Archives des Patrimoine - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/patrimoine/ La revue littéraire de Normandie livre & lecture Fri, 13 Oct 2023 08:19:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.4 https://perluete.fr/archives_00-14/wp-content/uploads/2020/08/cropped-200_2006-1-32x32.png Archives des Patrimoine - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/patrimoine/ 32 32 153862814 [Patrimoine] Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-institut-memoires-de-ledition-contemporaine/ Fri, 13 Oct 2023 08:18:09 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=5511 L’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) est installé dans l’abbaye d’Ardenne, l’une des plus belles abbayes de Normandie. Ce site remarquable conjugue le charme d’un monument du XIIe siècle et la force d’une collection d’archives contemporaines.

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L’IMEC (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) est installé dans l’abbaye d’Ardenne, l’une des plus belles abbayes de Normandie. Ce site remarquable conjugue le charme d’un monument du XIIe siècle et la force d’une collection d’archives contemporaines. Découverte de cette bulle verte posée à l’orée de Caen, lieu chargé d’histoire pleinement inscrit dans le temps présent.

Cindy Mahout et Agnès Babois

L’architecture des bâtiments de l’IMEC est caractéristique de ces « abbayes aux champs » de l’ordre des Prémontrés. Le lieu de vie spirituelle, organisé autour de l’abbatiale et du cloître aujourd’hui disparu, se situe au cœur d’un vaste enclos entouré d’un mur d’enceinte de près de deux kilomètres. Les jardins et les bâtiments, aux styles architecturaux différents, forment un ensemble patrimonial remarquable que le public peut découvrir librement.

Victime de la Révolution

La révolution de 1789 chasse les religieux de l’abbaye d’Ardenne. Les lieux réguliers perdent leur destination originelle et l’abbaye est morcelée entre plusieurs propriétaires. Si les bâtiments de l’exploitation agricole ont conservé la physionomie générale qu’ils avaient au Moyen Âge, il reste peu de chose des autres bâtiments démantelés au cours des destructions de 1791-1792 et de 1820-1825, lorsque l’abbaye sert de carrière.

Sous le feu du D-Day

Le 6 juin 1944, le Débarquement a lieu. L’abbaye constitue un point stratégique pour les Allemands. Des combats se déroulent pendant un mois. Dix-huit soldats canadiens seront exécutés ; un mémorial commémore sur les lieux ce tragique événement. L’abbaye est reprise aux Allemands le 8 juillet 1944, ce qui permet la libération de la rive gauche de Caen dès le lendemain. Ardenne n’est plus que ruines...

Une rénovation exemplaire

Dès 1945, une procédure est lancée et le lieu est classé aux Monuments historiques. Les premiers travaux d’urgence sont lancés. Au début des années 1990, la Région Normandie achète l’ensemble de l’abbaye et invite l’IMEC à redonner vie à ce très beau site patrimonial.

L’année 2004 marque la fin des travaux et le déménagement des collections. L’IMEC reçoit le prestigieux label de « Centre culturel de rencontre », qui distingue des monuments historiques porteurs de projets culturels singuliers. L’abbatiale, transformée en bibliothèque de recherche, offre aux chercheurs le calme et la sérénité qu’avaient par le passé les bâtiments conventuels. La grande cour de ferme et la grange aux dîmes accueillent les manifestations publiques. Aux côtés d’une prestigieuse collection d’archives, l’abbaye retrouve ainsi, après des siècles d’oubli, un rôle intellectuel et culturel majeur.

© Ph. Delval - IMEC

Un foyer culturel

L’IMEC décline désormais une offre culturelle diversifiée à l’attention de tous les publics : visites du monument, lectures, débats, rencontres, expositions, actions éducatives, séminaires de recherche, colloques… L’institut invite à partager les formes les plus actuelles de la création et des savoirs. Cette riche programmation permet aussi aux auteurs d’être accueillis en résidence d’écriture et s’ouvre également aux jeunes créateurs de demain via de nombreux dispositifs dont bénéficient les étudiants du master Création littéraire du Havre ou encore ceux de l’École supérieure des arts et médias de Caen/Cherbourg.

Symbolisant étroitement le lien entre patrimoine et création littéraire contemporaine, l’IMEC joue pleinement son rôle de passeur et demeure un symbole fort de la Normandie terre d’inspiration et d’écriture.

© Ph. Delval - IMEC

Les collections de l’IMEC

Fondé pour sauvegarder la mémoire du patrimoine des maisons d’édition, l’IMEC rassemble plus de 80 fonds d’éditeurs (Flammarion, Minuit, Le Sagittaire, Le Seuil…) et constitue une source importante pour l’histoire littéraire. Il interroge plus largement les métiers de l’écosystème du livre en s’intéressant aussi aux typographes, à la librairie, à l’histoire et aux pratiques de la lecture.

Les collections conservent par exemple les archives des typographes Pierre Faucheux ou Maximilien Vox, ou celles du Cercle de la librairie et du Club des libraires français. Elles sont aussi essentielles pour l’histoire des revues et la présence des fonds de grands écrivains n’est pas négligeable. Avec Althusser, Castoriadis, Derrida, Foucault, Guattari, Lacoue-Labarthe, Levinas ou Mounier, les philosophes sont aussi représentés. Pour autant, les auteurs moins connus du grand public ne sont pas négligés. Le travail sur leurs archives ouvre des territoires en éclairant, par exemple, le phénomène des nouveaux philosophes, la pensée autogestionnaire, la réflexion sociologique sur les pays en voie de développement.

Si les brouillons et manuscrits, lettres, notes et carnets de travail, traductions, œuvres graphiques et photographiques, éditions originales et documentation sont des sources fondamentales de la recherche, la majestueuse bibliothèque s’offre au public pour la consultation sur place. La salle de lecture propose gratuitement un accès libre aux 50 000 volumes et 650 collections de revues. Pour compléter ces collections, deux postes de consultation multimédia sont mis à disposition et proposent un accès aux archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) avec 85 ans de radio, 75 ans de télévision, et la collecte plus récente des sites Internet télévisuels et radio­phoniques.

Abbaye d’Ardenne - 14280 Saint-Germain-la-Blanche-Herbe - 02 31 29 37 37. Expositions, visites libres ou guidées, rencontres littéraires…

Site web : https://www.imec-archives.com/

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[Patrimoine] Manoir de Cuderville – Le refuge de Gide https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-manoir-de-cuderville-le-refuge-de-gide/ Sun, 04 Jun 2023 13:03:19 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=5228 Au bout d’un chemin, derrière le portail blanc, la maison est là. Les plus gidiens d’entre nous seront peut-être étonnés de cette façade toute en briques, en lieu et place de celle, toute blanche, décrite par Gide. Mais c’est là la seule modification qu’a connue la maison depuis sa construction en 1730. Le lieu, si fidèle aux souvenirs égrenés par Gide, happe le visiteur.

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Au bout d’un chemin, derrière le portail blanc, la maison est là. Les plus gidiens d’entre nous seront peut-être étonnés de cette façade toute en briques, en lieu et place de celle, toute blanche, décrite par Gide. Mais c’est là la seule modification qu’a connue la maison depuis sa construction en 1730. Le lieu, si fidèle aux souvenirs égrenés par Gide, happe le visiteur.

Agnès Babois et Cindy Mahout

André Gide est né à Paris en 1869 d’un père protestant cévenol et d’une mère issue d’une famille de riches drapiers protestants rouennais. Son enfance est marquée par une alternance entre des séjours chez sa grand-mère paternelle à Uzès et avec sa famille maternelle en Normandie : à Rouen, à La Roque-Baignard (14) et à Cuverville (76).

À la mort de sa mère, il conserve le château de La Roque-Baignard jusqu’en 1900 et s’en sépare avec regrets. Mais c’est à Cuverville, demeure du pays de Caux, qu’il passe l’essentiel de son temps et qu’il rédige une part importante de son œuvre.

D’abord propriété de la famille de Cuverville, le manoir a été acheté en 1828 par la famille maternelle de Gide, les Rondeaux. Madeleine Rondeaux, toute jeune propriétaire de Cuverville depuis le décès de son père, épouse en 1895 son cousin André Gide. Gide publie en 1891 son premier livre, Les Cahiers d’André Walter, et c’est en 1897, avec Les Nourritures terrestres, qu’il est remarqué. Commence une carrière littéraire dont les œuvres les plus marquantes sont L’Immoraliste (1902), Les Caves du Vatican (1914), La Symphonie pastorale (1919), Si le grain ne meurt (1921) et Les Faux-Monnayeurs (1925). Premier écrivain à entrer de son vivant dans La Pléiade avec son Journal (1939), il sera l’un des cofondateurs de La Nouvelle Revue française.

De 1895 à 1938, l’écrivain, qui était souvent venu, enfant, à Cuverville passer des vacances chez ses cousins, séjourne de longs mois chaque année dans cette maison. Paul Valéry, Jacques Copeau, Roger Martin du Gard et Alain-Fournier sont autant d’amis de Gide qui lui rendent visite l’été à Cuverville. À l’arrière de la maison, dans son intimité protégée, le jardin, auquel Gide accordait une grande importance, est resté le même. On imagine sans mal la vie qu’il menait ici, car cette maison est à la fois celle où il a beaucoup écrit et celle qu’il a si souvent décrite.

Si le grain ne meurt en fait le symbole de l’enfance perdue : « Le jardin de Cuverville, où j’écris ceci, n’a pas beaucoup changé. Devant la maison, le grand cèdre est devenu énorme, dans les branches duquel nous nichions et passions des heures. »

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Derrière la porte

Ce n’est pas sans émotion que le visiteur découvre tout au fond du parc, la « porte à secret », ou « porte d’Alissa », si reconnaissable au lecteur de La Porte étroite : « De l’autre côté du mur que troue, au fond du potager, une petite porte à secret, on trouve un bois taillis où l’avenue de hêtres, de droite et de gauche, aboutit. »

Dans ce roman, André Gide dépeint le jardin qu’il connaissait depuis son plus jeune âge et qu’il surplombe du regard depuis son bureau : « Derrière la maison, au couchant, le jardin se développe plus à l’aise. Une allée, riante de fleurs, devant les espaliers au midi, est abritée contre les vents de mer par un épais rideau de lauriers du Portugal et par quelques arbres. Une autre allée, le long du mur du nord, disparaît sous les branches. Mes cousines l’appelaient “l’allée noire” et, passé le crépuscule du soir, ne s’y aventuraient pas volontiers. » La porte est à la fois fictionnelle et réelle. Elle donne sur l’imagination de Gide, sur la forêt et sur la campagne avoisinante, où le visiteur reconnaît l’allée de hêtres sous lesquels Gide aimait tant se faire photographier.

Le château de Cuverville sera le refuge de Gide jusqu’à la mort de son épouse, Madeleine, en 1938. Il y compose une partie de son Journal, joue au tennis, reçoit ses amis de la NRF et jardine. « Des hellébores, des lys, des tigridias, me sont arrivés de Hollande. De sept heures du matin à six heures du soir, je n’arrête pas de m’occuper du jardin » (Journal).

André Gide reçoit le prix Nobel en 1947. Il meurt le 19 février 1951 à Paris. Sa dernière demeure sera normande. Gide repose dans le petit cimetière de Cuverville, près de son épouse.

L’autre bibliothèque de Gide

Si les manuscrits, les dossiers et la correspondance d’André Gide se trouvent en majorité à la bibliothèque Jacques-Doucet à Paris, la bibliothèque de Rouen a fait l’acquisition, en 2010, de sa bibliothèque personnelle. C’est une bibliothèque d’usage d’environ 5 000 volumes qui conserve de nombreuses dédicaces d’auteurs à l’intention de Gide. C’est aussi une bibliothèque de conservation de livres qu’il reçut, aux pages non coupées. Pourtant, elle n’est pas à l’image de celle qu’a connue Gide. Une partie a été vendue en 1925 et au fil des années à des collectionneurs. Elle demeure néanmoins le témoin de ses lectures. Parmi les pièces clés, une boîte à courrier contient sa correspondance abondante avec Marcel Drouin. Puis en 2011 et 2013, le fonds s’est enrichi de deux donations exceptionnelles de Philippe Monart, qui légua notamment une édition originale de Salammbô de 1863, une lettre autographe de Guy de Maupassant, des lettres manuscrites de l’auteur, des éditions limitées et un meuble de valeur symbolique : son pupitre d’enfant.

La Porte étroite, 1909

Si d’aventure vous passez par le manoir de Cuverville, lisez attentivement La Porte étroite. Partez à la découverte des lieux de Gide, de son enfance, de ses balades et de ses songes.

Sur fond de tragédie, les scènes se répètent dans les mêmes lieux pour animer le décor. Dans le détail du jardin, des allées et des marches se trouve l’autobiographie prétexte du roman. La description de la maison débute dès les premières pages, un peu triste et banale dans les souvenirs de Jérôme, personnage central du roman. Vous y trouverez pourtant la clôture, l’immense et belle bâtisse et ses fenêtres aux petits carreaux. À l’opposé, dans les scènes suivantes la nature est magnifiée. Parfois, les personnages déambulent par le bas jardin, la petite porte secrète, la petite vallée qui s’emplit de brume et le ciel qui se dore au-dessus du bois plus lointain. Encore, le jardin, à l’arrière de la maison, sert de cadre intime à la lecture de Jérôme allongé dans l’herbe à l’ombre des grands hêtres pourpres. Au fil de la lecture, les pièces, lingerie, salon, chambres, s’ouvrent sur des saynètes décrites comme des tableaux où se joue l’image des sentiments. Ainsi, déambulez tranquillement dans l’univers poétique des lieux avant, après ou pendant la visite. Agnès Babois

> À télécharger gratuitement

> Analyse du roman, La Parafe

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[Patrimoine] Musée d’Art moderne Richard-Anacréon (MamRA) de Granville https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-musee-dart-moderne-richard-anacreon-mamra-de-granville/ Fri, 03 Mar 2023 10:07:51 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4924 Il a frayé avec les plus grands artistes du XXe siècle. Richard Anacréon, grand libraire et collectionneur, a légué à sa ville une collection unique, visible au musée d’Art moderne qui porte son nom.

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Les trésors d’un grand libraire

Il a frayé avec les plus grands artistes du XXe siècle. Richard Anacréon, grand libraire et collectionneur, a légué à sa ville une collection unique, visible au musée d’Art moderne qui porte son nom. On y fêtera cette année le 150e anniversaire de la naissance de Colette et le 100e de la parution du Blé en herbe. L’occasion d’y (re) découvrir un fonds d’œuvres d’art et d’éditions exceptionnelles.

Agnès Babois et Cindy Mahout

Né en 1907 à Granville, où il décède en 1992, Richard Anacréon était un personnage étonnant. À 17 ans, il quitte Granville pour tenter sa chance à Paris, et entre en 1925 au journal Le Petit Parisien, où il côtoie écrivains et poètes qui publiaient leurs écrits en feuilletons dans la presse.

 

Le bibliophile et ses éditions « truffées »

En 1940, il ouvre une librairie baptisée L’Originale en plein quartier Latin, et se spécialise dans la vente d’ouvrages en édition originale. L’Originale est un lieu de passage, où de nombreux artistes aiment à s’arrêter. Son renom est en outre facilité par le triple parrainage de Valéry, Colette et Farrère. Anacréon est l’ami de tous, et sa boutique est de plus en plus animée et fréquentée : Jouhandeau, Fargue, Utrillo, Derain, deviennent des visiteurs réguliers, auxquels s’ajouteront par la suite Cendrars et son éditeur Grasset, Claudel, Carco, Reverdy, Genet, et Mac Orlan, pour ne citer qu’eux.

Richard Anacréon © DR

Dans les années 1980, Anacréon fait don à sa ville natale de sa collection composée d’environ 280 œuvres d’art et de 550 éditions, dont les trois quarts sont « truffées » de petits mots, de dédicaces, de fragments de manuscrits (voir encadré)... Un ensemble sans équivalent. D’illustres artistes du début du XXe siècle figurent dans cette collection : Derain, Van Dongen, Vlaminck, Utrillo, Laurencin, Signac, Friesz, Cross, Luce. Les livres sont des éditions rares et les grands noms sont nombreux : Apollinaire, Barbey d’Aurevilly, Cendrars, Cocteau, Claudel, Colette, Farrère, Duhamel, Genet, Jouhandeau, Loti, Mac Orlan, Montherlant, Suarès, Valéry.

Une année sous le signe de Colette

Richard Anacréon a légué de nombreux ouvrages et écrits de son amie Colette : livres en éditions originales, souvent dédicacés et eux aussi truffés de correspondances, dessins et manuscrits. Jusqu’à cette Fin de Chéri dans laquelle Colette écrivit de sa main les 32 pages d’un chapitre oublié par l’éditeur ! Les fonds Colette représentent l’ensemble le plus important au sein des collections du musée et des acquisitions d’éditions illustrées l’enrichissent régulièrement.

L’année 2023 donne au musée l’occasion de fêter un double événement : le 150e anniversaire de la naissance de Colette ainsi que le 100e anniversaire de la parution du Blé en herbe, l’un des ouvrages les plus célèbres de l’écrivaine et le premier signé de son seul nom.

Prenant pour décor la côte cancalaise, Le Blé en herbe raconte, le temps d’un été, l’histoire amoureuse de deux adolescents, Vinca et Phil, bouleversée par l’arrivée de la « Dame en blanc ». Celle-ci, bien plus âgée qu’eux, entreprendra l’éducation sentimentale et sensuelle du jeune homme. Publié sous forme de feuilleton dans le journal Le Matin durant l’été 1922, censuré après le 15e épisode, car jugé trop équivoque par la rédaction, Le Blé en herbe est aussi un récit aux accents autobiographiques.

Une exposition-dossier aborde les différents aspects de ce roman : Rozven, la maison de vacances en Bretagne qui servit de décor à l’histoire ; le parfum de scandale lié à l’histoire personnelle de Colette et de son beau-fils, Bertrand de Jouvenel ; la gloire littéraire des années 1920 ; les liens avec Chéri, paru trois ans plus tôt ; et l’adaptation cinématographique réalisée par Claude Autant-Lara en 1953.

Des prêts exceptionnels de la Maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye complètent les collections du musée pour l’événement.

MamRA / Musée d’Art moderne Richard-Anacréon

Place de l’Isthme (Haute Ville) - 50400 Granville - 02 33 51 02 94

musee.anacreon@ville-granville.fr

Le musée sera ouvert du 4 février au 5 novembre 2023. L’exposition autour de Colette sera visible durant toute cette période.

Des truffes sous les reliures

Les « truffes » font la singularité de la collection Richard-Anacréon. Elles se cachent dans les trois quarts des ouvrages conservés au musée. Le libraire passa des dizaines d’années à obtenir de ses amis artistes et y glisser sous les reliures somptueuses ces dédicaces, dessins, courriers, ou extraits de manuscrits relatifs au livre-réceptacle.

Une dédicace de Colette : l’une des nombreuses « truffes » qui rendent exceptionnelles les collections de Richard Anacréon. © Benoit Croisy, coll. Ville de Granville

Colette, une femme moderne au MamRA

Pour Richard Anacréon, « l’édition originale n’est pas suffisante en soi. Elle doit être enrichie de pièces autographes et de documents significatifs qui se rapportent à l’ouvrage et lui donnent une âme, une couleur ». Le plus édifiant est sans conteste cet exemplaire de La Fin de Chéri, l’un des quarante-cinq mille de la première édition Flammarion de 1928. Le livre est offert par Colette à Anacréon pour le remercier du présent d’un gigot lors des jours de disette de 1944. Comme le volume est amputé par mégarde, Colette a recopié de sa main les pages manquantes, sur feuillets bleus in-12, qu’elle termine par cette dédicace : « … Avec l’étonnement d’un auteur qui, réfractaire à toute bibliophilie, n’en revient pas de voir un livre auquel il manque trente-quatre pages être plus coté qu’un roman complet ! » Cet exemple illustre toute la plus-value des témoignages recueillis par Anacréon en marge des éditions rares.

C’est dans cet esprit du libraire proche de Colette que la collection nous ouvre les portes de son intimité. Anacréon enrichit sa bibliothèque de ses dédicaces et correspondances. Le musée offre ainsi des pièces uniques. Les visites sont régulièrement complétées par des concerts et des mises en lumière de ses écrits, comme la lecture par Annie Abel, lors des Nuits de la lecture en 2021, d’une lettre de Colette à son amie actrice Marguerite Moreno, en date du 22 janvier 1924. Colette y décrit avec autodérision sa découverte des joies de la glisse, sa première expérience du ski. S’ajoute aussi la présentation de Brigitte Richart des Quatre Saisons, extrait de Pour un herbier, illustré par Raoul Dufy, qui montre que Colette n’avait pas son pareil pour décrire des fruits, des plantes et des jardins. Cette édition rare est aujourd’hui accessible pour la joie de tous en fac-similé. Enfin, entrer au MamRA, c’est découvrir Colette femme forte, malicieuse et moderne.

Sources : Archives du Monde, Guy Porte, 13 décembre 1973.

Pour un herbier, Colette, Raoul Dufy, fac-similé, Citadelles & Mazenod, 2021.

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[Patrimoine] Château du Tertre – Maison de Roger Martin du Gard https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-chateau-du-tertre-maison-de-roger-martin-du-gard/ Mon, 03 Oct 2022 13:49:56 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4489 Dans l’intimité d’un Nobel Le château du Tertre, propriété de l’écrivain Roger Martin du Gard, est situé à Sérigny près de Bellême, dans l’Orne. Il forme, avec ses dépendances et le parc, un domaine classé Monument historique et labellisé Maison des Illustres.

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Dans l’intimité d’un Nobel Le château du Tertre, propriété de l’écrivain Roger Martin du Gard, est situé à Sérigny près de Bellême, dans l’Orne. Il forme, avec ses dépendances et le parc, un domaine classé Monument historique et labellisé Maison des Illustres. Cindy Mahout et Agnès Babois

En 1924, Roger Martin du Gard s’installe au Tertre, qu’il vient d’acheter à ses beaux-parents. Il entreprend des travaux considérables pour établir son bureau et sa bibliothèque. Mêmes fauteuils, mêmes livres, la bibliothèque est restée telle qu’il l’a conçue, et c’est un privilège offert au visiteur que de la découvrir.

La destination du Tertre a changé. Ce sera une maison pour écrire l’œuvre littéraire et pour recevoir des artistes et des écrivains, comme en témoignent les nombreuses photos qui ornent son bureau. Très émouvante à voir, cette pièce est restée intacte, elle aussi. Commence alors une étroite relation entre le lieu, la maison, et l’œuvre qui s’y crée, relation qui se révèle fondamentale dans Maumort : le Saillant, alias le Tertre, est au centre du roman. C’est au Tertre que Roger Martin du Gard écrit une grande partie de son œuvre jusqu’à sa mort en 1958.

Le Tertre aujourd’hui

Après la mort de l’écrivain, sa fille, Christiane Martin du Gard, invite à son tour poètes et artistes au Tertre. Depuis 1973 jusqu’à nos jours, sa petite-fille, Anne Véronique de Coppet, est propriétaire du domaine avec ses enfants. Avec l’aide de l’association des Amis du Tertre, elle le transforme peu à peu en un lieu classé Monument historique, ouvert au public, proposant des résidences artistiques et une programmation culturelle.

Le parc

Le parc du Tertre (9 ha), inscrit parmi les Jardins remarquables et les Monuments historiques, offre au visiteur un magnifique panorama sur Bellême et sa forêt. Il se compose de trois parties : les parterres, les massifs boisés, les prés et les sources. Martin du Gard fit ajouter un bassin et une fontaine ornée d’une statue de Flore qui fait face aujourd’hui à Sapho, une pièce de Marc Vellay (2003). Un jardin plus secret a été créé, orné de trois fabriques, dont la plus spectaculaire est le temple de la Philosophie. Ce jardin donne au parc du Tertre son caractère exceptionnel, le rattachant aux mouvements cosmopolites de la pensée européenne du Siècle des Lumières.

Écrire au Tertre

Activité primordiale au château du Tertre, des ateliers d’écriture sont animés par Béatrice Limon formée à l’institut Aleph écriture, les jeudi, vendredi et samedi.

Renseignements : ecrireautertre.fr - Inscriptions : 06 17 15 21 27

Le domaine du Tertre accueille des étudiants pour des formations artistiques. Des résidences de création sont également proposées à des artistes (musiciens, comédiens, écrivains).

En 2022-2023, un chantier d’envergure « Un toit pour le Tertre » vise à la restauration de la toiture, datant de plus de cent ans. Cet important projet de restauration peut être soutenu par des dons.

« Ma pensée prend de l’aisance dans ces beaux espaces, s’ordonne bien dans ce cadre aux justes proportions, s’épanouit dans ce silence un peu sauvage, se développe librement dans ce lieu qui est à la fois intime, recueilli, et empreint de grandeur. » Roger Martin du Gard, Journal, II, 10 août 1937  Journal I Textes autobiographiques 1892-1919

Découvrir l'homme c'est ouvrir son journal

Journal I Textes autobiographiques 1892-1919

Le 1er volume du journal de Roger Martin du Gard est publié sous la direction de Claude Sicard en 1992. Il réunit ses papiers antérieurs à 1919, ses correspondances avec ses proches et ses amis, dont Marcel de Coppet, le poète Gustave Valmont et le musicien Pierre Margaritis. S’y ajoutent aussi son journal de guerre et un chapitre de ses souvenirs d’enfance. Le « vrai » journal tenu par l’auteur, entre 1919 et 1949, est publié l’année suivante en deux volumes supplémentaires. Conscient que les archives de toute sa vie sont d’un grand intérêt, bien plus peut-être que ses romans, R.M.G. a laissé des consignes rigoureuses pour les préserver et les communiquer. Conformément à sa volonté, elles ont été déposées par sa famille à sa mort en 1958 à la Bibliothèque nationale de France (cote NAF 28190).

« Tant vaux l’homme, tant valent ses souvenirs […] la quête secrète de ma vie aura été l’horreur de l’oubli et de la mort »
1918, lettre à sa fille

Cette première partie de sa vie, se découvre au fur et à mesure des échanges avec ses proches. Elle nous propose une lecture intime de l’homme. Il a conscience dans ses écrits de laisser une minutieuse analyse de lui-même, de son évolution, de ses étapes de travail, de ses amitiés, de sa vie privée et des événements dont il a été le contemporain. Bien avant de nourrir son œuvre, le « petit journal de vie » comme il le nomme précisément dans une lettre adressée, en 1915, à sa femme, lui procure de la joie. Enfant timide, il comprend dès son jeune âge que l’écriture est un moyen de communication idéal. Il s’amuse et prend beaucoup de plaisir à coucher ses idées sur le papier. Lors des périodes difficiles, l’écriture lui permet d’exorciser ses angoisses, de les fixer et de prendre de la distance. Ses carnets de guerre serviront naturellement son roman Les Thibault, tome 2 : La mort du père – L’Été 1914. Ils sont une source d’inspiration et nourrissent sa réflexion. Son vécu sert de cadre aux événements dont il a été le contemporain.

 

La bibliothèque

Si l’on s’en tient au catalogue de la bibliothèque de R.M.G. par Jochen Schlobach, Livres, lectures, envois d’auteur : catalogue de la bibliothèque de Roger Martin du Gard, le château du Tertre abrite 11 000 imprimés, livres et revues en majorité, présentés dans la grande salle du rez-de-chaussée accessible au public. La pièce est remarquable parce que les étagères, le classement et l’organisation sont préservés. Les étiquettes sont écrites de la main de R.M.G. et le double alignement des volumes est organisé pour faciliter le travail de l’écrivain. À côté des classiques, plus de 2 000 livres portent une dédicace ou un envoi d’auteur connu ou inédit adressé au romancier. Par leur existence et leur teneur, ces textes mettent en lumière un réseau de rapports intellectuels et littéraires dans lequel se mouvait Roger Martin du Gard dans la première moitié du XXe siècle.

Le grand romancier

Dès le lycée où il rencontre le jeune Gaston Gallimard, Roger Martin du Gard (1881-1958) découvre sa vocation d’écrivain. Après des études de lettres avortées, il s’inscrit à l’école des Chartes et obtient son diplôme d’archiviste paléographe en 1905. En 1906, il épouse Hélène Foucault, fille d’Albert Foucault, avocat et propriétaire du château du Tertre. À 25 ans, il affirme son désir d’être écrivain. Dès le début de son voyage de noces en Afrique du Nord, il s’attelle à la préparation d’un roman qui restera inachevé (Une vie de saint) et publie en 1908 Devenir.

La publication de son roman Jean Barois en 1913, édité à la NRF, lui permet de se lier d’amitié avec André Gide et Jacques Copeau.
Mobilisé sur le front en 1914, témoin des atrocités de la guerre, il exprime son pacifisme idéaliste dans ses lettres et son journal, et en rapporte le projet d’un « roman de longue haleine » : Les Thibault, œuvre majeure en huit volumes qui va l’occuper de 1920 à 1940. Héritier de la tradition réaliste-naturaliste et en particulier de la forme du roman familial, Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société de la Belle Époque.

C’est en 1937, juste après la publication de L’Été 1914 (7e volume), que Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature.
Véritable consécration, la Bibliothèque de la Pléiade regroupe de son vivant ses Œuvres complètes, qui paraissent en 1955 préfacées par Camus.

Le Tertre
61130 Sérigny, Belforêt-en-Perche
Tél. : 02 33 73 18 30 ou 06 17 15 21 27
www.letertre-rogermartindugard.fr

La visite extérieure du domaine est ouverte du 1er juillet au 15 septembre, de 13h à 19h (entrée gratuite). Pour les groupes, ainsi que pour les visites de l’intérieur du château et les visites hors saison, prendre rendez-vous.

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[Patrimoine] La Villa du Temps retrouvé à Cabourg https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-la-villa-du-temps-retrouve-a-cabourg/ Fri, 17 Jun 2022 12:47:12 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4024 À Cabourg, au printemps 2021, un nouveau lieu consacré aux cultures de la Belle Époque a ouvert ses portes.

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Une fenêtre sur la Belle Époque

À Cabourg, au printemps 2021, un nouveau lieu consacré aux cultures de la Belle Époque a ouvert ses portes. Célébrant le cent-cinquantenaire de la naissance de Marcel Proust, le 10 juillet 1871, la Ville de Cabourg faisait ainsi revivre l’univers proustien de Balbec – la cité balnéaire de la Recherche largement inspirée par Cabourg – dans un musée décrivant la vie à l’époque du célèbre écrivain. 

Cindy Mahout et Agnès Babois

© Cabourg

La Villa du Temps retrouvé propose aux visiteurs un voyage dans le temps pour découvrir et comprendre l’âge d’or de la Côte fleurie
à la Belle Époque. Marcel Proust, qui écrivit à Cabourg une partie de son chef-d’œuvre, en est la figure tutélaire, guide et inspirateur des contenus et de l’ambiance du musée.

Jean-Yves Tadié, biographe de l’écrivain, rappelle que « c’est au Grand Hôtel que tout commence ». C’est en effet en 1907, dans ce nouvel établissement restauré, que Marcel Proust, de retour sur les traces de son enfance en villégiature avec sa grand-mère dans l’ancien Grand Hôtel, entame la rédaction d’À la recherche du temps perdu. « Ayant appris qu’il y avait, à Cabourg, un hôtel, le plus confortable de toute la côte, j’y suis allé. » Marcel Proust a séjourné dans la station balnéaire les étés de 1907 à 1914. À l’ombre des jeunes filles en fleurs, son premier succès, prix Goncourt, a en partie pour cadre de narration le site imaginaire de Balbec.

Sas temporel, la salle immersive rapproche les visiteurs de leurs prédécesseurs qui fréquentaient Cabourg il y a cent ans © Ville de Cabourg © Ville de Cabourg

Une fenêtre sur la Belle Époque

La Villa a pour ambition de restituer cette époque proustienne, la Belle Époque (1871-1914), temps suspendu entre deux siècles, entre deux guerres, entre deux mondes. Le terme de Belle Époque désigne cette période marquée par les progrès sociaux, économiques, artistiques et technologiques entre la fin du XIXe siècle et le début de la Première Guerre mondiale.

« Il s’agit de proposer au visiteur de chausser les lunettes de Marcel Proust pour partir à la recherche du Cabourg de 1900. La Villa est une machine à remonter le temps en forme de musée. C’est une expérience immersive dans les arts et les lettres de la Belle Époque », explique Jérôme Neutres, commissaire général de la Villa.

Dès les grilles du jardin franchies, le visiteur est transporté dans les années 1900, en découvrant la façade de cette villa historique, la villa Bon Abri, demeure balnéaire construite dans les années 1860 par la famille d’architectes Parent, amie de Marcel Proust. Ancien espace culturel, la villa Bon Abri est située au cœur du plan urbain imaginé par Paul Leroux en 1853. Elle fait partie des maisons remarquables et protégées du cœur historique de Cabourg.

© Ville de Cabourg

Maison d’œuvres en villégiature

Le voyage se poursuit à l’intérieur de la demeure avec une exposition semi-permanente de mobiliers, d’objets et d’œuvres d’artistes. « Maison d’œuvres en villégiature », la Villa accueille des œuvres prêtées par différentes institutions le temps d’une ou plusieurs saisons. Amenés à se transformer perpétuellement au gré des accrochages, les espaces d’exposition plongent le visiteur dans un très beau parcours scénographique mêlant ambiances visuelles, sonores, musicales, numériques qui invitent à l’exploration du monde proustien et de son époque.

Cette année, l’exposition compte des œuvres de nombreux artistes phares de la Belle Époque. Des figures majeures de la littérature sont ainsi évoquées (André Gide, Maurice Barrès, Paul Claudel, Anna de Noailles…), comme les musiciens Igor Stravinsky, Claude Debussy et Reynaldo Hahn (un des grands amours de Marcel Proust), ainsi que la comédienne Sarah Bernhardt ou la cinéaste Alice Guy, pionnière du cinéma et du féminisme.

Du côté des arts plastiques sont exposées des œuvres d’Eugène Boudin, Auguste Rodin, Édouard Vuillard, Marie Bracquemond… dont deux ensembles exceptionnels de grands peintres proustiens. Tout d’abord, Paul-César Helleu, ami de Proust qui inspira le personnage d’Elstir, le peintre dÀ l’ombre des jeunes filles en fleurs, et auteur de son portrait mortuaire, ainsi que Jean-Francis Auburtin, le « symboliste de la mer » dont les paysages marins résonnent si bien avec les pages normandes de l’œuvre de Proust.

 

Proust, figure tutélaire

À l’occasion du centième anniversaire de la disparition de Marcel Proust (décédé le 18 novembre 1922), la Villa lui rend hommage à travers un accrochage original permettant de découvrir des aspects inédits de sa vie en Normandie.

Plusieurs manuscrits de Marcel Proust sont exposés (dont, cas exceptionnel, le cahier manuscrit d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs), lettres et textes, ainsi que des objets personnels de l’écrivain, dont la montre de l’auteur. On croise avec curiosité, dans les salons de la Villa, de nombreux modèles qui inspirèrent les personnages de la Recherche : la cantatrice Lucienne Bréval, le peintre Paul Baignères ou encore le dandy Boni de Castellane.

Grâce à ce voyage dans l’univers de Marcel Proust, la Villa du Temps retrouvé restitue l’art de vivre à la Belle Époque, invitant par là même à mettre l’œuvre et les lieux en résonance. En cela, elle réussit le pari de retranscrire l’époque à la manière de Proust, à savoir restituer dans son essence poétique et nostalgique un monde qui, à peine décrit, n’est déjà plus.

Villa du Temps retrouvé

Ouverture du 5 mars au 20 novembre de 11h à 13h et de 14h à 18h

Juillet et août : de 11h à 19h

Fermé le mardi

Accès : 15, avenue du Président-Raymond-Poincaré - 14390 Cabourg

Contact : 02 31 47 44 44

Tarifs : 8 € (tarif réduit : 6 €)

www.villadutempsretrouve.com

Exposition temporaire : Gustave Eiffel, le visionnaire

En 2022, la Villa du Temps retrouvé présente Gustave Eiffel à travers plus de 100 œuvres.

Bibliambule

Chaque jeudi en juillet et en août, cette bibliothèque ambulante, qui renferme une sélection d’ouvrages sur la Belle Époque, s’installe dans les rues de Cabourg. Localiser la Bibliambule sur villadutempsretrouve.com

Pour aller plus loin

Année 2022 année Proust ! Invitation à la promenade sur les pas de Proust en Côte Fleurie en Côte fleurie et à la Belle Époque.

Une sélection, non exhaustive, Normandie Livre & Lecture :

A découvrir pour les prousto-maniaques (un site entièrement consacré à Proust) https://proustonomics.com/

 

 

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[Patrimoine] Maison Vacquerie – Musée Victor Hugo https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-maison-vacquerie-musee-victor-hugo/ Fri, 28 Jan 2022 13:56:39 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3543 À Villequier, cette maison bénéficie du cadre exceptionnel des bords de Seine. Son double nom est à l’image de l’histoire du lieu, qui lie deux familles et deux univers, aussi passionnants l’un que l’autre.

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Destins croisés

À Villequier, cette maison bénéficie du cadre exceptionnel des bords de Seine.
Son double nom est à l’image de l’histoire du lieu, qui lie deux familles et deux univers, aussi passionnants l’un que l’autre.

Cindy Mahout et Agnès Babois

 

© N2L
© N2L

Le jardin qui accueille le visiteur et la vue sur la Seine sont captivants. La demeure, elle, est imposante. La Maison Vacquerie - Musée Victor Hugo a été installée en 1959 à Villequier, dans l’ancienne résidence de l’armateur havrais Charles-Isidore Vacquerie (1779-1843). Son fils Auguste (1819-1895) fit la connaissance de Victor Hugo lors de ses études à Paris. Des liens se nouèrent, notamment lors de séjours de la famille Hugo à Villequier. Le mariage de Léopoldine, fille aînée de l’écrivain, avec Charles Vacquerie (le frère d’Auguste), suivi peu de temps après par leur tragique noyade en Seine, scella définitivement le destin des deux familles.

Propriété du Département de Seine-Maritime, le musée restitue leur cadre de vie (mobilier, décor, objets), ainsi que les carrières de Victor Hugo et d’Auguste Vacquerie, journaliste, homme de théâtre et photographe (éditions originales, tirages photographiques, lettres, etc.). La maison conserve aussi une des plus belles collections de dessins réalisés par Victor Hugo (pour des raisons de conservation, présentée lors d’expositions temporaires).

Les salles

La visite débute au rez-de-chaussée par une pièce consacrée à Auguste Vacquerie. On y retrouve l’atmosphère des intérieurs bourgeois de la seconde moitié du XIXe siècle et des témoignages de sa carrière politique et littéraire. Accolée, la salle du billard a conservé son atmosphère sombre, propice à la concentration comme au jeu et aux discussions.

La chambre rose © N2L

Au premier étage, les chambres rose et rouge mettent en lumière l’univers de l’enfance avec une présentation des enfants de la double famille Hugo-Vacquerie. On y découvre aussi une facette moins connue de Hugo, son combat pour la protection infantile et « l’art d’être grand-père » avec les bons et mauvais points dessinés à l’intention de ses petits-enfants.

Le musée met en lumière également la place des femmes dans la vie sentimentale et littéraire de Victor Hugo. On évoquera Juliette Drouet, sa maîtresse de 1833 à 1883. Elle se voua entièrement à cette passion, sacrifiant sa propre existence et sa carrière théâtrale. Elle partagea aussi ses exils dans les îles anglo-normandes, à Jersey (1852-1855) puis à Guernesey (1855-1870), après le coup d’État du 2 décembre 1851 par le futur Napoléon III.

Dans la chambre claire et la chambre bleue, c’est le couple de Léopoldine Hugo et Charles Vacquerie qui est évoqué, leur vie au Havre après leur mariage et le drame du naufrage (4 septembre 1843), au cours duquel périrent noyés en Seine le jeune couple ainsi qu’un oncle et un neveu. Tous les quatre furent inhumés au cimetière de Villequier.

Victor Hugo, en voyage, apprendra la mort de sa fille par hasard, quatre jours plus tard, dans la presse. Accablé d’un chagrin infini, il cessera toute activité littéraire pendant plusieurs années. Il immortalisera néanmoins le drame de Villequier dans Demain, dès l’aube et reconnaîtra le courage et le sacrifice de son gendre dans son poème sobrement intitulé Charles Vacquerie.

Le musée retrace tout un pan de l’histoire, sociétale, artistique et intime, de ces deux familles qui marquèrent leur époque. Ce lieu, chargé d’Histoire et de Lettres, fait pleinement la lumière sur cette rencontre intellectuelle et amicale qui lia les deux familles, et permet une immersion dans la vie publique et intime de Victor Hugo.

Exemplaire des Orientales (éd. Charles Gosselin et Hector Bossange, Paris, 1829). © Maison Vacquerie - Musée Victor Hugo
Les Deux Archers, ballade, paroles de Victor Hugo, musique d’Hippolyte Monpou. © Lithographie, illustration Les deux archers de Célestin Nanteuil (1813-1873) - Bibliothèque du Havre

Dates à retenir

  • Samedi 23 avril 2022 : Les Rencontres littéraires, conférences et dédicaces autour de Victor Hugo.
  • Exposition de mai à septembre 2022 consacrée au 150e anniversaire de la publication de L’Année terrible.
  • Rendez-vous réguliers programmés à 15 h 30 : visite commentée du musée chaque 1er samedi du mois, de l’exposition chaque dernier dimanche du mois, Dimanche au salon avec lectures d’œuvres de Victor Hugo chaque 2e dimanche du mois, ateliers enfants pendant les vacances scolaires.

La bibliothèque Armand-Salacrou

Le bâtiment de la bibliothèque municipale Armand-Salacrou achève la reconstruction du Havre d’après-guerre en 1963. À l’ouverture de la nouvelle bibliothèque Oscar-Niemeyer en 2015, il est dédié au fonds local et à la valorisation des documents patrimoniaux. Aujourd’hui, la bibliothèque conserve 105 000 documents, principalement des livres imprimés dont 24 000 sont antérieurs à 1810, 36 incunables et 1 260 manuscrits du XIe au XXe siècle, mais aussi des cartes, des plans, des estampes et des photographies… 265 documents de Victor Hugo figurent parmi ses collections, auxquels s’ajoutent des biographies et travaux sur l’auteur (500 livres environ). Trois lettres autographes envoyées à Jules Siegfried, Anténor Joly et Léon Mulot et quelques pièces de Victor Hugo mises en musique y sont aussi conservées

Pour aller plus loin

Les ouvrages de Gérard Pouchain, chercheur associé à l’université de Rouen, spécialiste du XIXe et plus particulièrement de Victor Hugo : Victor Hugo par la caricature, éditions de l’Amateur, 2013 ; Dans les pas de Victor Hugo en Normandie et aux îles anglo-normandes, éditions OREP, 2010 ; Victor Hugo – Choses nocturnes, éditions Le Vistemboir, 2017.

Maison Vacquerie - Musée Victor Hugo

Attention, le musée a fermé ses portes le 1er décembre, pour quatre mois de travaux. Réouverture le 1er avril 2022.

Ouvert tous les jours, sauf le mardi et le dimanche matin, horaires différents selon la période de l’année.
Quai Victor-Hugo, Rives-en-Seine, 76490 Villequier - 02 35 56 78 31 www.museevictorhugo.fr

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[Patrimoine] Musée Alfred-Canel https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-musee-alfred-canel/ Mon, 04 Oct 2021 14:33:30 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3205 Dans une atmosphère très XIXe siècle, la maison de l’écrivain Alfred Canel, à Pont-Audemer, invite à découvrir un grand intellectuel humaniste de son époque. Au gré de collections variées et très riches, le reflet du parcours d’un homme, cultivé, passionné et collectionneur.

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Voyage dans la maison d’un intellectuel humaniste du XIXe siècle

Dans une atmosphère très XIXe siècle, la maison de l’écrivain Alfred Canel, à Pont-Audemer, invite à découvrir un grand intellectuel humaniste de son époque.

Au gré de collections variées et très riches, le reflet du parcours d’un homme, cultivé, passionné et collectionneur.

Agnès Babois et Cindy Mahout

Alfred Canel est né le 30 novembre 1803. Avocat, rentier, adjoint puis maire de la ville de Pont-Audemer, député à l’Assemblée constituante, acteur de la vie sociale de sa ville, mais aussi membre de sociétés savantes, historien, bibliophile et écrivain, Alfred Canel est à la fois un esprit philanthropique et universel.

Très versé dans la connaissance de l’histoire et des antiquités de la Normandie, il a laissé un nom estimé, comme historien et archéologue. On a de lui un très grand nombre de mémoires et d’études sur les antiquités de la Normandie, et ses talents d’écrivain qui analyse les faits et coutumes de la Normandie nous ont livré plusieurs écrits, dont certains signés sous les pseudonymes de « Jérôme Pointu » et de « Jean Chouart ».

Collectionneur et partageur

De 1835 à 1837, il dirigea la Revue historique des cinq départements de la Normandie et écrivit un grand nombre d’articles dans le Journal de Pont-Audemer, la Revue de Rouen et les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, à laquelle il appartenait.

Il fonde la bibliothèque municipale de Pont-Audemer en 1836, dont il est le bibliothécaire jusqu’en 1852, et commence à constituer, à la fin de sa vie, des collections muséales.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1876.

À sa mort, en 1879, il fait don à la ville de Pont-Audemer de ses collections, de ses livres, de pièces de mobilier, de rentes et de son hôtel particulier, où ont été ainsi installés, en 1884, la nouvelle bibliothèque municipale et le musée, qui s’y trouve encore aujourd’hui.

La grande bibliothèque

La grande bibliothèque, dont le caractère du XIXe siècle a été préservé, est une salle qui captive le visiteur. Elle conserve un fonds généraliste de 9 000 livres, couvrant la période du XVe au XIXe siècle.

Bibliophile averti et bibliothécaire consciencieux, Alfred Canel s’est attaché à réunir des livres de grande valeur éditoriale, littéraire ou documentaire. Parmi ces ouvrages, des manuscrits, des incunables (livres imprimés entre 1455 et 1500) ou encore des livres emblématiques du XIXe siècle.

Sont conservés, entre autres, une édition de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, la Description de l’Égypte commandée par Napoléon Ier, ou encore le manuel d’arithmétique de monseigneur le duc de Berry, petit-fils de Louis XIV.

La bibliothèque normande

La passion de l’histoire et de la littérature a conduit Alfred Canel à collecter un fonds consacré à la Normandie (5 550 livres et 50 cartes et plans), qu’il a légué à la ville de Pont-Audemer. Six mille livres sur l’ancienne province normande provenant du fonds de la bibliothèque municipale ont rejoint ce premier ensemble, pour former au sein du musée Alfred-Canel une bibliothèque de renom.

Le cabinet de travail

Pièce maîtresse de la maison de l’écrivain, le cabinet de travail d’Alfred Canel offre de belles boiseries aux odeurs de cire. Le bureau à gradins laisse entrevoir l’importante correspondance de l’homme politique mais aussi celle de l’homme de lettres, comme en atteste une missive de Gustave Flaubert, ainsi que ses échanges avec des personnalités intellectuelles et politiques régionales.

La galerie des arts et des sciences

Cette galerie aux proportions monumentales a été aménagée au XIXe siècle pour recevoir les collections du musée cantonal. Ces institutions de province avaient pour vocation de « moraliser par l’instruction, charmer par les arts et enrichir par les sciences ». Dans cet esprit, la galerie des arts et des sciences déploie des collections de beaux-arts, d’archéologie locale, de sciences naturelles et d’industrie.

La partie contemporaine

Lors de la rénovation du musée dans les années 2000, un nouvel espace d’exposition a été créé. Cet espace moderne alterne des expositions à caractère patrimonial et la présentation d’œuvres d’artistes contemporains. Cette ouverture du musée vers l’art contemporain prolonge le dialogue entre les arts et les disciplines scientifiques, fidèle à l’esprit de son créateur Alfred Canel.

Un trésor de 20 000 livres

La réunion des fonds généraliste et local de la bibliothèque municipale et de la collection personnelle de livres qu’Alfred Canel a léguée à la ville porte à 20 000 le nombre de livres conservés au musée, dont certains sont particulièrement remarquables.

© C. Mahout
Le fonds ancien de la bibliothèque municipale

Alfred Canel a réuni des livres de grande valeur éditoriale, littéraire ou documentaire. Il constitue le premier fonds consacré aux sciences, aux religions, aux sciences humaines et à la littérature. Ce fonds généraliste contient désormais plus de 9 000 ouvrages, dont des manuscrits et incunables, datant du XVe au XIXe siècle. Six mille livres sur la Normandie forment le fonds local, propre à toute bibliothèque municipale.

Le fonds Canel

Pendant cinquante ans, Alfred Canel s’est constitué une bibliothèque personnelle en s’attachant à rassembler tout document qui lui servirait à écrire l’histoire normande. L’originalité de ce fonds, riche de 6 000 imprimés, est sa formidable collection de documents graphiques : plans, cartes, relevés d’architectes, projets de développement pour les trains, les voies d’eau, les ports concernant l’ensemble de la Normandie depuis le XVIe siècle jusqu’au milieu du XIXe.

Bibliographie (non exhaustive)

  • Lettres sur l’histoire de Normandie pendant la deuxième moitié du XIV e siècle, Pont-Audemer, Impr. Lecomte, 1835 ;
  • Recherches sur les jeux d’esprit, les singularités et les bizarreries littéraires, principalement en France, Évreux, A. Hérissey, 1867 ;
  • Recherches historiques sur les fous des rois de France, Paris, A. Lemerre, 1873 ;
  • Histoire de la ville de Pont-Audemer, 2 vol., Pont-Audemer, Impr. administrative, 1885 ; rééd. Brionne, G. Monfort, 1980.

Musée Alfred-Canel

64, rue de la République – Pont-Audemer
Tél. : 02 32 56 84 81
Ouverture d’octobre à avril (mercredi,
vendredi de 14h à 18h ; samedi, dimanche
de 10h à 12h30 et de 14h à 18h)
www.ville-pont-audemer.fr/culture/musee-alfred-canel/

Enquête sur les fous des rois

© Gallica.bnf.fr / BnF
Curieux et passionné par l’imagerie du Moyen Âge, Alfred Canel s’est livré à une exploration ambitieuse des fous des rois de France.

Canel écrit essentiellement sur la Normandie. Entre sciences, histoire et archéologie, son intérêt se porte sur les coutumes et l’analyse des pratiques normandes. C’est sans doute pour cette raison qu’il aborde avec perspicacité un sujet plus royal lorsqu’en 1873 il tente de percer les mystères du personnage du fou des cours de France. Il commence par les origines antiques connues de la figure, en retraçant les premières études. Il va cependant au-delà, cherchant à découvrir quand et pourquoi le rire est si présent en France, dès l’apparition du christianisme.

Son analyse légitime le rire en contrepoids à la noirceur du Moyen Âge. L’homme vit au présent sans regarder le lendemain, c’est pourquoi, spontanément, il rit ! Canel définit aussi le fou comme amuseur, au même titre que le jongleur. Il le replace dans le contexte plus large de l’entourage des rois en recherche d’extraordinaire, d’exotisme, voire de monstruosité.

Canel repère les fous dans l’histoire de la royauté lors du récit d’une farce, d’un paiement ou de la confection d’un habit. Au fil du temps, il extrait les noms de Seigni Johan le fol, probablement de l’entourage de Philippe de Valois et mis en scène par Rabelais dans Pantagruel, ou de Micton, fou de Charles le Sage. Il dresse la liste de tous leurs noms, jusqu’à leur disparition au profit des bouffons, à partir des XVIIe et XVIIIe siècles. La moquerie devient alors un art et l’esprit éclipse la facétie.

Puis, Canel aborde les conditions, attributs et costumes des fous. À la fois moqué et admiré, le fou jouit d’une grande liberté, de tout dire et de tout faire, entre sagesse et irrévérence. Il est décrit avec un chaperon pointu garni de grandes oreilles, une jaquette, affublé d’une série d’attributs dont nous avons en mémoire les sonnettes bruyantes et les maracas. Cependant, Canel ne dispose d’aucune reproduction et termine son exercice par des extraits de textes et d’actes attribués aux fous.

 

Agnès Babois

 

>> Pour en savoir plus sur le site de la Bnf

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[Patrimoine] Flaubert, classique du XXIe siècle https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-flaubert-classique-du-xxie-siecle/ Fri, 30 Apr 2021 09:10:58 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2869 La Normandie célèbre en 2021 le bicentenaire de la naissance d’un de ses plus célèbres écrivains, Gustave Flaubert. Une année faste, avec plus de 150 projets et manifestations partout dans la région d’avril 2021 à juin 2022, labellisés par le collectif Flaubert 21, à l’initiative de collectivités territoriales.

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© Christian Clères d'après l'oeuvre de Jean-Marie Chatelier

Flaubert, classique du XXIe siècle

La Normandie célèbre en 2021 le bicentenaire de la naissance d’un de ses plus célèbres écrivains, Gustave Flaubert. Une année faste, avec plus de 150 projets et manifestations partout dans la région d’avril 2021 à juin 2022, labellisés par le collectif Flaubert 21, à l’initiative de collectivités territoriales.
Une programmation tous azimuts, pour découvrir ou redécouvrir une icône de la littérature, auteur dit « classique » mais dont l’œuvre nous parle d’enjeux contemporains.

Par Valérie Schmitt et Claire Audoucet

Les manifestations labellisées pour ce bicentenaire ont été pensées pour satisfaire tous les publics « et multiplier les voies d’accès à Flaubert, par des voies innovantes numériques en particulier », souligne le spécialiste de l’auteur Yvan Leclerc, président du comité scientifique et culturel Flaubert 21 (1).

Car lire Gustave Flaubert en 2021 est toujours d’actualité. Son œuvre parle de notre présent. Elle interroge la place des femmes dans la société, avec son personnage emblématique de Madame Bovary, « qui a fait exploser l’image de la femme ! » rappelle l’auteur et réalisateur Christian Clères. Elle s’élève aussi contre l’arrogance et la bêtise de ses contemporains, dans le roman inachevé Bouvard et Pécuchet.

Flaubert est également fasciné par la science (son père était un chirurgien de renom) et, comme le rappelle Yvan Leclerc dans un podcast (lien en fin d’article), « il a vécu la grande épidémie de choléra en 1832 et connu la quarantaine à Beyrouth ».

Extrait d'une lettre de Flaubert à George Sand (1872)

"J’écris non pour le lecteur d’aujourd’hui, mais pour tous les lecteurs qui pourront se présenter tant que la langue vivra."

Dix écrivains tweetent Flaubert

Pourquoi ne pas relire Flaubert... en tweets ? C’est l’idée du Projet Bowary du collectif d’auteurs Baraques Walden : 280 tweets en 280 jours, ou la réduction de Madame Bovary en tweets. Stéphane Nappez, à l’initiative du projet, a passé quelques coups de fil à des amis écrivains (Julia Kerninon, Arno Bertina, Emmanuel Renart, Laure Limongi, Fabrice Chillet, Agnès Maupré, Frédéric Ciriez, Fred Duval, Maylis de Kerangal, Vincent Message). Dix d’entre eux se sont pris au jeu, et ce qui avait commencé comme une boutade se révèle un formidable exercice de lecture approfondie. « C’est drôle et c’est une manière intime de lire une œuvre, dit Stéphane Nappez. On donne aussi la possibilité à des auteurs de faire un travail collectif, de s’amuser, de se frotter à un réseau social qui peut être dur. »

Diffusés de janvier 2021 jusqu’en novembre, ces messages suscitent des retours de lecteurs enthousiastes. « Ils relisent Madame Bovary et dépassent le souvenir scolaire qu’ils pouvaient en avoir, ils perçoivent de nouvelles choses. » Quant à savoir si Flaubert aurait écrit sur le réseau social, Stéphane Nappez estime, enthousiaste, que « Flaubert aurait adoré déglinguer du bourgeois sur Twitter ! »

Le climax de ce projet aura lieu en octobre 2021 pendant le festival Terres de Paroles (sous réserve des conditions sanitaires), avec la complicité du groupe Chiendent, qui travaille à une projection des tweets avec un groupe de jeunes du collège Maximilien-de-Robespierre de Saint-Étienne-du-Rouvray.

Et si la redécouverte de l’œuvre de Flaubert se faisait via le grand écran ? « Comment adapter Flaubert au cinéma ? » C’est l’une des questions qui se posera lors du colloque de l’Association culturelle du Moulin d’Andé. Les participants, particuliers et professionnels, réfléchiront aux choix à faire lors d’une adaptation et se questionneront sur la nécessité (ou pas) d’ancrer le travail plus fortement dans notre temps. Et si oui, comment ?

(1) Yvan Leclerc est professeur émérite à l’université de Rouen Normandie, membre associé du laboratoire Cérédi, spécialiste de Flaubert.
>>> Tous les projets labellisés Flaubert 21 sur : flaubert21.fr

Association culturelle du Moulin d’Andé - Contact : Adèle Lapôtre – 02 32 59 70 02 - a.lapotre@moulinande.asso.fr

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[Patrimoine] La maison Jacques Prévert, le dernier refuge du poète https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-la-maison-jacques-prevert-le-dernier-refuge-du-poete/ Fri, 30 Apr 2021 08:45:02 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2857 Ici, les champs et la mer s’étalent à perte de vue. Nichée dans ce paysage, la maison de Jacques Prévertse dévoile, telle que le poète la contemplait. Une fois passé le portillon de bois blanc, le voyage en poésie commence…

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Ici, les champs et la mer s’étalent à perte de vue. Nichée dans ce paysage, la maison de Jacques Prévert
se dévoile, telle que le poète la contemplait. Une fois passé le portillon de bois blanc,
le voyage en poésie commence…

Dossier rédigé par Cindy Mahout et Agnès Babois

Né en 1900, à Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert se lance dans l’écriture de textes pour le théâtre avec le groupe Octobre dans les années 1930, puis pour le cinéma. Il devient scénariste et dialoguiste (Le Quai des Brumes, Les Enfants du paradis...). Ses premières œuvres, sans oublier les textes de chansons, le conduisent naturellement à la poésie. Il publie son premier recueil Paroles en 1945. Amoureux des images, il se passionne pour l’art du collage à partir de 1948.

Il a 70 ans lorsqu’il achète sa maison d’Omonville-la-Petite, où il continuera à travailler. C’est son ami Alexandre Trauner, décorateur de cinéma et propriétaire d’une maison dans le village, qui supervise les travaux de rénovation. Réfugié dans ce charmant coin de
campagne, Prévert apprécie avec son épouse, Janine, le calme et la proximité de la mer. Il disparaît le 11 avril 1977 et sera enterré dans le cimetière voisin.

Une maison d’artiste et un lieu de mémoire

Après 1977, Janine Prévert continue à vivre à Omonville-la-Petite jusqu’à son décès en 1993. Elle fait le vœu que la maison devienne un lieu de visite et de mémoire consacré à la vie et l’œuvre de son époux. En 1994, le Département de la Manche achète la maison et l’ouvre au public en 1995. Le site est à la fois une maison d’artiste et un musée. Le visiteur plonge dans l’intimité, devine le quotidien, marche dans les pas du poète au gré des pièces de la maison dont l’architecture et la disposition ont été conservées. Le jardin participe de l’ambiance des lieux, car il est entretenu tel que Prévert l’a connu. Attiré par les plantes démesurées, il s’extasiait devant leurs formes naturelles, touffues et désordonnées. La Maison Jacques Prévert propose habituellement un programme culturel riche en événements et animations : expositions temporaires, visites-ateliers pour les enfants et les adultes. Le public peut déambuler et prendre une pause dans le très bel atelier de Prévert, à l’étage de la maison. C’est dans cette pièce lumineuse, sa préférée, que le poète travaillait à ses poèmes et ses collages.

La collection permanente est présentée dans deux anciennes chambres. Éditions originales, dédicaces, livres d’artistes illustrent le parcours pluridisciplinaire de Prévert. La présentation de collages originaux révèle aux visiteurs une pratique de l’artiste moins connue et pourtant prolifique. C’est sur ces poèmes visuels, expression artistique à part entière, que s’achève la visite.

>> Maison Jacques Prévert
3, hameau du Val - Omonville-la-Petite - 50440 La Hague - Tél. : 02 33 52 72 38 musee.omonville@manche.fr
Ouvert : avril, mai et vacances d’automne : de 14h à 18h, tous les jours (fermeture
le 1er mai) / de juillet à septembre : de 11h à 18h, du mardi au dimanche (fermeture
le lundi). Renseignements sur le site : patrimoine.manche.fr

Les éphémérides de Prévert

© Bibliothèque de Cherbourg-en-Cotentin

Prévert s’invente chaque jour un quotidien poétique imagé. En guise d’agenda, il dessine pour chaque jour de la semaine une immense fleur multicolore, dont la forme et la couleur ne sont jamais identiques. Il inscrit en haut le jour de la semaine, précise son chiffre mais très rarement le mois et l’année. Prévert ajoute ses rendez-vous, ses rencontres. Il utilise parfois le dessin pour signifier leur nature : une assiette ou une bouteille pour un déjeuner, une tasse pour un café. Il désigne aussi la personne qu’il va rencontrer par un symbole. Le chat jaune désigne ainsi Paul Grimault, son ami et réalisateur de films d’animation. Le soleil, c’est Henri Crolla, le célèbre guitariste… Les noms, les mots sont notés de manière phonétique. Il y ajoute parfois avec humour ses pensées du moment. La majorité des éphémérides qui nous sont parvenues ont été réalisées entre les années 1950 et 1960. Les vernissages sont fréquents et les noms des peintres et galeristes récurrents : Giacometti, Miró, Picasso… Les dessins comme les poèmes dévoilent un artiste aux multiples facettes, jouant aussi bien avec les mots que les couleurs et les formes.

À NE PAS MANQUER

Deux expositions…

L’exposition Les frères Prévert font leur cinéma présente les œuvres cinématographiques de Pierre et Jacques Prévert (jusqu’en mars 2022). On y (re)découvre Paris la belle, Adieu Léonard ou encore L’affaire est dans le sac.

L’exposition Jacques Prévert au féminin, dans le cadre du festival Résonances, sera ouverte jusqu’au 30 juin 2021. Elle présente la place majeure occupée par les personnages féminins dans son œuvre et les collaborations de travail de Prévert avec des femmes artistes, dans le domaine du cinéma, de la chanson et de la poésie.

… et un festival

Le réseau normand des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires lance, cet été, le festival Résonances*. Ce festival, présent dans différents lieux, sera placé sous le thème « Femmes et écrivains ». Le lancement est prévu le samedi 19 juin au musée Alain à Mortagne-au-Perche et se clôturera le samedi 3 juillet au manoir d’André Gide (Seine-Maritime). L’écrivaine et traductrice Agnès Desarthe est marraine de la manifestation.

*Sous réserve de modifications. Les conditions d’accueil dépendent des mesures sanitaires prises dans le cadre de la crise sanitaire Covid-19. Se renseigner avant toute visite.

Le guide de la Normandie littéraire

 

 

Il paraîtra en juin prochain et permettra au public de découvrir
la richesse des maisons et musées d’écrivains en Normandie.

À retrouver sur l’ensemble des lieux adhérents.

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[Patrimoine] Dans le repaire d’Arsène Lupin https://perluete.normandielivre.fr/patrimoine-dans-le-repaire-darsene-lupin/ Mon, 11 Jan 2021 13:37:08 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=2477 Le Clos Lupin. Si ces deux syllabes suffisent à évoquer le célèbre Arsène, il s’agit d’abord du nom de la maison de son créateur, Maurice Leblanc. Mais sommes-nous réellement chez lui ? Car son personnage fétiche lui vole très vite la vedette…

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Le Clos Lupin. Si ces deux syllabes suffisent à évoquer le célèbre Arsène, il s’agit d’abord du nom de la maison de son créateur, Maurice Leblanc. Mais sommes-nous réellement chez lui ? Car son personnage fétiche lui vole très vite la vedette…

Dossier rédigé par Cindy Mahout et Agnès Babois

La petite-fille de Maurice Leblanc est à l’origine de la nouvelle vie du Clos Lupin.

Maurice Leblanc a rebaptisé la demeure « Le Clos Lupin », en hommage à son héros.

Né à Rouen en 1864, Maurice Leblanc est élevé dans une famille bourgeoise. Épris de littérature, il part à Paris, où il fréquente les artistes de son temps : Zola, Goncourt, Debussy, Satie… Il veut devenir écrivain, « Maupassant ou rien ». Mais le succès tarde. En 1905, Pierre Lafitte, son éditeur et ami, le convainc d’écrire une nouvelle policière pour son mensuel Je sais tout. L’Arrestation d’Arsène Lupin est publiée en juillet. Lupin devient un héros et Leblanc un écrivain populaire à succès.

Le Clos Lupin a occupé une place essentielle dans l’œuvre de Maurice Leblanc comme dans sa vie. C’est une belle demeure à pans de bois, typique des stations balnéaires normandes. L’écrivain l’a loué en 1905 avant de l’acquérir en 1918. Il y a séjourné plus de vingt ans, chaque été, avec sa femme et son fils. Il y a imaginé la plupart des aventures d’Arsène Lupin. La guerre l’obligera à quitter la maison et à partir dans le Midi. Il décède en 1941 à Perpignan, sans revoir le Clos Lupin ni sa chère Normandie.

Un voyage en sept étapes

Après avoir traversé le jardin, le visiteur découvre le cabinet de travail de l’écrivain. Maurice Leblanc livre quelques confidences, avant que résonne une voix inoubliable, celle de Georges Descrières, l’Arsène Lupin du petit écran. Le visiteur est convié à un voyage en sept étapes dans le repaire de Lupin, pour résoudre avec lui l’énigme de l’Aiguille creuse... Pénombre, mise en scène, objets lui appartenant – cape et chapeau haut de forme –, nous le suivons, au son de sa voix : « Allons-y, ne vous égarez pas, et puis gardez vos mains près de vos poches et de vos sacs, mesdames, on ne sait jamais… »

Arsène Lupin est un dandy, un gentleman-cambrioleur, son créateur le décrit comme « une âme intrépide dans un corps inattaquable ». Lupin est un magicien aux 47 identités, une énigme à part entière, un malfaiteur, un bienfaiteur, un esthète. Maurice Leblanc s’habituera à sa fantasque création bien qu’ayant pensé le faire disparaître en 1910, dans 813. Mais le duo vivra jusqu’en 1939, date du dernier roman, Les Milliards d’Arsène Lupin. « Ce brigand a pris possession de ma vie, et parfois, je le regrette », confia l’écrivain. La publication, à titre posthume, en 2012, de l’œuvre Le Dernier Amour d’Arsène Lupin clôturera définitivement leur vie commune.

La visite touche à sa fin. Lupin est pressé de partir, d’échapper, une fois de plus à l’inspecteur Ganimard. À quelques pas du Clos se trouve la célèbre Aiguille creuse... l’ombre de Lupin rôde non loin.

© A. Babois

À lire

Maurice Leblanc tenant une marionnette d’Arsène Lupin. Caricature d’Henri-Edmond Rudaux publiée dans l’album de la Revue des opinions, 1914. © arsenelupinetlesautres.wordpress.com
Illustration de Mélong pour L’Aiguille creuse. Couverture de Je sais tout, no 47, 15 décembre 1908. © Collection MRP Amavada

Pour prolonger la visite…

Plongez-vous dans la lecture de L’Aiguille creuse, roman des aventures du célèbre gentleman-cambrioleur, dont l’énigme nous emmène à quelques pas…

Publié pour la première fois en feuilleton dans le journal Je sais tout à partir du 15 novembre 1908, le roman sera réédité dans son intégralité avec quelques modifications en 1909. Il connaît toujours un succès incontestable, celui des romans policiers à suspense aux ingrédients subtils : le vol d’Arsène chez le comte de Gesvres, l’énigme codée sur parchemin, la trilogie des détectives et la chute au bord des falaises. Seulement, dans ses romans, Maurice Leblanc détourne la figure du héros. Le cambrioleur devient gentleman et met en difficulté l’inspecteur Herlock Sholmès, anagramme, vous l’aurez compris, du non moins célèbre détective d’Arthur Conan Doyle. Il nous y révèle tout son art, s’appuie sur l’histoire, des faits, des lieux et des situations réelles. Il crée l’illusion du vraisemblable, mais ne vous y trompez pas, il nous guide dans une quête au trésor épique et nous mène à l’aventure.

Agnès Babois

Le roman en bonne compagnie

Fondée en 1995, la compagnie caennaise Amavada propose aussi de la lecture à ses adhérents. En 2018, elle reçoit en don les 13 000 livres de l’ancienne Maison du roman populaire de L’Haÿ-les-Roses. La collection trouve naturellement sa place lors de l’installation d’Amavada dans l’ancienne bibliothèque de Caen. Elle a aujourd’hui vocation à témoigner de l’histoire du roman populaire et à rendre ses livres accessibles via la consultation, le prêt, ainsi que des expositions et des spectacles. Elle s’enrichit de dons et de legs. Une équipe de bénévoles range et inventorie les ouvrages, et met en place des manifestations de valorisation. Par ailleurs, un comité de lecture a la lourde et géniale charge de lire les livres, et d’en rendre accessible le contenu sous forme de résumés, afin que la collection trouve une résonance dans les multiples activités de la compagnie. À partir de 2021, ce comité choisira tous les ans un livre et lui décernera le Prix poussière, premier prix littéraire pour livres d’occasion ! Forte de ses collections et de son expérience, Amavada a créé, en collaboration avec la bibliothèque de Caen et en partenariat avec l’IMEC, le projet Belle Époque, autour de l’œuvre des trois auteurs normands Gaston Leroux, Maurice Leblanc et Gustave Le Rouge.

A.B.

Plus d’information sur les sites d’Amavada, des bibliothèques de Caen la mer et de l’IMEC.

 

Remerciement à Nicolas Sorel, auteur de romans, théâtre, référent de l’équipe de bénévoles de la Maison du roman populaire.

>>> Clos Lupin : 15, rue Guy-de-Maupassant - 76790 Étretat – Tél. 02 35 10 59 53
Ouvert tous les jours, sauf les lundis, en haute saison (1er avril-30 septembre).
Ouvert les week-ends et vacances scolaires, sauf les lundis, en basse saison (du 1er octobre au 31 mars)

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