Archives des Perluète #06 - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/perluete-06/ La revue littéraire de Normandie livre & lecture Fri, 15 Oct 2021 12:07:31 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.4 https://perluete.fr/archives_00-14/wp-content/uploads/2020/08/cropped-200_2006-1-32x32.png Archives des Perluète #06 - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/perluete-06/ 32 32 153862814 [Coup de cœur de libraire] Les Enfiévrés de Ling Ma https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-les-enfievres-de-ling-ma/ Mon, 11 Jan 2021 16:11:01 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2502 Un double récit sur la vie contemporaine dans une grande ville et une peste noire moderne.

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© T. Thévin

Candace travaille par nécessité plutôt que par passion parce qu’il faut gagner sa vie. Sa méticulosité lui fait décrocher un poste de coordinatrice dans des projets d’édition de la Bible.

À Manhattan, elle se débat dans les tracas quotidiens d’une ville tentaculaire. Jeune femme d’origine chinoise, elle révèle l’histoire de ses parents et leur intégration à la société américaine. Son ami Jonathan s’essaye à une vie alternative en acceptant la précarité.

Mais une épidémie se répand sur la ville, la fièvre de Shen, qui après le passage de la tempête Mathilde s’amplifie et vide New York. Les enfiévrés sont condamnés à répéter les mêmes gestes et meurent épuisés sans aucune guérison possible. Candace fera partie d’un groupe de survivants isolés dans un paysage post-apocalyptique et dirigés par une sorte de gourou.

L’habileté de l’auteure ne nous fait pas vraiment regretter la vie d’avant tant elle semblait dénuée de sens et dévolue à la consommation, aux fêtes imbibées. Et la description du monde du travail ne fait pas rêver !

Un double récit sur la vie contemporaine dans une grande ville et une peste noire moderne.

 

Les Enfiévrés de Ling Ma, Mercure de France (coll. « Bibliothèque étrangère »)

 

Thierry Thévin

Page 36
36, rue de Vienne – 27140 Gisors
www.librairie-page36-gisors.fr

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[Coup de cœur de libraire] Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-ce-quil-faut-de-nuit-de-laurent-petitmangin/ Mon, 11 Jan 2021 16:04:00 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2504 Ce premier roman est percutant, déchirant, bouleversant. Mais surtout il est d’une finesse et d’une subtilité qui en font sa grande force.

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© Des vagues et des mots

Dans l’est de la France, de nos jours, un père vit seul avec ses deux fils. Leur maman n’est plus. Il les élève et s’en occupe avec tout son amour, toute son attention malgré la douleur, malgré le quotidien. On devine la maison, on est dans la cuisine avec eux ou au stade quand l’aîné joue au foot le dimanche. Le voisin Jackie, on le connaît déjà, son jardin et sa terrasse pour l’apéro.

Il y a beaucoup d’amour entre ce père et ses deux fils qui grandissent et qui changent. Surtout l’aîné qui dérive vers l’extrême droite alors que le père, lui, milite à gauche depuis toujours. Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment continuer à aimer ce fils avec lequel on n’est pas d’accord, comment peut-on vivre encore après ce qu’il a fait ?

Ce premier roman est percutant, déchirant, bouleversant. Mais surtout il est d’une finesse et d’une subtilité qui en font sa grande force.

Ce livre d’à peine 200 pages vous suivra et vous questionnera longtemps. Vous n’oublierez pas ces trois hommes et l’amour qui les anime.

 

Ce qu’il faut de nuit de Laurent Petitmangin, La Manufacture de livres

 

Emilie Sécher

Des vagues et des mots
84-86, avenue de la Mer – 14150 Ouistreham
www.facebook.com/librairiedesvaguesetdesmots

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[Coup de cœur de libraire] Qui sème le vent de Marieke Lucas Rijneveld https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-qui-seme-le-vent-de-marieke-lucas-rijneveld/ Mon, 11 Jan 2021 15:57:45 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2500 C’est le premier livre d’une jeune auteure néerlandaise de 29 ans qui travaille dans une ferme, un véritable best-seller dans toute l’Europe !

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© La Grande Ourse

Ce récit dur, âpre et bouleversant, est celui, à la première personne, d’une petite fille de 10 ans qui vit dans une ferme isolée, aux Pays-Bas. Elle observe, réfléchit et s’interroge avec finesse et acuité sur le monde animal, végétal, et les humains qui l’entourent, et les relations qu’elle entretient avec chacun. Le monde bascule quelques jours avant Noël, à cause d’un drame familial, véritable déflagration pour toute sa famille...

Incroyable de justesse, ce regard poignant face à la violence quotidienne et diffuse des adultes et d’un monde de non-dits en fait un portrait d’enfant, sauvage, magnifique et terrible... L’humour y est présent, parfois, mais la tension est permanente dans ce texte grave, cru, d’une sincérité absolue...

C’est le premier livre d’une jeune auteure néerlandaise de 29 ans qui travaille dans une ferme, un véritable best-seller dans toute l’Europe !

 

Qui sème le vent de Marieke Lucas Rijneveld, Buchet/Chastel

 

Sylvie Joufflineau

La Grande Ourse, librairie-café
45, rue Saint-Jacques – 76200 Dieppe
www.lagrandeoursedieppe.fr

 

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2500
[Coup de cœur de libraire] Les Autres Américains de Laila Lalami https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-les-autres-americains-de-laila-lalami/ Mon, 11 Jan 2021 15:52:51 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2498 Quoi de plus jouissif qu’un roman choral réussi ? C’est ce que nous offre à lire l’Étatsunienne Laila Lalami.

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© L'Encre bleue

Quoi de plus jouissif qu’un roman choral réussi ? C’est ce que nous offre à lire l’Étatsunienne Laila Lalami. Un soir de printemps, le père de la jeune Nora – Driss Guerraoui – est mortellement renversé par un chauffard, à une intersection sombre d’une petite ville de Californie.

Par l’intermédiaire de Nora, le lecteur est plongé in medias res au cœur de la famille, sidérée et incrédule, de cet Américain d’origine marocaine. Car le chauffard a pris la fuite, et une enquête policière est ouverte.

Après Nora vient Jeremy, un « jeune ancien » Marine, devenu policier insomniaque. Puis Efrain, originaire du Mexique, qui a été témoin de la scène mais qui garde le silence par peur de l’extradition. Puis Maryam, la femme de Driss, puis Driss lui-même… puis d’autres encore. Chacun prendra la parole – chacun aura le droit à son « je » – et leurs histoires se chevauchent, s’entrelacent, servant ingénieusement l’intrigue, car cet accident en est-il réellement un ?

Autant de portraits intelligemment dressés de ceux qui composent cette Amérique bigarrée, plurielle.

 

Les Autres Américains de Laila Lalami, Christian Bourgois éditeur

 

Aurelie Guillard

 

L’Encre Bleue
16, rue Saint-Sauveur - 50400 Granville
www.facebook.com/LencreBleue

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[Coup de cœur de libraire] Un Jour ce sera vide de Hugo Lindenberg https://perluete.normandielivre.fr/coup-de-coeur-de-libraire-un-jour-ce-sera-vide-de-hugo-lindenberg/ Mon, 11 Jan 2021 15:20:05 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2495 Qui a dit qu’enfance n’était qu’insouciance ? Nous sommes en Normandie, en bord de mer, c’est l’été absolu mais le narrateur nous révèle, entre silences épais et bruits du passé, que la noirceur s’infiltre partout.

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© Du côté de Bellême

Qui a dit qu’enfance n’était qu’insouciance ? Nous sommes en Normandie, en bord de mer, c’est l’été absolu mais le narrateur nous révèle, entre silences épais et bruits du passé, que la noirceur s’infiltre partout. La lumière pourtant surgit de la plage, d’une mer qui n’effraie plus, d’une famille différente qu’on découvre et du jeune Baptiste qui offre son amitié totale.

Une famille « normale » qui l’éloigne peu à peu de la sienne, d’une grand-mère mutique, d’une tante que l’on cache, des non-dits, des secrets, de la honte de soi, d’un accent, d’une cuisine, d’une histoire et de la mort qui rôde.

L’amitié comble les vides, l’isolement et les silences se transforment, les monstres du passé s’éloignent et le noir devient lumière.

Roman d’une grande étrangeté où la poésie est partout.

 

Un Jour ce sera vide de Hugo Lindenberg, Christian Bourgois Éditeur

 

Franck Kleczewski

Librairie Du Côté de Bellême
8 bis, boulevard Bansard-des-Bois
61130 Bellême
www.librairieducotedebelleme.booksdataservices.fr

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[Chronique] Été, quelque part, des cadavres de Park Yeon-seon https://perluete.normandielivre.fr/chronique-ete-quelque-part-des-cadavres-de-park-yeon-seon/ Mon, 11 Jan 2021 15:10:53 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2485 Malgré cette année perturbée, l’éditeur publie son 8e roman un an après : Été, quelque part, des cadavres, de Park Yeon-seon. Si nous sommes au pays du Matin calme, la Corée, les textes le sont beaucoup moins car il s’agit de romans policiers et de thrillers à la noirceur multiforme.

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Au pays du Matin calme, l’été est meurtrier

© Dominique Panchèvre

Matin calme, jeune maison d’édition, a publié avec succès son premier roman, Sang chaud de Kim Un-su, en janvier 2020. Malgré cette année perturbée, l’éditeur publie son 8e roman un an après : Été, quelque part, des cadavres, de Park Yeon-seon. Si nous sommes au pays du Matin calme, la Corée, les textes le sont beaucoup moins car il s’agit de romans policiers et de thrillers à la noirceur multiforme.

Musun, jeune Coréenne de Séoul âgée de 20 ans se retrouve seule avec sa grand-mère, Mme Hong Gannan, octogénaire vivant à la campagne, après que ses parents l’ont laissée près d’elle à la suite des obsèques du grand-père. La petite-fille et la grand-mère, aidées par Chang-hui, le fils adoptif de l’héritier des Yu, vont se trouver associées pour démêler une énigme vieille de quinze ans : lors d’un rassemblement où tout le village était convié, quatre jeunes filles ont disparu et n’ont jamais été retrouvées.

Conçu comme une enquête qui dure six semaines, avec indices, fausses pistes et quiproquos, le roman brille par sa galerie de personnages. Chacun est une des pièces du puzzle des disparitions et du meurtre qui sera perpétré dans les dernières pages. La narratrice est Musun, mais le texte alterne, d’une part, entre son récit et les dialogues et, d’autre part, par le balisage des treize chapitres avec un texte court intitulé « Vision kaléidoscopique » dans lequel la future victime prend la parole. C’est la petite chronique d’une mort annoncée. Le dénouement éclaire cet entrelacs ; il agit comme un révélateur photographique, et le rôle de chacun des personnages au dénouement de l’énigme sera identifié.

La cohabitation et les échanges de la petite-fille et de la grand-mère dressent par ailleurs une peinture saisissante de la distance qui existe entre les modes de vie urbains et ruraux en Corée. Tout les oppose, même si une très pudique tendresse unit en filigrane Musun et Mme Hong Gannan, et qu’elles se complètent merveilleusement pour résoudre les énigmes.

Enfin, les treize chapitres et le post-scriptum ne constitueraient-ils pas la métaphore laïque d’un chemin de croix, celui du futur assassiné, la quinzième possible station – la résurrection – étant la lumière faite sur l’origine de Chan-hui, si joliment nommé « Apollon » par Musun ?

Mots choisis

« Lorsque je me suis réveillé ce matin, jamais je n’aurais imaginé que j’allais mourir aujourd’hui. C’était une journée sans rien de particulier. Je me suis levé à la même heure que les jours précédents, j’ai mangé du riz avec les restes d’hier, j’ai rencontré les gens que je vois tous les jours et j’ai travaillé comme d’habitude. J’ai beau réfléchir, je ne vois pas de différence entre aujourd’hui et un autre jour. "

Dominique Panchèvre

Été, quelque part, des cadavres - Park Yeon-seon, Matin calme, 2021
Traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Mathilde Colo

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[Chronique] La Lectrice disparue de Sigríður Hagalín Björnsdóttir https://perluete.normandielivre.fr/chronique-la-lectrice-disparue-de-sigridur-hagalin-bjornsdottir/ Mon, 11 Jan 2021 15:03:42 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2483 Après L’Île, dystopie sur l’isolement insulaire qui prend davantage de sens dans le contexte de pandémie mondiale, Sigríður Hagalín Björnsdóttir nous revient avec La Lectrice disparue, roman aux multiples facettes paru chez Gaïa en 2020.

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Maux croisés

Après L’Île, dystopie sur l’isolement insulaire qui prend davantage de sens dans le contexte de pandémie mondiale, Sigríður Hagalín Björnsdóttir nous revient avec La Lectrice disparue, roman aux multiples facettes paru chez Gaïa en 2020.

Mots choisis

« Socrate ne savait pas lire. Il vivait à l’époque où les Grecs ont cessé de croire à la transmission orale et se sont mis à écrire. Il était opposé à cette pratique, il pensait que la culture sombrerait si les gens se mettaient à lire et à écrire, il craignait que l’être humain ne perde sa mémoire et la clarté de sa pensée. Il n’a jamais écrit quoi que ce soit lui-même, c’est Platon qui a consigné tous les propos que nous tenons de lui. "

Edda, jeune blogueuse islandaise populaire, disparaît sans prévenir trois jours après avoir accouché. Quand la police découvre qu’elle est partie à New York, son frère Einar, pêcheur et sauveteur chevronné, accepte de partir à sa recherche. Voici pour le postulat, qui peut nous faire songer un bref instant à ranger cette œuvre dans la catégorie polar. Mais l’auteure nous fait rapidement mentir ! Entre conte, roman d’initiation, récit de science-fiction, enquête policière et essai philosophique, La Lectrice disparue et sa trame « principale » ne sont que des prétextes pour aborder des thématiques plus larges : liens amicaux et familiaux, rapport au monde et rapport aux mots.

Si Edda et Einar sont sœur et frère, ils ont été élevés par Júlía et Ragnheiður, deux femmes dont le seul point commun jusqu’à leur rencontre était d’avoir été mises en cloque par le même homme. Deux femmes qui ont rangé leurs grandes ambitions après s’être cognées à la vie s’occupent de leurs enfants comme un couple d’amies malgré les cancans que cela suscite. La fille est hyperlexique et flirte avec l’autisme quand le fils est quant à lui dyslexique mais très sociable. Deux enfants exceptionnels qui, eux, aspirent à la normalité – si tant est que l’on puisse la définir – et que chacun cherche à obtenir à sa façon.

Grâce à une écriture parfaitement maîtrisée et à une traduction impeccable d’Éric Boury, Sigríður Björnsdóttir nous emmène entre l’espace et le temps, nous perd pour mieux nous retrouver entre changements de périodes et de narrateurs, dressant le portrait d’une famille atypique « par défaut », où les protagonistes semblent fonctionner par paires, pour se compléter et parvenir à ce que l’on attend d’un individu « fonctionnel ».

Les mots et leur usage, la lecture et la tradition orale, l’évolution des pratiques à l’ère numérique, sont dans La Lectrice disparue autant de couleurs et de nuances pour dépeindre quelque chose de plus grand et de plus flou : la Vie. Dans ce qu’elle a de plus complexe, de plus dur. Dans le rapport au monde et le moi intime. La place que l’on y occupe. La volonté de changer ou de se préserver, mais aussi parfois de s’assumer. Si l’ambition de Sigríður Björnsdóttir était d’esquisser ce grand Tout en utilisant la lecture comme porte d’entrée (position très méta), l’entreprise est parfaitement réussie.

 

Rémy Carras

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[Chronique] L’Autre Jour de Milène Tournier https://perluete.normandielivre.fr/chronique-lautre-jour-de-milene-tournier/ Mon, 11 Jan 2021 14:22:08 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2481 Libre livre. Avec L’Autre Jour, Milène Tournier ne se donne ni sujet ni limites, pour mieux dire la perte, la peur, mais aussi toute la beauté des choses les plus simples de la vie.

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© Éd. Lurlure

La vie est une anecdote

Libre livre. Avec L’Autre Jour, Milène Tournier ne se donne ni sujet ni limites, pour mieux dire la perte, la peur, mais aussi toute la beauté des choses les plus simples de la vie.

Mots choisis

« Surtout, ici,
N’érige
Rien."

« La Lune
Ne m’aide pas
À mourir."

« L’autre jour », rappel d’une anecdote dans la conversation, un passé proche qui n’est pas précisé car il ne mérite pas d’être situé dans l’Histoire ; ce qu’on rapporte n’a nul besoin de date puisque cela semble se situer dans le quotidien, dans le cours familier de la vie que symbolise dès le poème initial un voyage en car, la nuit... « la nuit », mot réitéré, qui ponctue le texte supposant l’ignorance, l’absence, le rêve, ce curieux chemin de connaissance. Pourtant, ce sont des questions fondamentales et obsédantes que se pose, que nous pose, Milène Tournier : la mort – du père, de la mère, des enfants, de soi-même, en un mot de « qui j’aime ? » –, l’amour, la vie. Fragilité et impermanence de l’être humain : « Moi, prêtée à la vie. » Surtout, en cette période de « quarantaine », imposée par la pandémie. La quarantaine à la fois entre deux âges – jeunesse et vieillesse – et isolement comme une remise en cause : « En un hiver tout changea. »

L’écriture de l’autrice entrelace souvent deux systèmes d’expression : des poèmes courts, voire très courts, seuls ou enchâssés dans des lignes de prose poétique. Ils semblent y concentrer une idée ou une émotion. Ces petits poèmes sont ciselés, nourris d’images inventives et efficaces dans leurs mots quotidiens ; ils apparaissent comme des touches dans un tableau en cours d’élaboration aux nombreuses reprises ou relances. La répétition est une technique dominante dans cet ouvrage qui se nourrit d’oralité, avec ses ruptures de phrases, ses incidentes, les constructions parfois hasardeuses d’un discours à la fois intérieur et partagé : « Je dirai... je te parlerai comme... J’ai rêvé... » Autant de confidences ou d’appels à l’attention de l’autre.

Nulle dramatisation, nulle tragédie grandiloquente pourtant, même si le massacre du Bataclan apparaît avec le nom de Salah Abdeslam et si la panique affleure parfois ; « je veux pas le respirateur ! » s’écrie Milène Tournier dans Poèmes en quarantaine, la dernière partie de l’ouvrage, où elle évoque la Covid-19 à travers le confinement. Dernière partie où l’autrice avoue l’impuissance de la poésie à aider l’acceptation de l’inéluctable.

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[Chronique] Mulu d’Alexandre Chardin et Nathalie Minne https://perluete.normandielivre.fr/chronique-mulu-dalexandre-chardin-et-nathalie-minne/ Mon, 11 Jan 2021 14:06:24 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2479 Une ode préhistorique à la différence, à la nature et à l’amitié, portée par les mots d’Alexandre Chardin et la chaleur des illustrations de Nathalie Minne.

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Cro Mignon

Une ode préhistorique à la différence, à la nature et à l’amitié, portée par les mots d’Alexandre Chardin et la chaleur des illustrations de Nathalie Minne.

Mulu est un petit garçon aux cheveux tout ébouriffés. Nous suivons sa crinière écarlate au fil des pages, sa chevelure fauve et indomptée, s’accordant avec le feu, avec l’animalité qui sommeille quelque part dans une grotte...

Bientôt, Mulu sera en âge de chasser pour son clan. Mais l’enfant ne veut pas s’en prendre aux animaux. Il préfère poser sa main sur leur pelage chaud et dessiner des fresques dans une grotte connue de lui seul, ou presque. Car dans son dos, un immense ours hiberne...

Ce récit évoque le choix de la différence, la valeur de la vie, qu’elle soit animale ou humaine, le respect mutuel. C’est aussi d’art qu’il s’agit, de ses prémices. Esquissés dans une grotte, les dessins de Mulu aspirent à une histoire différente de celle défendue par ses pères. À la violence, l’enfant répond par le respect de l’autre. Cette histoire est une ode à la paix et à l’amitié.

Mulu est un petit garçon déterminé, qui n’hésite pas à quitter les siens lorsqu’il trouve, à son réveil, une lance à côté de sa couche, sachant précisément ce que son père attend de lui. Il n’en demeure pas moins aussi un enfant, qui connaît la peur et trouve refuge contre le puissant corps d’un ours.

Ce conte initiatique est porté par les mots d’Alexandre Chardin, par les couleurs chaudes des illustrations de Nathalie Minne et par les contours tout en rondeur de cet ours, dans les pattes duquel chacun rêve de se pelotonner.

L’amitié entre ces deux-là, un ours et un enfant, semble aussi merveilleuse à vivre qu’à lire.

 

Cindy Mahout 

Mots choisis

« Car les hivers étaient rigoureux et le feu ne réchauffait pas encore les hommes, il les terrifiait. Quand il descendait du ciel en longues langues brûlantes, tous se cachaient sous les peaux, tout au fond de la grotte. Tous, sauf Mulu. Fasciné, il restait de longues heures à contempler la foudre. Il aimait voir ce que les autres ne voyaient pas."

Mulu - Alexandre Chardin (texte) & Nathalie Minne (illustration), Casterman, 2020 (dès 4 ans)

Nathalie Minne a publié en 2009 son premier album. Son style est caractérisé par son utilisation du pastel gras, de la linogravure et des papiers collés. Elle habite au Havre.

Site Internet : nathalieminne.blogspot.com

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[Lieux] Librairie Les Racontars : des glaces du Groenland à Saint-Lô https://perluete.normandielivre.fr/lieux-librairie-les-racontars-des-glaces-du-groenland-a-saint-lo/ Mon, 11 Jan 2021 14:00:37 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2472 La nouvelle venue dans le paysage des librairies indépendantes normandes s’appelle Les Racontars, à Saint-Lô. Un nom qui claque, hommage à l’auteur Jørn Riel.

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La nouvelle venue dans le paysage des librairies indépendantes normandes s’appelle Les Racontars, à Saint-Lô. Un nom qui claque, hommage à l’auteur Jørn Riel.
© Sophie Fauché

Mathilde Degroult a baptisé sa librairie en référence au roman de Jørn Riel, Des racontars arctiques. Mais l’ambiance sur place n’a rien de glacial. La jeune libraire ne s’est pas ménagée depuis le 3 novembre, date de l’ouverture (en plein confinement). Des journées de 16 heures, 7 jours sur 7, pour honorer les centaines de commandes reçues certains jours et permettre à tous ses clients de retirer leurs livres en click & collect.

Évidemment, Mathilde n’imaginait pas ouvrir Les Racontars dans ces conditions, quand l’aventure a commencé en 2019. Titulaire depuis 2010 d’un CAP librairie effectué au centre de formation Profiile à Caen, Mathilde a travaillé quatre ans à la Compagnie des livres à Vernon. Nathalie Claudel a été déterminante dans son parcours, lui prouvant qu’une librairie de 100 m2 pouvait être rentable mais également un acteur culturel essentiel. Cette expérience, enrichie de quatre autres années comme libraire jeunesse à Planet’R (Saint-Lô), l’a convaincue de se lancer dans l’aventure.

Devenir libraire n’a jamais été un fantasme pour elle. Tant mieux, car c’est sans le plaisir de l’échange, dans ce lieu voulu accueillant et chaleureux, qu’elle a dû négocier des remises, conseiller ses clients adultes et enfants, via Facebook et un site dédié à ses coups de cœur. Elle a choisi ce métier pour, « lorsqu’un livre m’anime, pouvoir le crier au monde entier, le partager et avoir des retours ». Souhaitons-lui que ce soit le cas et pour longtemps.

 

Sophie Fauché

Les Racontars, 26, rue des Maréchaux – 50000 Saint-Lô
librairielesracontars@gmail.com
@librairielesracontars

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