Les dégâts des eaux représentent la majorité des sinistres. Et les conditions estivales et orageuses sont aussi propices aux dégradations, quand apparaît l’ennemi numéro 1 du patrimoine écrit : la moisissure ! Mais rien n’est irrémédiable si l’intervention est rapide.

À la rentrée 2023, Normandie Livre & Lecture se dote de trois kits d’urgence inondation. Ils serviront à l’organisation d’exercices d’urgence en bibliothèque puis seront basés dans trois zones de Normandie, prêts à l’emploi en cas de dégâts. Pour traiter les suites des sinistres, Normandie Livre & Lecture fait l’acquisition d’une chambre d’assèchement (Chambre 40). Le matériel est prêté à la demande. 

Agnès Babois

>>  Contact prêt : agnes.babois@normandielivre.fr 

En savoir plus sur la conservation préventive du patrimoine écrit et les kits proposés

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En février ouvrait Un autre pays (du titre du roman de James Baldwin), librairie généraliste à Rémalard-en-Perche (Orne).

En mars, Fun-en-Bulles à Montivilliers (Seine-Maritime) et La sourdine bouquine à Villedieu-les-Poêles (Manche) ont vu le jour.

En juin, Le Havre (La Petite Librairie) et Bayeux (librairie-café Carpe Diem) s’enrichissaient d’une nouvelle librairie généraliste.

Une autre généraliste, Les Bonnes Feuilles, a ouvert le 17 août à Thury-Harcourt (Calvados). Juliette, sa gérante, a participé au parcours d’incubation de Normandie Livre & Lecture.

Enfin la librairie Des mots éphémères devrait ouvrir ses portes, cet automne, sur les quais de Rouen.

Sophie Fauché

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L’occasion de revenir sur les liens entre la région et l’œuvre de l’autrice née à Lillebonne.

Annie Ernaux est revenue dans sa ville natale, Lillebonne, le 30 septembre dernier, à l’occasion du deuxième festival du livre. Le lendemain, on a pu aussi la voir et l’entendre à l’abbaye de Jumièges, invitée du festival Terres de Paroles. Deux passages remarqués pour rappeler à quel point ces lieux imprègnent beaucoup de ses livres.

Yvetot est au centre de ses récits, à travers le café-épicerie tenu par ses parents. Présent dès son premier ouvrage, Les Armoires vides, il situe la démarche auto-sociologique creusée par Annie Ernaux dans le reste de son œuvre. À travers la description des conditions de vie, des rapports de classe ou encore de l’éloignement de la famille à travers les études, la ville prend un caractère universel. Annie Ernaux évoque encore ses liens avec Yvetot en 2013 dans Retour à Yvetot, publication de la conférence donnée aux Yvetotais en 2012 : « Comme ne l’est aucune autre ville pour moi, c’est le lieu de ma mémoire la plus essentielle, cette mémoire-là est liée à ce que j’écris, de façon consubstantielle. »

Rouen est également le théâtre d’expériences à la fois intimes et universelles. Annie Ernaux y poursuit ses études de lettres et, dans L’Événement, fait le récit de son avortement clandestin, qui vient rencontrer la mémoire collective. Le dernier roman publié par Annie Ernaux, Le Jeune Homme, situé à Rouen, évoque la passion amoureuse et les rapports de domination sociale.

Enfin, ses liens avec la Normandie sont aussi ceux du langage. L’écriture plate, caractéristique de l’autrice, est liée au monde ouvrier et paysan normand qui a été le sien afin de « retrouver les mots avec lesquels je me pensais et pensais le monde autour ».

Sophie Noël

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Transmettre les œuvres de Gustave Flaubert est une démarche collective qui réunit des passionnés.

Jacques Letertre est de ceux-là. Collectionneur et bibliophile, il a créé la chaîne des Hôtels Littéraires, pour partager sa passion avec les amoureux des livres et de la littérature. Sa société créée en 2013 compte aujourd’hui six hôtels en France, dont l’hôtel Flaubert à Rouen. Le septième, dédié à Stendhal, ouvrira ses portes en 2024 à Nancy.

Son souhait : promouvoir le livre et la lecture en facilitant l’accès de tous à la littérature et à la culture. Ses hôtels sont l’occasion d’un séjour culturel d’exception, en proposant des expositions de collections rares réunies au fil du temps, des bibliothèques et des événements. C’est dans ce cadre qu’il fait l’acquisition en 2021 du manuscrit Pyrénées et Corse lors d’une vente aux enchères, avec le souhait de contribuer à sa nouvelle édition en le mettant à disposition des chercheurs, des partenaires culturels et des lecteurs. La Métropole de Rouen avait pu acquérir le manuscrit Novembre en 2022.

Les récits de jeunesse de Flaubert sont composés de deux récits en grande partie autobiographiques : Les Mémoires d’un fou et Novembre, et de deux récits de voyage : Pyrénées et Corse et Voyage en Italie.

Pyrénées et Corse est le premier récit de voyage de Flaubert, entrepris à l’âge de 19 ans, en août 1840. Flaubert découvre le Sud, prémisses du choc culturel qui marquera ses œuvres au retour de son voyage en Orient. Novembre, qu’il rédige les deux années suivantes, raconte l’aventure amoureuse d’un adolescent.

La publication s’appuie sur l’édition de Claudine Gothot-Mersch qui, faute de pouvoir consulter les originaux, avait révisé les textes publiés en 1910. Yvan Leclerc propose une nouvelle révision à la lumière des manuscrits autographes de Flaubert. On redécouvre sa ponctuation fluide et personnelle. Des erreurs de lecture ont pu être corrigées ; des notes, rectifiées. À titre d’exemple, « la fille galope » a été remplacé par « la folle galope » et « la lune rongée » par « la lune rougie ».

Les récits sont à découvrir ou à redécouvrir dans leur nouvelle version en Folio classique. 

Agnès Babois et Valérie Schmitt

>>  Les Hôtels Littéraires : www.hotelslitteraires.fr

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Qu’est-ce que j’achète ? Qu’est-ce que je conserve ? Qu’est-ce que je désherbe ?

De la sélection à la mise à disposition du public, rappel sur la façon dont s’organise la politique documentaire en bibliothèque.

La définition acceptée de tous selon laquelle une bibliothèque est « une collection organisée de documents » implique pour chaque bibliothèque de définir sa politique documentaire, dont l’objectif est la mise à disposition de l’information et de la connaissance pour le public. Elle recouvre la politique d’acquisition, la politique de conservation et la politique d’accès.

Les achats effectués par les bibliothécaires font l’objet d’une réflexion collective et résultent d’un choix de documents conciliant qualité, diversité, adéquation aux besoins des publics. Ils sont étroitement liés aux priorités de la collectivité d’exercice de la bibliothèque et sont appelés à être validés par les tutelles. La toute récente loi « relative aux bibliothèques et au développement de la lecture publique », adoptée le 21 décembre 2021, réaffirme ces principes de pluralité de l’information et de choix des acquisitions.

La conservation et le désherbage sont intégrés à la politique documentaire. La conservation se pense sur le long terme et, loin de se limiter aux fonds « anciens, rares et précieux », elle contribue à constituer le patrimoine de demain. Certains documents sont dès leur acquisition considérés comme patrimoniaux. Dans ce cadre précis, le désherbage sert principalement à élaguer la collection de documents qui n’y ont plus leur place, à aérer les rayonnages en facilitant l’accès aux documents, à actualiser les collections, à évaluer la cohérence d’un fonds et sa pérennité. Il permet aux bibliothécaires de veiller à la qualité de ce qui est offert, plutôt qu’à la quantité.

Cette sélection de contenus est nécessairement liée à l’activité de médiation. Le travail de sélection n’a en effet de sens et d’efficacité que s’il vient non seulement compléter intelligemment les ressources existantes mais aussi s’inscrire dans un processus dynamique d’actions médiatrices.

 

Agnès Babois

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De nombreux libraires se sont déjà lancés, devançant les résultats du baromètre Ipsos/CNL publié le 12 avril, indiquant que 40 % des Français ont acheté un livre d’occasion dans les douze derniers mois.

Liée à la fermeture des librairies pendant le Covid, à l’inflation et à des pratiques écoresponsables, la hausse des ventes de livres d’occasion se ressent dans les habitudes des Français, avec une croissance de 6 % par rapport à 2021 et de 14 % par rapport à 2015.

La Grande Ourse, par exemple, librairie généraliste à Dieppe, a ouvert en mai 2016 avec un rayon occasion à l’étage, à côté de l’espace café. Faute de place, le rayon a été abandonné peu à peu.

Les Rencontres nationales du livre, organisées par le Syndicat de la librairie française (SLF) en juillet 2022, ont remis cette idée au goût du jour. Motivée par l’envie de rendre le livre accessible pour tous et dans un souci écologique, la librairie a été réaménagée et des étagères ont été construites. Mais ici, pas d’achat de livres qui entraînerait trop de manutention. La librairie a bénéficié de dons de ses coopérateurs, les 20 plus « gros » lecteurs.

« Une vraie demande »

La librairie a communiqué en mai sur cette nouvelle offre et proposera 500 références à l’été. « Il y a une vraie demande, déclare Vanessa Audéon, notamment de gens qui n’auraient pas acheté de neuf ou qui achètent des deux ». À la librairie Place 26 à Douvres-la-Délivrande, l’idée est née il y a un an et se concrétise depuis six mois, « pour favoriser le circuit court et le développement durable », expliquent Véronique et Christophe. Ils proposent, au fond du magasin, une bibliothèque de livres leur appartenant ou donnés par les membres de leur club de lecture. On y trouve de la littérature adulte, de la BD enfants, quelques beaux livres, environ 70 références en un seul exemplaire. Il s’agit d’une phase test mais depuis la publication d’une story montrant ce rayon, il tourne et des aménagements sont prévus pour le développer.

L’Armitière et Colbert sont des habituées de l’occasion, le proposant depuis longtemps pour le livre scolaire. La librairie de Mont-Saint-Aignan a développé un outil permettant d’étendre cette offre aux livres universitaires, de poche, jeunesse et à la BD. Les clients déposent les livres qui sont étiquetés et interclassés avec les neufs. Une fois le livre vendu, le client est remboursé. Pour Cédric Thirel, directeur de la librairie Colbert, il s’agit « de fidéliser des clients, de proposer une offre moins chère et de contrer Amazon, qui vend de l’occasion ». Mise en place à l’automne, la librairie a peu communiqué mais, en deux mois, plus de 800 livres ont été vendus (hors scolaire).

Le dirigeant de L’Armitière, Matthieu de Montchalin, s’est assuré de l’adhésion de ses libraires avant de mettre en place un service original. Depuis la suppression de la remise de 5 % en 2021, il cherchait comment « faire plaisir à ses bons clients ». Depuis septembre, il propose aux détenteurs de cartes de fidélité (un grand nombre a été ouvert depuis), au passage en caisse, de racheter leur fiction grand format à 35 % du prix du neuf (sous la forme d’un avoir). Le livre, alors tamponné, doit être rapporté dans les deux mois. Il est revendu à 80 % du prix du neuf. Et ce service est maintenant une marque déposée sous le nom de « Deuxième lecture ». Autre enjeu, celui de l’écologie. L’action de la librairie est minime, dépendante des autres maillons de la chaîne du livre, mais proposer de l’occasion, c’est offrir au livre une seconde vie. « Neuf mois plus tard, les clients apprécient. Ils font tamponner leur livre mais très peu le rapportent, seule une centaine de livres a été retournée ». Néanmoins, chaque mois, le nombre de rachats et de ventes double, les exemplaires d’occasion ne restant pas plus de trois mois dans les rayons. Convaincu, le libraire va étendre l’offre à la jeunesse, BD, manga et aux ouvrages de vie pratique. Il espère que l’occasion atteindra 2 à 3 % du chiffre d’affaires de la librairie d’ici trois ans, ce qui représenterait 20 000 livres.

Sophie Fauché

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Au départ, une idée toute simple : des bénévoles de plus de 50 ans offrent de leur temps pour stimuler le goût de la lecture et de la littérature chez les enfants. Ces derniers sont issus de toutes structures : établissements scolaires, structures « petite enfance », bibliothèques, associations… L’accent est mis sur les quartiers populaires des villes et sur le monde rural, ancrant l’action dans les territoires avec les élus.

Mis en œuvre conjointement par la Ligue de l’enseignement et l’UNAF (Union nationale des associations familiales) sur l’ensemble du territoire français, Lire et faire lire est animé par des coordinations départementales qui accompagnent les bénévoles, les forment et assurent le lien avec les structures éducatives.

En Normandie, Lire et faire lire est très actif : rien que sur le Calvados, on dénombre, pour la seule année 2022, 117 interventions assurées par 98 lecteurs sur 55 structures.

Si vous souhaitez accueillir des lecteurs bénévoles dans votre établissement ou si vous souhaitez devenir bénévole, vous pouvez contacter l’antenne départementale la plus proche de chez vous !

Alexandra Guéroult-Picot et Cindy Mahout

>>> lireetfairelire.org

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La première est centenaire et fédère une soixantaine d’auteurs. La Société des écrivains normands a été fondée à Honfleur en 1923 par le poète Charles-Théophile Féret. Aujourd’hui présidée par Bernadette Laval-Fisera, elle regroupe les écrivains normands d’origine ou d’adoption, et organise des manifestations valorisant les lettres normandes, mais aussi la culture et la langue française. Elle édite Les Lettres normandes, revue quadrimestrielle. Enfin, elle décerne tous les ans quatre prix dédiés à la poésie, aux essais historiques, au roman et à la nouvelle.

L’autre est une jeune quadra. La Société des auteurs de Normandie est née le 15 avril 1983, sous l’impulsion de figures locales, dont André Castelot, et Michel de Decker. Avec eux dès le premier jour, Gilles Henry en est aujourd’hui président d’honneur. La SADN rassemble des auteurs et éditeurs ayant un lien fort avec notre région. Elle fait la promotion de leurs livres, de leurs dédicaces, des prix attribués, et plus largement met à l’honneur l’actualité du livre. C’est désormais l’autrice Carole Duplessy-Rousée qui œuvre à la tête de cette association qui fédère plus de cent vingt écrivains et éditeurs. Cindy Mahout

>>> lasen.fr et sadn.fr

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Après les éditions bretonnes de l’Inframonde, accueillies en juin 2022 à l’Usine Utopik, dans la Manche, c’est au tour des éditions Le Soupirail d’emménager à la Maison de la Poésie à Rennes en février 2023. Cette résidence a lieu dans le cadre de l’expérimentation de résidence croisée d’éditeurs, mise en place par Livre et lecture en Bretagne et Normandie Livre & Lecture. Maison de littérature française et étrangère contemporaine installée en Normandie, Le Soupirail va se consacrer à un projet éditorial d’envergure qui « requiert du temps et d’être un peu à l’écart des tâches du quotidien », précise Emmanuelle Viala Moysan, la responsable. C’est en effet à un projet d’anthologie d’une quarantaine de poètes persans contemporains que l’éditrice consacrera le temps de sa résidence.

Plusieurs moments de médiation et d’échanges étaient prévus pendant cette résidence, avec des étudiants en master de Rennes, autour des thèmes de la traduction (le 31 janvier), des actualités et des enjeux des littératures étrangères (le 9 février). À la Maison de la Poésie de Rennes, le 20 février, les échanges étaient consacrés à la découverte des éditeurs de poésie et, le 23 février, le projet d’anthologie était présenté à la librairie Le Bel Aujourd’hui, à Tréguier, dans les Côtes-d’Armor.

La restitution de cette expérimentation de résidences d’éditeurs est prévue au troisième trimestre 2023.

Valérie Schmitt

En savoir plus sur ce projet sur www.normandielivre.fr

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Sa résidence a débuté le 16 décembre et se poursuivra jusqu’en mai 2023. Durant son séjour à l’abbaye d’Ardenne, il rencontrera à plusieurs reprises les élèves du CLE (collège lycée expérimental) d’Hérouville-Saint-Clair, et travaillera à l’écriture d’un nouveau projet littéraire, Élégies mineures. Christophe Manon a publié une vingtaine de livres, dont le dernier, Porte du Soleil, aux éditions Verdier (2023).

Cindy Mahout

En savoir plus sur cette résidence de création sur le site www.normandielivre.fr

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