos recueillis par Aprim

Jérôme Rémy a été interviewé pour le dossier « Boréales, Années lumières ».

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Retrouvez les interviews des autres acteurs du dossier in extenso :

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[Entretien] Arnaud Coignet, gérant de la librairie Ryst à Cherbourg https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-arnaud-coignet-gerant-de-la-librairie-ryst-a-cherbourg/ Thu, 13 Oct 2022 12:31:05 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4628 Arnaud Coignet a été interviewé pour le dossier « Boréales, Années lumières » de Perluète #11.

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« Une littérature qui défait tous nos clichés sur la Scandinavie »

À la tête de la librairie Ryst depuis 6 ans, Arnaud Coignet co-anime les rencontres d’auteurs organisées pendant le festival des Boréales à la bibliothèque Jacques Prévert de Cherbourg. En observateur avisé, il nous parle de l’intérêt soutenu des Normands pour la littérature nordique et analyse les raisons de cet engouement. 

Il y a-t-il une sensibilité des lecteurs normands pour la littérature nordique ?

Vu de Cherbourg, cela ne fait aucun doute. Dans le Cotentin, les racines scandinaves se prolongent dans l’onomastique et la toponymie, et l’on rencontre des gens qui se disent volontiers vikings. Cela relève sans doute un peu du folklore, mais au moment du festival, les lecteurs ont une vraie curiosité pour les livres que nous mettons en avant dans notre rayon littérature étrangère. Et le public assiste en nombre aux rencontres d’auteurs programmées à la bibliothèque Jacques Prévert que j’anime avec Véronique Merlin, bibliothécaire en charge des fonds fictions adultes.

D’où vient cet intérêt ?

La littérature nordique captive les lecteurs parce que c’est une littérature étrangère - et parfois étrange. Elle décrit souvent des pays enclavés, des communautés qui ont vécu isolées dans une nature belle mais rude. Elle nous parle d’un monde différent, certes, mais ce monde est confronté aux mêmes problématiques que le nôtre, c’est-à-dire le passage d’une société traditionnelle à une société de consommation, l’entrée dans l’ère numérique... Elle en parle librement et de manière très frontale. En revanche, cette littérature témoigne d’un rapport très différent au territoire, à la nature, au religieux, à la vie et à la mort. Elle défait tous nos clichés sur la Scandinavie. 

Derrière ces clichés et l’exotisme des régions septentrionales, il y a aussi une actualité géopolitique...

C’est vrai. Certains pays sont longtemps restés en marge de l’Europe, comme en périphérie du continent. Entrées tardivement dans l’Union européenne, la Suède et la Finlande frappent aujourd’hui aux portes de l’Otan. 

Le festival des Boréales fête cette année ses 30 ans. Au-delà de sa longévité, qu’a-t-il de si particulier à vos yeux ?

Les auteurs sont accueillis avec beaucoup de convivialité. C’est sans doute ce qui distingue les Boréales avec la richesse de ses rencontres. Les libraires auraient beaucoup de mal à faire venir de leur propre initiative des auteurs non-francophones et leurs traducteurs. J’éprouve moi-même cette difficulté. Grâce au festival, le public peut découvrir des auteurs islandais, estoniens, norvégiens..., mais aussi la musicalité de langues que nous n’avons pas l’habitude d’entendre. C’est pour cela que nous demandons aux auteurs de nous lire un passage de leur livre en version originale. 

Est-ce que la littérature est toujours au centre de ces échanges ?

Pas uniquement la littérature. J’ai le souvenir Lilya Sigurðardóttir qui a beaucoup parlé du contexte économique en Islande. Ou d’Erik Fosnes Hansen évoquant la situation de l’édition en Norvège et la manière dont elle est soutenue par le gouvernement. Certains auteurs ont une approche très politique des choses et replacent leur travail d’écrivain dans le contexte plus large d’une société confrontée aux enjeux socio-économiques ou géopolitiques. Bergsveinn Birgisson (La lettre à Helga, Du temps qu’il fait), a décrit devant le public comment la société traditionnelle islandaise s’est trouvée modifiée par la présence américaine depuis la Seconde Guerre mondiale. Ces rencontres nous révèlent un peu plus qu’une simple connaissance livresque d’un pays.  

Quelles ont été pour vous les rencontres les plus marquantes ?

Je pense immédiatement à Erik Fosnes Hansen, justement. Le personnage est rude mais j’ai beaucoup aimé son roman Une vie de homard qui décrit ce passage vers la modernité dans une Norvège des années 80. Mais aussi Tiit Aleksejev, romancier et dramaturge estonien, auteur du Pèlerinage, un récit sur la première croisade en Terre Sainte.  

 

Propos recueillis par Aprim

Arnaud Coignet a été interviewé pour le dossier « Boréales, Années lumières ».

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