Archives des Librairie - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/lieux-du-livre/librairie/ La revue littéraire de Normandie livre & lecture Fri, 13 Oct 2023 08:38:29 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.2.4 https://perluete.fr/archives_00-14/wp-content/uploads/2020/08/cropped-200_2006-1-32x32.png Archives des Librairie - Perluète https://perluete.normandielivre.fr/category/lieux-du-livre/librairie/ 32 32 153862814 [Lieux] Normandie – Une moisson de librairies en 2023 https://perluete.normandielivre.fr/lieux-normandie-une-moisson-de-librairies-en-2023/ Fri, 13 Oct 2023 08:38:29 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=5532 Si 2022 fut une année record, avec huit ouvertures et trois reprises de librairies en Normandie, 2023 est aussi un bon cru, avec sept créations et trois reprises.

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Si 2022 fut une année record, avec huit ouvertures et trois reprises de librairies en Normandie, 2023 est aussi un bon cru, avec sept créations et trois reprises.
Les Bonnes Feuilles à Thury-Harcourt.

En février ouvrait Un autre pays (du titre du roman de James Baldwin), librairie généraliste à Rémalard-en-Perche (Orne).

En mars, Fun-en-Bulles à Montivilliers (Seine-Maritime) et La sourdine bouquine à Villedieu-les-Poêles (Manche) ont vu le jour.

En juin, Le Havre (La Petite Librairie) et Bayeux (librairie-café Carpe Diem) s’enrichissaient d’une nouvelle librairie généraliste.

Une autre généraliste, Les Bonnes Feuilles, a ouvert le 17 août à Thury-Harcourt (Calvados). Juliette, sa gérante, a participé au parcours d’incubation de Normandie Livre & Lecture.

Enfin la librairie Des mots éphémères devrait ouvrir ses portes, cet automne, sur les quais de Rouen.

Sophie Fauché

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[Lieux] Librairies – Développer un rayon de livres d’occasion https://perluete.normandielivre.fr/lieux-librairies-developper-un-rayon-de-livres-doccasion/ Sun, 04 Jun 2023 13:48:41 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=5231 Développer un rayon de livres d’occasion, est-ce une bonne idée ? Comment faire ? De nombreux libraires se sont déjà lancés, devançant les résultats du baromètre Ipsos/CNL publié le 12 avril, indiquant que 40 % des Français ont acheté un livre d’occasion dans les douze derniers mois.

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Est-ce une bonne idée ? Comment faire ?

De nombreux libraires se sont déjà lancés, devançant les résultats du baromètre Ipsos/CNL publié le 12 avril, indiquant que 40 % des Français ont acheté un livre d’occasion dans les douze derniers mois.

Les ventes de livres d’occasion en France ont progressé de 6 % en 2022. © Adobe Stock – Drobot Dean

Liée à la fermeture des librairies pendant le Covid, à l’inflation et à des pratiques écoresponsables, la hausse des ventes de livres d’occasion se ressent dans les habitudes des Français, avec une croissance de 6 % par rapport à 2021 et de 14 % par rapport à 2015.

La Grande Ourse, par exemple, librairie généraliste à Dieppe, a ouvert en mai 2016 avec un rayon occasion à l’étage, à côté de l’espace café. Faute de place, le rayon a été abandonné peu à peu.

Les Rencontres nationales du livre, organisées par le Syndicat de la librairie française (SLF) en juillet 2022, ont remis cette idée au goût du jour. Motivée par l’envie de rendre le livre accessible pour tous et dans un souci écologique, la librairie a été réaménagée et des étagères ont été construites. Mais ici, pas d’achat de livres qui entraînerait trop de manutention. La librairie a bénéficié de dons de ses coopérateurs, les 20 plus « gros » lecteurs.

« Une vraie demande »

La librairie a communiqué en mai sur cette nouvelle offre et proposera 500 références à l’été. « Il y a une vraie demande, déclare Vanessa Audéon, notamment de gens qui n’auraient pas acheté de neuf ou qui achètent des deux ». À la librairie Place 26 à Douvres-la-Délivrande, l’idée est née il y a un an et se concrétise depuis six mois, « pour favoriser le circuit court et le développement durable », expliquent Véronique et Christophe. Ils proposent, au fond du magasin, une bibliothèque de livres leur appartenant ou donnés par les membres de leur club de lecture. On y trouve de la littérature adulte, de la BD enfants, quelques beaux livres, environ 70 références en un seul exemplaire. Il s’agit d’une phase test mais depuis la publication d’une story montrant ce rayon, il tourne et des aménagements sont prévus pour le développer.

L’Armitière et Colbert sont des habituées de l’occasion, le proposant depuis longtemps pour le livre scolaire. La librairie de Mont-Saint-Aignan a développé un outil permettant d’étendre cette offre aux livres universitaires, de poche, jeunesse et à la BD. Les clients déposent les livres qui sont étiquetés et interclassés avec les neufs. Une fois le livre vendu, le client est remboursé. Pour Cédric Thirel, directeur de la librairie Colbert, il s’agit « de fidéliser des clients, de proposer une offre moins chère et de contrer Amazon, qui vend de l’occasion ». Mise en place à l’automne, la librairie a peu communiqué mais, en deux mois, plus de 800 livres ont été vendus (hors scolaire).

Le dirigeant de L’Armitière, Matthieu de Montchalin, s’est assuré de l’adhésion de ses libraires avant de mettre en place un service original. Depuis la suppression de la remise de 5 % en 2021, il cherchait comment « faire plaisir à ses bons clients ». Depuis septembre, il propose aux détenteurs de cartes de fidélité (un grand nombre a été ouvert depuis), au passage en caisse, de racheter leur fiction grand format à 35 % du prix du neuf (sous la forme d’un avoir). Le livre, alors tamponné, doit être rapporté dans les deux mois. Il est revendu à 80 % du prix du neuf. Et ce service est maintenant une marque déposée sous le nom de « Deuxième lecture ». Autre enjeu, celui de l’écologie. L’action de la librairie est minime, dépendante des autres maillons de la chaîne du livre, mais proposer de l’occasion, c’est offrir au livre une seconde vie. « Neuf mois plus tard, les clients apprécient. Ils font tamponner leur livre mais très peu le rapportent, seule une centaine de livres a été retournée ». Néanmoins, chaque mois, le nombre de rachats et de ventes double, les exemplaires d’occasion ne restant pas plus de trois mois dans les rayons. Convaincu, le libraire va étendre l’offre à la jeunesse, BD, manga et aux ouvrages de vie pratique. Il espère que l’occasion atteindra 2 à 3 % du chiffre d’affaires de la librairie d’ici trois ans, ce qui représenterait 20 000 livres.

Sophie Fauché

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[Lieux] Bourses Lagardère – Coup de pouce pour La Compagnie des livres à Vernon https://perluete.normandielivre.fr/lieux-bourses-lagardere-coup-de-pouce-pour-la-compagnie-des-livres-a-vernon/ Fri, 03 Mar 2023 10:56:49 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4912 Chaque année, la Fondation Lagardère attribue l’une de ses bourses à un•e jeune libraire en phase de création ou de développement. Elle récompense cette année La Compagnie des Livres, à Vernon, reprise en mars dernier par Aude Lemullier.

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Chaque année, la Fondation Lagardère attribue l’une de ses bourses à un•e jeune libraire en phase de création ou de développement. Elle récompense cette année La Compagnie des Livres, à Vernon, reprise en mars dernier par Aude Lemullier. Un choix effectué par un jury composé de libraires, d’éditeurs, de la lauréate 2021 et de personnalités qualifiées. Aude Lemullier apprécie à sa juste valeur cette aide prestigieuse (1). Interview.

Aude Lemullier, lauréate de la bourse du jeune libraire de la Fondation Lagardère.

Aude, quel métier exerciez-vous avant de racheter la librairie ?

J’étais ingénieure en agriculture, titulaire d’un master en management des entreprises agroalimentaires. J’ai travaillé près de dix ans dans le commerce international, particulièrement dans l’industrialisation et la commercialisation de produits agroalimentaires en Afrique.

Pourquoi ce choix de racheter une librairie ?

En 2020, après une longue réflexion, j’ai décidé de bousculer mes ambitions. Mon envie d’entreprendre, mon besoin de donner plus de sens à mon activité professionnelle et mon attirance pour le monde du livre ont croisé le chemin de La Compagnie des Livres qui, au même moment, cherchait à passer le flambeau. Après une formation, des stages et des échanges avec des professionnels, j’ai pris la tête de la librairie en mars 2022. Un beau projet soutenu par l’ADELC (Association pour le développement de la librairie de création) et le CNL (Centre national du livre).

 

Un an plus tard, que dire de ce métier qui vous faisait tant rêver ?

Ce métier aux missions très éclectiques nécessite une flexibilité constante, une grande disponibilité, une certaine fantaisie tout en restant très cartésien. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, et c’est ce que j’aime.

 

Avez-vous été surprise d’obtenir cette bourse ?

Oui et surtout très honorée. La bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère est prestigieuse, c’est une distinction reconnue dans le monde de la culture. Je suis fière et reconnaissante.

 

Que va vous permettre cette aide de la Fondation Lagardère ?

Je vais pouvoir mener à bien des projets de développement et de modernisation de La Compagnie des Livres : refonte de son identité graphique, réaménagement et rénovation de l’espace de vente. Je souhaite, en 2023, donner à la librairie l’image moderne et chaleureuse qu’elle mérite. Sophie Fauché

 

(1) Depuis 1990, 342 bourses ont été attribuées au total par la Fondation,  pour soutenir des jeunes professionnels de la culture et des médias.

 

La Compagnie des Livres, 76, rue d’Albufera – 27200 Vernon

Bourses de la Fondation Lagardère : www.lagardere.com/fondation

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[Lieux] Du neuf, rien que du neuf dans les librairies de Normandie https://perluete.normandielivre.fr/lieux-du-neuf-rien-que-du-neuf-dans-les-librairies-de-normandie/ Mon, 03 Oct 2022 13:26:03 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=4463 Au programme : des nouvelles librairies, des métamorphoses et une refonte de librairie en Normandie.

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Le printemps a vu fleurir deux nouvelles librairies. À Rouen, dans le quartier de la Croix-de-Pierre, Florence de Meulenaere, 51 ans, fonctionnaire depuis treize ans, a acheté l’ancien café La Tonne pour en faire une librairie-café du même nom, lieu chaleureux, accueillant, ouvert à la découverte, à l’échange et à la réflexion.

Veules-les-Roses, village de charme de Seine-Maritime, accueille depuis juin Les Mondes de Zulma. Cette librairie concept-store fait la part belle aux livres des éditions Zulma, car Laure Leroy, sa créatrice, est à l’origine du projet avec Laure Schaufelberger. Cette dernière, graphiste indépendante pour Gallimard et Zulma, entre autres, est également typographe et fait la mise en pages de la revue Apulée. Marie-Anne Ledun, libraire, a rejoint l’équipe qui a également un renfort ponctuel en la personne de la Veulaise Gaëlle Noël. La très jolie librairie est abritée dans un charmant jardin qui invite à la lecture.

Métamorphoses

On change de département pour rejoindre la Manche et Cherbourg. La librairie Les Schistes bleus, auparavant installée rue François-La-Vieille, a emménagé place Henry-Gréville, à l’ombre d’un palmier. Elle est désormais agrémentée d’un café. Les deux lieux communiquent, liant ainsi le plaisir de lire et de se restaurer. La librairie Ryst, fermée quelques semaines en février, a littéralement fait peau neuve. Les meubles ont été décapés, de nouvelles bornes d’accueil et de caisse, rappelant les galets de la plage, ont été réalisées par un artisan local. Le changement le plus spectaculaire est la nouvelle vitrine qui court sur tout le magasin, offrant une perspective sur la librairie et les tables de livres. L’équipe a également planché sur une nouvelle organisation et implantation des rayons pour une plus grande lisibilité. Le tout est très réussi, bravo à toutes et tous !

 

Refonte

Librairie Quartier Libre à Flers. © Librairie Quartier Libre

Nouvel arrêt à Flers dans l’Orne. Après dix ans d’existence et déjà un agrandissement, la librairie Quartier Libre a souhaité s’inscrire dans le plan de rénovation de la ville. Le projet de modernisation de la librairie a mûri lentement dans la tête de Vincent Paitry, qui avait le souci de consolider l’activité et de la pérenniser. Depuis 2019, Amanda Bonnin, maître d’œuvre, a planché sur le local et les travaux à réaliser. Michel Ollendorff, consultant, a analysé la situation financière de l’entreprise et a accompagné son changement de statut juridique, le renouvellement du matériel informatique, le changement du logiciel de gestion de stock. Tout ceci n’étant pas une mince affaire. Un site Internet a été créé et enfin la librairie a déménagé dans un local éphémère le temps des travaux. En juillet, les clients ont pu découvrir une toute nouvelle librairie. Ils sont ravis et leurs retours sont excellents.

 

Sophie Fauché

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[Lieux] Coup de jeunes en librairie en Normandie https://perluete.normandielivre.fr/lieux-coup-de-jeunes-en-librairie-en-normandie/ Mon, 13 Jun 2022 12:32:03 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3922 Coup de jeunes en librairie, a connu un grand succès. Pour cette première édition, 42 établissements (35 collèges et 7 lycées) ont participé en partenariat avec 22 librairies de la région.

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Jeunes en librairie est un programme d’éducation artistique et culturelle destiné principalement aux élèves du secondaire pour leur faire découvrir l’univers du livre et de la librairie. Des financements sont apportés aux parcours conçus par des professeurs et des libraires en réponse à des appels à projets régionaux.
Interview d'Anne-Sophie à la librairie Les Grands Chemins à Lisieux, par les élèves du Collège Gambier © Collège Gambier

Après des expérimentations réussies dans les Hauts-de-France et en Nouvelle-Aquitaine, et face aux effets de la crise sanitaire en 2020, Jeunes en librairie a été généralisé dans le cadre du plan France Relance. Les ministères chargés de la Culture et de l’Éducation nationale en assurent le pilotage au niveau national. Les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) et rectorats le déploient dans les régions avec de nombreux acteurs publics et privés (collectivités territo

riales, établissements scolaires, librairies, etc.) et le concours d’opérateurs de gestion. 

Un bilan d’étape est en cours de rédaction, mais il met d’ores et déjà en évidence la montée en puissance de Jeunes en librairie en France et présente les perspectives pour l’année prochaine.

En synthèse, on peut retenir qu’en 2021-2022, près de 45 000 élèves issus de près de 1 300 établissements scolaires auront bénéficié de Jeunes en librairie, représentant environ 1,4 M€ d’achats de livres auprès de presque 700 librairies, y compris en zone rurale. 

Aux achats de livres s’ajoutent d’autres dépenses liées à la mise en œuvre des projets, ainsi que l’ingénierie et les dépenses nécessaires au fonctionnement de Jeunes en librairie, portant le budget annuel à près de 3 M€.

Focus sur les métiers du livre

Piloté par l’Association des libraires de Normandie, en partenariat avec la DRAC Normandie et la délégation académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle (DAAC) Normandie, Jeunes en librairie, devenu en Normandie Coup de jeunes en librairie, a connu un grand succès. Pour cette première édition, 42 établissements (35 collèges et 7 lycées) ont participé en partenariat avec 22 librairies de la région.

Deux parcours s’offraient à eux : « Coups de cœur » et « Métiers du livre ».

Pour le premier, accessible dès la 6e, le libraire partenaire a sélectionné des ouvrages à lire. Les élèves ont élu leur « coup de cœur » et réalisé une vidéo créative pour partager cette expérience.

Pour le second, accessible à partir de la 4e, l’enseignant et le libraire partenaire, avec le soutien de l’Association des librairies en Normandie et de Normandie Livre & Lecture, ont conçu un projet culturel de découverte des métiers du livre qui a pris une multitude de formes.

Dans les deux cas, les libraires ont présenté leur métier aux élèves. Et ceux-ci sont allés en librairie afin d’acheter un ou plusieurs livres avec les crédits qui leur étaient alloués (30 € par élève).

Sophie Fauché

Découvrez le magazine numérique présentant toutes les librairies et les travaux des classes participantes.

Magazine créé avec Madmagz.

 

Découvrez de nombreux extraits des films envoyés par les classes

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[Soutenu par le FADEL] Trois nouvelles librairies soutenues en 2021 https://perluete.normandielivre.fr/soutenu-par-le-fadel-trois-nouvelles-librairies-soutenues-en-2021/ Tue, 07 Jun 2022 12:39:00 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3837 Le FADEL (fonds d'aide au développement de l'économie du livre en Normandie) vient en aide aux acteurs du livre en région.
Deux libraires ayant bénéficié de ce dispositif en 2021 pour la création d'une librairie et un pour une reprise racontent leur expérience.

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Le FADEL (Fonds d'aides au développement de l'économie du livre en Normandie) vient en aide aux acteurs du livre en région.
Deux libraires ayant bénéficié de ce dispositif en 2021 pour la création d'une librairie et un pour une reprise racontent leur expérience.

Librairie jeunesse Pomme Mouette & Colibri à Cabourg

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Pouvez-vous brièvement nous présenter votre librairie ?

Pomme Mouette & Colibri est une librairie indépendante spécialisée jeunesse. La librairie a ouvert ses portes le 28 septembre 2021. Les spécificités de la librairie s'orientent en trois axes : une librairie indépendante où l'offre jeunesse domine l'offre généraliste ; une offre littéraire dédiée à l'environnement ; et un lieu de création artistique valorisant les livres d'art et les pop-up.

L'aide du FADEL a-t-elle été déterminante pour votre projet ?

Oui absolument, cette aide m'a permis de consolider mon projet financier, a valorisé mon projet de création auprès des banques et des autres partenaires ; cette aide m'a rassuré également sur les premiers mois d'ouverture. Enfin, je suis ravi de pouvoir afficher sur ma vitrine le soutien du FADEL et de ses acteurs.

Wilfried Loriot, libraire de Pomme Mouette & Colibri à Cabourg

 

Librairie jeunesse Les 400 coups au Havre

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Pouvez-vous brièvement nous présenter votre librairie ?

La librairie est spécialisée en littérature jeunesse, elle a ouvert à la fin de l’été 2021 au Havre. L’idée est de proposer une belle sélection de livres jeunesse et aussi de jeux, jouets, matériels d’art plastique.

L'aide du FADEL a-t-elle été déterminante pour votre projet ?

Le FADEL m’a permis de perfectionner la création de la librairie. Cela a aidé notamment pour les travaux et achats initiaux. Nous avons un stock initial plus important que si nous n’avions pas eu l’aide du FADEL. Je pense aussi qu’être associé à cette aide a rassuré les partenaires financeurs du projet.

Le FADEL apporte un financement conséquent, nous avons reçu 20 000 euros d’aides, et cela permet d’aller plus loin dans l’aménagement de la librairie et d’être plus confiant au niveau de la trésorerie. Je trouve également que présenter le projet devant les professionnels du FADEL m’a permis de mieux le construire.

Xavier de Finance, libraire des 400 coups au Havre

 

Librairie généraliste L'Oiseau Lyre à Sées

Cliquer pour visualiser le diaporama.

 

Pouvez-vous brièvement nous présenter votre librairie ? Et le projet qui a été aidé par le FADEL ?

Notre librairie, l’oiseau lyre, se trouve à Sées dans l’orne, une ville de 3000 habitants. Elle fait aussi papeterie et jeux. Les locaux font environ 60m2 et nous avons 6000 références. Nous sommes une librairie généraliste qui existe depuis 35 ans. Le nouveau point de vente a ouvert en novembre 2021.

Armelle, l’ancienne propriétaire, étant en âge de partir à la retraite, souhaitait vendre. Christine, ma collègue, et moi, anciennement salariés, nous nous sommes donc associées pour racheter le fonds de commerce de l’Oiseau Lyre.

Nous avons décidé de changer de locaux, de déménager la librairie à 500 mètres de son local initial.

L’aide du FADEL a-t-elle permis d’opérer plus facilement la transition dans le cadre de la reprise de la librairie ?

Oui, dans un premier temps parce qu’avec Armelle, nous avons fait ça ensemble avec des gens très bienveillants, comme Sophie Fauché, chargée de projets Librairies à Normandie Livre & Lecture, qui nous ont beaucoup aidé. Sophie a été d’une grande aide quand nous avons fait le dossier pour la demande de subvention. Elle a beaucoup guidé dans la rédaction du dossier pour qu’il soit plus clair.

 

Quel impact cette action a-t-elle eu sur votre activité professionnelle ?

D’un point de vue professionnel, le changement de mains et de locaux de la librairie a apporté une certaine dynamique, cela éveille la curiosité des gens. Nous faisons un chiffre d’affaires satisfaisant.

En ce qui concerne le FADEL, l’impact est également exclusivement positif. Le fait pour notre projet d’être associé à un dispositif tel que le FADEL a rassuré la banque et les partenaires financiers. La mention FADEL donne plus de légitimité. De plus, grâce à cela, nous avons de la trésorerie donc nous pouvons davantage oser de nouvelles choses.

 

L'aide du FADEL a-t-elle été déterminante pour votre projet ?

Non, parce que j’ai autour de moi la chance d’avoir des proches qui m’ont suivi et ont investi. Je ne dirai pas déterminante à 100% mais sécurisante c’est certain.

Lucie Villy, libraire de L'Oiseau Lyre à Sées

 

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[Lieux] Elles se lancent à Rouen et Sées https://perluete.normandielivre.fr/lieux-elles-se-lancent-a-rouen-et-sees/ Fri, 28 Jan 2022 14:00:16 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3537 Création en 2022 de la librairie-salon de thé Les Grimoires de Morgane et vient reprise de la librairie généraliste de Sées, L’Oiseau-Lyre.

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À Sées, Lucie Villy, 24 ans, reprend
la librairie L’Oiseau-Lyre, créée par Armelle Scharr en 1986. © L’Oiseau-Lyre

Dans le précédent numéro de Perluète, nous évoquions pas moins de cinq créations et deux reprises de librairies. Une autre a vu le jour en ce début d’année 2022, Les Grimoires de Morgane. Après plusieurs années dans le web marketing, Jessica Lulli a commencé à vendre, sur une plateforme en ligne, des marque-pages et des objets décoratifs ésotériques qu’elle fabriquait. Formée aux métiers du livre au Havre, elle a ouvert sa librairie-salon de thé rue de la République à Rouen. La jeune femme rêve de « proposer un lieu de rencontre pour passionnés de littérature fantastique, de science-fiction, de fantasy ou d’horreur ». À découvrir sans crainte.

Autre ville, autre univers, Lucie Villy, 24 ans, vient de reprendre la librairie généraliste de Sées, L’Oiseau-Lyre, créée par Armelle Scharr en 1986. Dans la foulée, la librairie a investi un nouveau local, au 8, rue de la République. Lucie fréquentait la librairie enfant, puis étudiante en lettres. Diplômée de l’UCO Laval, et après avoir effectué son apprentissage à la Fnac de Caen, elle postule dans sa librairie de cœur. Une salariée part en congé maternité et la voilà dans la place 24 heures par semaine. Lucie y est une source d’initiatives et de projets, tout particulièrement pendant le confinement, au printemps 2020, où elle met en place les systèmes drive et livraisons de la reprise et joue un rôle actif pour maintenir le lien dans l’équipe et avec la clientèle.

C’est donc tout naturellement qu’Armelle et elle ont commencé à travailler main dans la main pour une reprise optimale. La réouverture a eu lieu le 13 novembre et pour Armelle ce travail commun a été source d’une transition sereine et pleine d’optimisme pour l’avenir de L’Oiseau-Lyre.

Sophie Fauché

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[Questions à…] Pascale Colin, co-gérante de la librairie La page qui tourne, Verson (14) https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-pascale-colin-co-gerante-de-la-librairie-la-page-qui-tourne-verson-14/ Thu, 27 Jan 2022 09:32:13 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3588 La Page qui tourne est une petite librairie généraliste de 30m², ouverte en juillet 2021 à Verson, en périphérie de Caen sur la route de la Bretagne. C’est une librairie de proximité.

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Dans le cadre de son projet autour de l’écologie du livre, Normandie Livre & Lecture a décidé de donner la parole à des acteurs engagés du territoire qui œuvrent à leur manière pour un écosystème du livre plus social, plus solidaire et/ou plus durable. Ils nous livrent, à travers ces interviews, des propos inspirants.

© Sophie Fauché

Pouvez-vous présenter en quelques mots la librairie La page qui tourne ?

La Page qui tourne est une petite librairie généraliste de 30m², ouverte en juillet 2021 à Verson, en périphérie de Caen sur la route de la Bretagne. C’est une librairie de proximité.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de créer une librairie et de l’implanter à Verson dans l’agglomération caennaise ?

Faire vivre mon territoire (j’habite la commune) est une source de motivation essentielle. C’est une petite ville que je connais bien, qui se développe, qui avait déjà un vivier culturel. Son tissu commerçant est également intéressant, j’ai fait le pari qu’une librairie y avait sa place. Nombreux sont ceux qui peuvent témoigner avec nostalgie de la fermeture, il y a plus de 10 ans, d’une presse qui faisait librairie. Pour autant, j’ai regardé l’avenir et non le passé et ouvrir une librairie c’était remettre le livre dans le quotidien des gens, offrir de la proximité et proposer du service. Bien au-delà de Verson c’était proposer une alternative aux grandes surfaces alimentaires (GSA), grandes surfaces spécialisées (GSS) et librairies de centre-ville pour tous les habitants et actifs de la périphérie.

Quel accueil les habitants de Verson et les professionnels du secteur vous ont réservé ?

Les habitants nous ont accueillies avec enthousiasme. Nous répondons à un réel manque. 6 mois après l’ouverture, nous en faisons le constat quotidien. L’accueil du territoire a été excellent nous étions invitées dès l’annonce du projet à rejoindre une union commerçante. La librairie vient compléter une offre commerçante variée. Nous trouvons notre place également en tant qu’acteur culturel aux côtés de l’espace Senghor, la médiathèque de Verson.

Quel regard portiez-vous à l’ouverture de la librairie et au regard de vos expériences passées sur l’écosystème du livre ?

En tant que lectrice, mon regard se limitait à la consommation de papier et au devenir du livre. Allais-je accumuler des livres, privilégier l’emprunt, fréquenter régulièrement les boîtes à livres, lire en numérique… Je faisais un peu tout cela. Les deux dernières années, j’ai exercé en bibliothèque et je me posais la question du devenir du livre après désherbage, de la nécessité de recouvrir les livres de plastique mais restait convaincue que le livre de bibliothèque était le plus écologique par sa mutualisation.

Vous avez participé le 20 mai dernier à la journée de Normandie Livre & Lecture sur l’écologie du livre (pour un écosystème plus social, durable et solidaire). Est-ce que cette journée et votre pratique de libraire depuis ces quelques mois d’ouverture a fait évoluer votre vision de l’écosystème du livre ?

Comme beaucoup de sujets, le point de vue duquel on se place est essentiel. Cette journée avait l’avantage de réunir différents acteurs de la chaîne du livre. J’ai vu comme les intérêts de chacun pouvaient diverger mais j’ai aussi vu comme chacun pouvait prendre le temps de s’interroger à la recherche d’amélioration dans un système global.

Pouvez-vous nous parler d’un projet que vous avez pour limiter les retours et le pilonnage des ouvrages qui vous sont livrés abîmés ?

Nous n’offrons pas de remise à nos clients, même pour la fidélité : cette remise accordée (en général le plafond légal de 5 %) met en danger notre trésorerie dans un commerce déjà fragile. N’offrant pas cette remise, nous pensons pouvoir faire le choix de la proposer sur des livres un peu abîmés. Nous les nommons « défectueux » dans notre jargon et pouvons les retourner à l’éditeur pour être remboursé. Ce retour a tout de même un coût financier (on peut l’estimer à 2,4 %) et bien sûr écologique.

En proposant au client la remise de 5 % chacune des 2 parties fait un effort : le libraire « perd » de l’argent car le retourner lui coûterait moins cher et le client accepte un produit dégradé au prix « unique » (remisé) du livre.

En revanche il n’y a pas de coût écologique : on évite un retour au fournisseur et une probable mise au pilon.

La représentante de notre premier fournisseur en a été surprise puisque je « perds » de l’argent. Je lui expliquais que je gagnais aussi un temps précieux en règlements de litiges.

Votre clientèle vous semble-elle prête à accueillir cette initiative ?

Sans avoir rendu la chose officielle par affichage, nous l’avons pratiquée. Les réactions sont vraiment diverses selon le type de livre, l’usage que va en faire l’acheteur, en particulier si c’est un cadeau. Cela met en jeu l’image du libraire et de la librairie. Il faut bien communiquer pour ne pas dégrader cette image.

 

Soumise, comme toutes les librairies, à un fort turnover d’ouvrages, vous souhaitez communiquer sur les ouvrages qui vont bientôt être retournés. Pouvez-vous présenter ce projet et son intérêt ?

J’étais encore, il y a peu, cliente de librairie et je sous estimais cette rotation nécessaire des titres. Trois rayons seront concernés par une étagère qui montrera aux clients les livres que nous nous apprêtons à retourner, en expliquant que si ces titres les intéressent, leur achat leur évite un trajet retour vers l’éditeur. L’avenir de ces livres qui ne sont pas défectueux, c’est l’éditeur qui en décide ensuite.

Quel outil vous semble le plus efficace pour sensibiliser la clientèle sur ces questions de
retours, de pilonnage… ?

La meilleure des informations, c’est en parler. Cette initiative est arrivée aux oreilles de N2L par une cliente. Mais c’est épuisant et chronophage (pour les clients comme pour nous). Alors il nous faut réfléchir à une signalétique efficace. L’organisation dans l’espace n’est pas non plus facile dans 30 m² !

Avez-vous d’autres projets en lien avec l’écologie du livre ?

À défaut de projets nous avons des gestes : nous recevons régulièrement des livres sous enveloppes dites « à bulles » non recyclables que nous proposons très volontiers à nos clients lorsqu’ils veulent faire des envois, ils savent aussi qu’ils peuvent trouver nombre de cartons.

C’est du recyclage à notre échelle.

La médiathèque de Fontaine-Étoupefour valorise notre partenariat dans cet esprit : nous sommes librairie de proximité ! Les livraisons ne sont pas problématiques, il y a toujours quelqu’un qui a quelque chose à faire sur l’une ou l’autre commune. Nous pouvons également envisager le vélo.

Nous allons à pied à l’espace Senghor de Verson.

Enfin si nous parlons d’écologie sociale, celle qui fait du lien, c’est ce qui fait le moteur de la Page qui tourne.

 

Propos recueillis par Marion Cazy

 

Pour en savoir plus sur la démarche de la médiathèque de Fontaine-Étoupefour, vous pouvez lire l’interview ci-dessous :

[Questions à…] Olivéra Lajon, responsable de la Médiathèque de Fontaine-Etoupefour

L’article [Questions à…] Pascale Colin, co-gérante de la librairie La page qui tourne, Verson (14) est apparu en premier sur Perluète.

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[Questions à…] Vanessa Audéon, co-gérante de la librairie-café La Grande Ourse, Dieppe https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-vanessa-audeon-co-gerante-de-la-librairie-cafe-la-grande-ourse-dieppe/ Mon, 15 Nov 2021 14:14:46 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3420 La Grande Ourse est une SCIC, forte de 25 associés. Au quotidien, y travaillent une libraire responsable du fonds adulte depuis l'ouverture, une libraire embauchée en septembre 2020 à la suite de son apprentissage à la librairie, responsable du secteur jeunesse, et deux co-gérantes soit 3,2 ETP.

L’article [Questions à…] Vanessa Audéon, co-gérante de la librairie-café La Grande Ourse, Dieppe est apparu en premier sur Perluète.

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Dans le cadre de son projet autour de l’écologie du livre, Normandie Livre & Lecture a décidé de donner la parole à des acteurs engagés du territoire qui œuvrent à leur manière pour un écosystème du livre plus social, plus solidaire et/ou plus durable. Ils nous livrent, à travers ces interviews, des propos inspirants.

Pouvez-vous présenter en quelques mots la librairie La Grande Ourse ?

La librairie-café La Grande Ourse a ouvert ses portes en mai 2015 en plein cœur de Dieppe.

C’est une librairie généraliste, indépendante, qui propose aussi un petit espace café, où l’on trouve des produits bio, de saison, et des pâtisseries maison.

La Grande Ourse est une SCIC, forte de 25 associés. Au quotidien, y travaillent une libraire responsable du fonds adulte depuis l’ouverture, une libraire embauchée en septembre 2020 à la suite de son apprentissage à la librairie, responsable du secteur jeunesse, et deux co-gérantes soit 3,2 ETP.

La librairie organise régulièrement des rencontres et dédicaces d’auteur(e)s, mais aussi avec des acteurs locaux ; elle propose également des soirées trimestrielles de changement de saison qui associent présentation de livres, musique, quizz littéraire, repas de saison, etc.

 

Votre librairie est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez fait ce choix ?

Nous avons mené l’étude de faisabilité de la librairie-café avec l’aide de l’appel à projets Eco Région solidaire de la Région Normandie qui nécessitait un portage associatif. Ainsi, des bénévoles de l’association Lire à Voix Haute Normandie se sont mobilisés avec les deux fondatrices pour le montage du projet. Assez naturellement, lorsque la question du statut juridique s’est posée, nous avons opté pour la Scic qui permettait à la fois d’intégrer ces bénévoles dans la gouvernance de l’entreprise et une gestion éthique car les parts sociales ne sont pas rémunérées.

Depuis, de nouveaux associés sont venus et ce statut nous permet d’avoir un collectif soudé autour du projet, en soutien de l’équipe : soutien moral, participation aux décisions, aide pour des actions d’animation. L’intelligence collective est la force de La Grande Ourse et le collectif la garantie du projet initial : une librairie-café ouverte, accueillante, chaleureuse valorisant la diversité éditoriale.

 

Combien avez-vous d’associés actuellement ? Qui sont-ils ? Comment s’impliquent-ils dans la vie de la librairie ?

Aujourd’hui, nous sommes 25 associés dont les deux salariées, les deux gérantes et une vingtaine d’habitants du territoire, hommes et femmes, de différents milieux professionnels : retraités, éducateurs spécialisés, chargée du Pays Terroir de Caux, professeurs, documentalistes, etc. Chacun s’implique à sa façon, selon ses souhaits et disponibilités. Certains au quotidien pour l’aide au rangement, au service café, le dépôt bancaire, les paquets cadeaux. D’autres nous apportent des compétences spécifiques en gestion financière ou animent des rencontres d’auteurs, le jury du Prix Terres de paroles par exemple. Tous participent à la stratégie de l’entreprise et aux grandes décisions en AG notamment. Nous avons fait le choix d’une petite coopérative afin que tout le monde se connaisse et pour mettre en œuvre une animation active de la vie coopérative.

 

Quel est l’intérêt d’être en SCIC pour une librairie ?

La librairie, et encore plus la librairie-café, suppose une grande variété d’activités, une lourde charge de travail, polyvalence et compétences variées (libraire, petite restauration, gestion, communication, animation, livraison, administratif, RH, entretien, etc.). Or il faut environ un CA de 160 000 € annuel pour rémunérer 1 ETP. Les associés bénévoles peuvent participer aux activités non commerciales sous certaines conditions (pas de planning ni de lien de subordination) cela apporte de l’air à l’équipe de 4 personnes (3,2 ETP), lui permet de se concentrer sur ses missions. Nous devons également nous adapter en permanence aux besoins des clients et bénéficier de plusieurs regards externes pour favoriser l’expérimentation et l’innovation. C’est un métier qui peut être stressant (charge de travail, rentabilité faible, trésorerie en tension) et le collectif apporte de la joie ! Les associés apportent aussi leur réseau, ils représentent nos clients et peuvent nous alerter sur de nouveaux besoins.

 

Est-ce qu’être une librairie en SCIC permet un autre rapport au territoire, aux lecteurs mais aussi aux autres acteurs de l’écosystème du livre ?

Concernant les acteurs de l’écosystème du livre je dirais non. Au début, lors de la phase création, le statut coopératif était méconnu par les acteurs traditionnels du livre.

Nous travaillons en partenariat avec de nombreux acteurs locaux et participons à leurs événements (ce mois d’octobre 2021 par exemple : Terres de paroles, Week-end ESS, festival d’art contemporain Diep Haven, festival des jardins Les Botaniques à Varengeville) ; avec Dieppe Scène nationale un associé réalise des bibliographies autour des spectacles et nous coorganisons une rencontre en février 2022 avec Gérard Mordillat. Pour le café, nous travaillons exclusivement avec des commerçants et producteurs locaux.

Mais il me semble que tout statut permet de travailler de cette façon. C’est plus une question de philosophie et de volonté qu’une question statutaire. Certains lecteurs sont sensibles à la coopérative, mais surtout à notre travail et à nos actions où nous essayons au quotidien d’être proches de nos lecteurs.

 

Un service de livraison sur le territoire a été mis en place au plus fort de la crise sanitaire en s’appuyant sur une coopération avec des structures partenaires (boulangerie, épicerie, etc.). Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept et sur la mise en place de cette opération ?

Les origines

Le 16 mars 2020, la librairie a dû fermer ses portes pour cause d’épidémie de Covid. Les ventes ont été totalement interrompues jusqu’au 21 avril, date à laquelle nous avons mis en place un service de « clique & cueillette » avec notre site https://www.lagrandeoursedieppe.fr/.

Compte tenu des mesures de distanciation sociale requises pour la protection des salariées et des clients, comment gérer les flux lors de périodes de forte affluence : gros week-end de l’été, période de Noël… ? Comment conserver un volume des ventes suffisant pour maintenir et développer l’activité ?

Les livres tout près de chez vous

Fortes de ces constats, nous avons développé la vente en ligne avec la mise en place de points relais de proximité en juillet 2020.  Nous avons prospecté dans un rayon de 15 kms aux alentours de Dieppe :

  • en établissant une cartographie des autres librairies qui se situent en moyenne à 30 kms de Dieppe afin de ne pas leur faire de concurrence déloyale,
  • en ciblant l’origine géographique de nos clients,
  • en identifiant avec soin des points de retrait.

Nous avons contacté des commerçants qui ont accepté cette proposition de partenariat amical, improbable, et innovant ! Chacun y a répondu avec enthousiasme, avec l’idée d’une entraide en cette période difficile pour tous. Nos objectifs partagés :

  • favoriser les producteurs et les produits locaux,
  • valoriser le commerce de proximité,
  • créer l’amorce d’un réseau d’entraide amical sur un territoire.

Dans sa phase expérimentale (juillet – décembre 2020), ce partenariat nous a permis de conserver notre clientèle qui ne souhaitait pas venir dans le centre-ville de Dieppe et d’attirer une nouvelle clientèle.

Pour le magasin partenaire, ce partenariat a permis la découverte et la fréquentation de leur lieu par une nouvelle clientèle. Il bénéficie de la communication mise en place : flyers, affiches, Facebook, site internet, newsletter, presse locale, cagettes « customisées ».

Aujourd’hui, le partenariat s’est pérennisé autour de 4 points relais de proximité :

  • la Ferme de vos Envies, magasin de producteurs locaux à St Martin en campagne, 13 kms au nord de Dieppe,
  • la Boulangerie-pâtisserie Boivin à Varengeville-sur-Mer ; 9 kms au sud de Dieppe. De nombreux clients habitent Varengeville, ou les communes voisines au sud de Dieppe ; beaucoup de clients parisiens y possèdent des maisons secondaires,
  • les Saveurs d’Éric, épicerie fine à Pourville. Commune touristique entre Dieppe et Varengeville (8 kms),
  • Olivier Millésime à Saint Aubin sur Scie, épicerie fine située dans une nouvelle zone commerciale à l’entrée de Dieppe (8 kms).

 

Mise en œuvre et logistique :
  1. Les clients commandent et règlent leurs achats via le site : www.lagrandeoursedieppe.fr. Ils ont la possibilité de choisir leur lieu de retrait et reçoivent un mail dès que leur commande est disponible.
  2. Les commandes sont préparées dans des sacs de la librairie, étiquetés nominativement. La livraison (gratuite) est assurée par la co-gérante, et par l’un des associés de La Grande Ourse 2 à 3 fois par semaine selon le volume de commandes.
  3. Les sacs de livres sont déposés dans des caisses de bois recyclées et customisées, identifiables et repérables aisément. Ces caisses sont en soi de vrais supports de communication : y figurent très lisiblement le nom de la librairie, et l’indication : « Commandez vos livres sur lagrandeoursedieppe, et retirez vos livres ici ! »
  4. Les commerçants remettent à chaque client le sac nominatif. La librairie dégage le partenaire de toute responsabilité en cas de vol. Le partenariat peut être revu à tout moment, et ré adapté, en fonction du volume de commandes.

 

Avez-vous décidé de le faire perdurer ? Si oui, pourquoi ?

Ce service ayant très bien fonctionné, nous avons fait le tour des partenaires début 2021, qui ont souhaité poursuivre avec nous ; ce système leur semble simple et gagnant-gagnant. L’expérimentation est donc aujourd’hui un service permanent offert par La Grande Ourse à ses clients et il a conquis un public fidèle sans nuire, bien au contraire, à la fréquentation de la librairie.

 

Un projet pour la librairie indépendante :

Né dans un contexte « de crise » source d’incertitudes depuis la réouverture, ce projet expérimental d’économie collaborative locale, nous semble pouvoir être une solution parmi d’autres pour la librairie indépendante, spécialement dans les villes de petite et moyenne importance, et en milieu rural. Il peut être décliné en inventant à chaque fois des partenariats uniques ancrés dans un territoire donné.

 

Avez-vous déjà en tête d’autres projets de coopération ?

Renforcer la vie coopérative : les associés se réunissent régulièrement entre eux depuis quelques mois sous la dénomination informelle des « Amis de La Grande Ourse » pour mieux se connaître et développer des actions nouvelles en soutien à l’équipe. Un projet de Prix des lecteurs de La Grande Ourse pourrait voir le jour.

Nous réfléchissons aussi au développement de La Grande Ourse, après l’augmentation phénoménale de l’activité post covid. Il nous semble que les gens ont besoin de proximité, de lieux à taille humaine, chaleureux, qui permettent les contacts et les échanges.

 

Propos recueillis par Marion Cazy

Découvrir la librairie La Grande Ourse

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[Questions à…] Wilfried Loriot, gérant de la librairie Pomme Mouette & Colibri à Cabourg https://perluete.normandielivre.fr/questions-a-wilfried-loriot-gerant-de-la-librairie-pomme-mouette-colibri-cabourg/ Mon, 15 Nov 2021 14:00:10 +0000 https://perluete.normandielivre.fr/?p=3408 Une librairie jeunesse s'adresse en premier lieu aux plus jeunes qui ont encore tout à construire pour leur avenir. L'environnement, l'écologie, le monde de demain, sont des thèmes qui s'adressent à eux.

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Dans le cadre de son projet autour de l’écologie du livre, Normandie Livre & Lecture a décidé de donner la parole à des acteurs engagés du territoire qui œuvrent à leur manière pour un écosystème du livre plus social, plus solidaire et/ou plus durable. Ils nous livrent, à travers ces interviews, des propos inspirants.

Pouvez-vous nous dire pourquoi avoir créé la librairie Pomme Mouette & Colibri ?

J’ai fait le choix d’une reconversion professionnelle après 12 ans en service Jeunesse d’une grande médiathèque française (Troyes) et après avoir découvert le métier de libraire par le biais d’une amie. Pomme Mouette & Colibri est né de la volonté de créer un lieu où le livre jeunesse, situé au premier plan, est soutenu par une proposition d’ateliers créatifs (pour valoriser et faire découvrir le livre jeunesse). À cela s’est ajoutée, dans un contexte sanitaire particulier pendant lequel le projet s’est construit, l’envie de proposer aux clients de la librairie l’offre jeunesse la plus large sur le thème de l’environnement, l’écologie. Une librairie jeunesse s’adresse en premier lieu aux plus jeunes qui ont encore tout à construire pour leur avenir. L’environnement, l’écologie, le monde de demain, sont des thèmes qui s’adressent à eux. D’autant plus, la librairie est située en bord de mer, ce qui a renforcé l’idée de construire ce rayonnage, car les océans, les mers font partie des ressources naturelles les plus précieuses pour le vivant.

 

Quelle offre la librairie Pomme Mouette & Colibri a pu mettre en place dans son rapport à l’éco-responsabilité (conception, rayonnage, objets) ?

  • Un rayon jeunesse dédié spécialement à l’écologie, l’environnement, la biodiversité, la nature, etc. avec une offre éditoriale la plus large possible, pour toute tranche d’âge, et tous genres réunis (albums jeunesse, documentaires, romans, BD, etc.).
  • Un rayon pour les parents propose également quelques titres sur des sujets environnementaux.
  • Une éco-conception de la librairie avec 50% du mobilier et de la décoration recyclés.
  • Une boutique pour enfants éco-responsable s’ajoute à l’offre littéraire (jeux, jouets made in France majoritairement avec une conception en matériaux durables).

 

Combien de temps avez-vous mis entre l’idée et la réalisation du projet ? Avez-vous effectué des recherches particulières sur l’éco-responsabilité de l’écosystème du livre ?

J’ai mis 3 ans environ à concrétiser le projet, de l’idée/l’envie à l’ouverture. J’ai fait des recherches pour savoir si d’autres librairies avaient pris des initiatives similaires et en fonction de mes recherches j’ai créé mon idée, mon projet associant le livre jeunesse, l’art et l’écologie.

 

Quel statut avez-vous choisi pour votre librairie ? Pourquoi ? Si vous n’êtes pas en société coopérative, est-ce une forme que vous avez imaginée ?

La librairie est en SARL. J’ai suivi les conseils que l’on m’a donnés, entreprendre était tout nouveau pour moi. Je n’ai jamais entendu parler de société coopérative.

 

Avez-vous mis en place un rapport particulier avec les autres acteurs du livre de la région (éditeurs, auteurs, bibliothèques, etc.) et avec votre territoire (école, ville, etc.) ?

La librairie est toute récente. Un premier projet s’ouvre avec un collège du secteur (Dives-sur-Mer) pour faire venir (grâce au dispositif « Coup de jeunes en librairie ») une classe de 4e une fois par mois à la librairie. Faire découvrir aux élèves la librairie, le livre de manière plus générale, l’art autour du livre, et s’intéresser à l’écologie du livre (expliquer la chaîne du livre, la fabrication d’un livre). L’idée est de leur donner envie de lire, d’aimer le livre, même en tant qu’objet. L’enseignante souhaite que je leur présente des titres sur le thème de l’écologie, l’environnement.

 

La littérature jeunesse est celle qui est le plus montrée du doigt pour l’impact écologique lié à la fabrication des livres (beaucoup d’ouvrages imprimés en Chine comme les pop-up et livres sonores très impactants). Comment faites-vous face à cette réalité ?

Je fais avec malheureusement. La seule chose que je commence à faire est de demander aux représentants de me proposer uniquement des livres tissu sans emballage plastique car certains éditeurs (comme Tourbillon) proposent désormais des packagings tout carton. Pour les pop-up j’aimerais faire la même chose mais c’est encore impossible, mon rayonnage serait vide et je tiens à ce rayonnage (pour son caractère artistique). Je commande aussi des ouvrages entièrement réalisés en papier et carton recyclés (éditeur Hélium avec leur collection 100% nature).

 

Utilisez-vous des circuits spécifiques pour trouver des maisons d’édition qui travaillent sur la responsabilité de leur fabrication ?

J’ai décidé de travailler avec Expodif, un grossiste qui récupère les invendus des éditeurs (Milan, Bayard, etc.) et les propose à des tarifs avantageux mais sans possibilité de retour. Ce choix d’acheter des ouvrages « sauvés » de la destruction permet de proposer un rayonnage de livres « sauvés » et parfois meilleur marché. Chaque livre est estampillé et un panneau explicatif est installé dans la librairie.

 

Ressentez-vous une demande particulière de la clientèle pour des ouvrages liés à l’environnement, à l’éco-responsabilité ou/et à l’écologie ?

Oui, j’ai déjà quelques ventes spécifiques à ces thèmes, jeunesse uniquement pour le moment. Mais la librairie n’a que 3 semaines d’existence donc c’est tout frais pour faire un premier bilan. Les enseignants sont contents de trouver cette offre mise en avant.

 

Propos recueillis par Marion Cazy

L’article [Questions à…] Wilfried Loriot, gérant de la librairie Pomme Mouette & Colibri à Cabourg est apparu en premier sur Perluète.

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