La littérature expérimentale mise à l’honneur dans la jeune revue Restes 

À suivre
Publié le 27/09/2024
Temps de lecture : 3mn
Entretien avec Chris Giot, fondateur de la jeune revue associative Restes. Il nous fait part de son envie de partager “le goût d’une littérature qui sort des sentiers battus”.

Quelle est la raison d’être de la revue Restes

La revue repose sur deux principes : le premier est qu’elle a vocation à valoriser tous les auteurs à l’exception de ceux résidant en Île-de-France, afin de contribuer, modestement, à rééquilibrer une balance du secteur éditorial qui penche très sérieusement du côté de Paris et de sa région. Nous parlons, un peu ironiquement, de « l’extramuros » pour matérialiser le territoire que nous cherchons à mettre en valeur. Le second principe est que nous nous intéressons à la littérature expérimentale, qui est un genre assez peu commenté en France, alors que de grands auteurs s’inscrivent dans cette catégorie, notamment aux Etats-Unis (Danielewski, Pynchon, Gaddis, Wallace…). Parler de littérature expérimentale, c’est une belle occasion de parler de la forme, du processus d’écriture, des techniques de narration. 

Où trouvez-vous les auteurs ? 

Nous avons commencé par publier des appels à textes sur différentes plateformes et sur les réseaux sociaux. Certains agrégateurs, qui s’affichent en premier lorsque vous cherchez des « AT » sur internet, sont très populaires et ont généré des centaines de clics sur notre site internet, ainsi que l’envoi de dizaines de textes. Cette base nous a offert suffisamment de matière pour sortir un premier numéro, et ce premier numéro a ensuite intéressé la presse : trois articles sont sortis peu après. Depuis, se sont ajoutés des auteurs qui nous contactent grâce au bouche-à-oreille. 

Quels sont les premiers retours des lecteurs ? 

Nous avons reçu de très bons retours, pour le numéro 1 comme pour le numéro 2, et de nombreux témoignages de sympathie pour notre démarche, notamment en ce qui concerne la valorisation de la « province ». Les échanges avec nos lecteurs sont très agréables puisque nous partageons, fatalement, le goût d’une littérature qui sort des sentiers battus à plus d’un titre. Des commentaires constructifs nous sont aussi parvenus sur la forme de la revue en elle-même, que nous prenons volontiers ; nous sommes une structure associative, nous apprenons beaucoup sur le tas ! 

Quel avenir envisagez-vous pour la revue ? 

Les retours de nos lecteurs nous ont mené à lancer une campagne de financement participatif pour faire de notre revue une revue papier. Elle est très bien engagée, nous en sommes ravis ! Ce financement est organisé comme une campagne de précommande : les donateurs achètent en réalité un ou plusieurs exemplaires des numéros 1 et 2, à un tarif promotionnel, qu’ils recevront dès l’impression achevée. 

Nous avons de nombreux projets en tête pour la suite : des partenariats avec des éditeurs locaux afin d’aller plus loin avec certains de nos auteurs, proposer notre revue en librairie et en bibliothèque, peut-être également à moyen terme publier des romans. L’une de nos priorités actuelles est de stabiliser un modèle économique qui nous permette de rémunérer nos auteurs. 

Chris Giot © DR

Je suis champenois, arrivé en Normandie il y a 7 ans en même temps que je passais d’animateur radio à bibliothécaire. Lancer cette revue était l’occasion pour moi de replonger dans un projet éditorial après mes années de presse écrite puis radio, tout en le liant à ma passion pour la littérature, notamment expérimentale. C’est une aventure gratifiante par bien des aspects, qui me permet de retravailler avec d’anciens camarades et de faire de très agréables rencontres ! 

En savoir plus sur le site internet de la revue Restes : https://revuerestes.wordpress.com

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